
À Grenoble, le service des ateliers mécaniques est charge de l’entretien et du maintien en état des 584 véhicules de la municipalité, dont 139 VL et 317 VUL. Mais il gère également le budget investissement de la ville en matière de parc automobile avec donc à ce titre la responsabilité de l’achat de véhicules.
« La politique actuelle vise à diminuer le nombre de VL », souligne d’emblée Gilles Larnaud, responsable de ce service des ateliers mécaniques. Entre 2016 et 2017, la ville a ainsi réduit de 13 % son parc de VL et de 4 % celui de VUL. « La démarche est plus compliquée avec les VUL : nous avons de fait beaucoup de véhicules ateliers...
À Grenoble, le service des ateliers mécaniques est charge de l’entretien et du maintien en état des 584 véhicules de la municipalité, dont 139 VL et 317 VUL. Mais il gère également le budget investissement de la ville en matière de parc automobile avec donc à ce titre la responsabilité de l’achat de véhicules.
« La politique actuelle vise à diminuer le nombre de VL », souligne d’emblée Gilles Larnaud, responsable de ce service des ateliers mécaniques. Entre 2016 et 2017, la ville a ainsi réduit de 13 % son parc de VL et de 4 % celui de VUL. « La démarche est plus compliquée avec les VUL : nous avons de fait beaucoup de véhicules ateliers équipés pour transporter du matériel et des matériaux. C’est pareil pour les poids lourds et les matériels de nettoiement : nous ajustons le parc au plus près des besoins », précise ce responsable.
Mutualiser pour rationaliser
Pour limiter la taille du parc, la municipalité parie sur la mutualisation : « Il n’y a plus de véhicules de fonction depuis 2014 et l’arrivée de la nouvelle équipe municipale. Dans une ville plate, maillée de pistes cyclables et de lignes de transport en commun, se déplacer en voiture n’est pas nécessaire si les agents n’ont pas de matériels lourds ou de dossiers volumineux », constate Gilles Larnaud.
La ville dispose déjà de pools de véhicules de service, notamment pour la direction générale ou des services excentrés. Un système qui s’étendra à terme à la majorité des véhicules. « D’ici un à deux ans, tous les services dispersés dans la ville seront regroupés dans un bâtiment acheté récemment par la ville, et tous leurs véhicules seront rassemblés dans un futur pool. Les véhicules en trop seront vendus aux enchères comme c’est déjà le cas actuellement. Nous n’aurons donc plus que deux gros sites administratifs », se félicite Gilles Larnaud.

En parallèle, Grenoble a d’ores et déjà commencé à diversifier sa flotte. « Nous avons entamé en 2015 le remplacement des 110 mini-camions diesel et essence par des mini-camions électriques. 45 d’entre eux ont déjà été changés dont huit en début d’année, et tous le seront d’ici deux ans. Les modèles récents sont à la fois moins polluants et moins coûteux en fonctionnement, avec une consommation sept fois moins chère par rapport au diesel », avance Gilles Larnaud.
La ville a aussi acquis un Kangoo Z.E. hydrogène, aménagé et attribué au service technique. Il sert de véhicule d’astreinte multifonctions en semaine et les week-ends. « Grâce à l’hydrogène, ce Kangoo Z.E. atteint les 250 à 300 km d’autonomie, au lieu de 85 km en électrique, soit la distance parcourue par les agents d’astreinte dans le week-end », commente le responsable. Mais la flotte reste majoritairement diesel, en particulier pour les gros engins, bien que certains véhicules roulent aussi à l’essence et au GNV.
Des motorisations alternatives
Mais pour aller encore plus loin, Grenoble a décidé de faire appel à un cabinet d’optimisation. « Nous avons lancé une étude de la flotte fin 2016, qui s’est déroulée sur les quatre premiers mois de 2017. L’objectif était de connaître parfaitement le parc mais aussi son avenir, relate Gilles Larnaud. En effet, auparavant, nous fonctionnions au fil de l’eau avec les services pour remplacer les véhicules et mettre au point le plan pluriannuel d’investissement. Compte tenu des règles environnementales entrées en vigueur récemment (Crit’Air et ZCR), nous souhaitions travailler sur le renouvellement de la flotte en prenant en compte à la fois les enjeux de fonctionnement, les moyens budgétaires et les données environnementales. »
Dans le cadre de cette étude, le service des ateliers mécaniques a sorti toutes les données de son logiciel de gestion de parc pour le cabinet (voir encadré ci-dessous). Ce dernier a aussi fait le tour des services où la flotte joue un rôle important afin de recenser les usages et les besoins, mais aussi les possibilités de mutualisation.
Le cabinet a ensuite établi plusieurs scénarios. « Le scénario retenu, appelé “scénario optimisé“, tient compte de nos besoins au regard de la vieillesse du parc et de l’utilisation des véhicules, tout en respectant les contraintes environnementales. Par exemple, nous allons conserver un camion ancien qui pollue beaucoup mais qui ne sert que sept jours dans l’année pour la viabilité hivernale », illustre Gilles Larnaud.

L’étude a aussi tenu compte de l’évolution potentielle du périmètre de la ZCR en discussion au sein de la métropole de Grenoble. Pour planifier le renouvellement de ses véhicules, la ville a finalement retenu le scénario le plus restrictif : la ZCR serait alors interdite à tous les véhicules jusqu’au CQA4 (certificat de qualité de l’air de niveau 4), et les dérogations pour la circulation des véhicules spéciaux ne seraient pas maintenues.
Un renouvellement optimisé
« Au final, le cabinet nous a fourni un rapport de 75 pages. Il comprend un tableau de tous les véhicules à supprimer ou à changer dans un plan de quatre ans, que j’ai transmis aux différents services. Il s’agit principalement de gros véhicules de types benne à ordures, engins de nettoiement et poids lourds, mais aussi de VUL majoritairement diesel », résume Gilles Larnaud. Ce plan a été lancé dès juillet 2017 avec la mise aux enchères de deux multi-cars et d’un VL, et le remplacement de deux autres multi-cars par des modèles Euro 6. Ont de même été changés des poids lourds, une benne à ordures ménagères et deux balayeuses. « Nous avions aussi beaucoup de véhicules relais : le cabinet nous a recommandé d’en supprimer la majorité », ajoute Gilles Larnaud.
En route pour le changement
Le cabinet a aussi fait des propositions de véhicules de remplacement en GNV, en électrique et en essence, en précisant le surcoût par rapport au diesel. « Un Kangoo en VUL coûte 1 500 euros de plus en essence et 8 500 euros de plus en électrique. Toutefois, ces motorisations alternatives posent problème pour des véhicules qui doivent souvent faire tourner des équipements (aspire-feu, broyeuse, etc.), ce qui nécessite de la puissance », nuance Gilles Larnaud.
À Grenoble, le verdissement est bel et bien en marche.