
« Cela fait plus de 35 ans que Triballat Noyal fait de l’agriculture biologique. L’entreprise a aussi développé une activité végétale. Nous devions donc rester cohérents par rapport aux consommateurs », explique Jean-Marc Levêque, responsable développement durable de ce groupe implanté en Bretagne.

La direction a en conséquence donné carte blanche à ses équipes pour tester différentes solutions afin de verdir une flotte forte de quelque 350 véhicules : rajeunissement du parc, motorisations alternatives, aérodynamisme des véhicules, etc. En 2000, Triballat Noyal a par exemple...
« Cela fait plus de 35 ans que Triballat Noyal fait de l’agriculture biologique. L’entreprise a aussi développé une activité végétale. Nous devions donc rester cohérents par rapport aux consommateurs », explique Jean-Marc Levêque, responsable développement durable de ce groupe implanté en Bretagne.

La direction a en conséquence donné carte blanche à ses équipes pour tester différentes solutions afin de verdir une flotte forte de quelque 350 véhicules : rajeunissement du parc, motorisations alternatives, aérodynamisme des véhicules, etc. En 2000, Triballat Noyal a par exemple expérimenté les premières Citroën Saxo électriques. « Nous avions aussi regardé ce que proposaient les constructeurs en hybride. Mais à l’époque, il n’y avait pas de points de recharge sur nos itinéraires de transport », relate Jean-Philippe Gautier, responsable de la flotte de l’entreprise.
Une réorientation vers l’hybride
Depuis une dizaine d’années, Triballat Noyal a lancé plusieurs actions significatives. Le groupe a d’abord généralisé en 2005 l’usage du diester – un mélange de gazole et d’huile de colza issu de cultures françaises –, pour tous les véhicules diesel qui font le plein sur son site principal. La société a ensuite acheté ses premiers hybrides en 2007-2008 : « Des Prius dont la première roule encore », précise Jean-Philippe Gautier. Puis, en 2010, Triballat Noyal a été le premier signataire de la charte Objectif CO2 de l’Ademe.
Aujourd’hui, la majorité de la flotte roule au diesel mais le parc compte déjà 14 véhicules électriques et 24 hybrides essence. « Et cela va encore évoluer », affirme Jean-Philippe Gautier. Dans la car policy, ce responsable commence à orienter les choix des conducteurs vers les modèles moins émetteurs de CO2. Sa méthode : réduire le nombre de diesel tout en offrant de plus en plus d’hybrides, tels la récente Hyundai Ioniq, le Kia Niro ou les dernières Toyota.
« Nous avons ainsi supprimé la Peugeot 308 pour inciter les utilisateurs à choisir ces véhicules, illustre Jean-Philippe Gautier. Nous comptons en effet accélérer le renouvellement du parc diesel par des hybrides essence. C’est pourquoi nous restons à l’affût dès que sortent des modèles. » Le gestionnaire promeut en outre l’électrique pour tous les trajets entre les six sites de production de la région rennaise. « L’autonomie est largement suffisante et il n’y a plus d’entretien », argue Jean-Philippe Gautier.

L’électrique entre les sites
Les 14 véhicules électriques servent notamment aux services de maintenance : « Au départ, les collaborateurs étaient curieux ; la première réaction des techniciens a été d’ouvrir le capot pour regarder le moteur. Aujourd’hui, ils se battraient presque pour conduire ces véhicules », s’amuse le gestionnaire de parc.
En 2018, l’entreprise va commander cinq véhicules électriques supplémentaires pour la troisième année consécutive : « Je change cinq diesel en électrique chaque année depuis deux ans », se félicite Jean-Philippe Gautier. Pour les charger, chaque site possède deux à quatre bornes. Triballat Noyal a d’ailleurs pour projet en 2018 de construire une ombrière de parking recouverte de 300 m2 de panneaux solaires afin d’alimenter les bornes.
En complément de ces actions sur les motorisations, l’entreprise essaie de s’appuyer sur un parc rationnel, entre autres pour les poids lourds. La flotte de PL s’équipe ainsi de la solution de télématique embarquée Eliot pour la gestion sociale, la géolocalisation et les tournées. « Les choses sont un peu différentes avec les voitures puisque que nous avons droit à toutes les marques, note Jean-Philippe Gautier. Alors que l’entreprise est en croissance, le nombre de collaborateurs augmente et avec lui le nombre de véhicules. »
C’est pourquoi Triballat Noyal travaille aussi à optimiser l’usage de la flotte. Jean-Philippe Gautier a déjà mis en pool une vingtaine de véhicules que les collaborateurs peuvent employer pour les missions courtes, voire même plus longues.
Rationalisation et mutualisation
Et la DRH souhaite explorer d’autres pistes de mutualisation : « Les titulaires de véhicule, lorsqu’ils sont sédentaires, pourraient prêter leur voiture en journée aux autres collaborateurs sur la base du volontariat », avance le gestionnaire de parc.
En parallèle, la société a instauré une formation à l’éco-sécurité pour l’ensemble des conducteurs de VP, VU et PL. « En échange d’un comportement de conduite plus vertueux de leur part, l’entreprise a investi dans du matériel plus adapté, une démarche gagnant-gagnant », souligne Jean-Philippe Gautier.
Depuis dix ans, les conducteurs des poids lourds bénéficient donc d’un formateur en interne qui n’est autre qu’un de leurs collègues, formé aux outils de mesure et d’analyse. « La formation est donc plus simple à organiser avec des chauffeurs dispersés dans l’espace et le temps », commente Jean-Philippe Gautier.
Pour les VP, les conducteurs suivent une première formation à la remise du véhicule. Ils ont ensuite droit à des rappels réguliers organisés par des centres de formation ou des assurances. « Comme toute population, nous avons rencontré au début du scepticisme et l’adhésion a été progressive. Mais aujourd’hui, l’éco-sécurité est entrée dans les mœurs », constate ce responsable.
À l’inverse, l’action de covoiturage domicile-entreprise lancée en 2014-2015 n’a pour l’instant remporté que peu de succès auprès des salariés. Explication : l’entreprise est excentrée par rapport à Rennes et les flux de covoiturage vont majoritairement des environs de Rennes vers Rennes.
Un plan d’entretien rigoureux
Pour l’entretien de ses véhicules, le site de Noyal-sur-Vilaine de Triballat Noyal dispose d’un garage intégré. Et ce dernier a établi un plan d’entretien rigoureux, toujours dans une démarche durable. « Nous suivons notamment la pression des pneus et employons un lave-glace biologique. Nous avons aussi essayé plusieurs types de batterie et testé des pneus “Green“ », détaille entre autres Jean-Philippe Gautier, responsable de la flotte automobile. L’entreprise recourt également à l’eau récupérée des processus industriels pour laver l’extérieur des citernes des camions de collecte de lait.
La piste du covoiturage
Toutefois, l’entreprise ne renonce pas à l’idée de promouvoir ce mode de déplacement collectif et veut tester des outils plus intuitifs. « La start-up Weepil nous a présenté son application de gestion du covoiturage et des pools. Nous aimerions lancer une opération inter-entreprises pour atteindre une masse critique », anticipe le gestionnaire de flotte.
Pour verdir les déplacements de ses salariés, Triballat Noyal mise aussi sur la mobilité à pédales. « Depuis 2017, nous accompagnons financièrement les collaborateurs dans l’achat de vélos électriques et leur versons des indemnités kilométriques, expose Jean-Philippe Gautier. Une solution plus simple en termes d’assurance pour permettre l’usage des vélos le week-end. »

L’année dernière, douze vélos ont été achetés sur un site comptant entre 200 et 300 personnes. « Nous allons poursuivre cette action en 2018, en visant toujours les collaborateurs habitant dans un rayon de 1 à 6 km, annonce Jean-Marc Levêque, responsable développement durable du groupe. Nous allons de plus déployer une zone de recharge spécifique en profitant de l’ajout d’un bâtiment sur le site. »
Enfin, l’entreprise dispose depuis peu de services généraux dont le rôle consistera notamment à gérer les trajets des collaborateurs, avec pour volonté d’optimiser et de réduire leur impact environnemental. « Le télétravail constitue l’une des pistes envisagées, signale Jean-Marc Levêque. Nous avons rencontré quelques collègues qui l’ont mis en place et allons essayer de bénéficier de leurs enseignements. » Le télétravail répond aussi aux contraintes de stationnement assez fortes au sein du bourg de Noyal-sur-Vilaine où l’entreprise a choisi de conserver son siège.
Les résultats au rendez-vous
Toutes ces initiatives ont payé : l’entreprise visait une diminution de 20 % des émissions de CO2 entre 2015 et 2018 ; l’objectif a déjà été atteint par certains sites. Triballat Noyal a en outre obtenu la certification ISO 50001 pour son management de l’énergie en octobre 2016, et répond à la norme ISO 26000 (responsabilité sociale des organisations).
Son prochain projet : la construction d’une unité de méthanisation à Retiers (35), en partenariat avec des acteurs de la région, qui entrera en fonction en 2020. Triballat Noyal a pour objectif d’y traiter ses boues d’épuration à proximité de ses sites, mais aussi d’alimenter en biogaz une future flotte de poids lourds GNV.