Pour agir sur la sinistralité, les formations à la sécurité routière constituent un impératif. Des cursus qui mêlent de plus en plus des parcours sur circuit à des modules en e-learning. Mais dans tous les cas, l’objectif demeure de limiter les risques d’accident, particulièrement en adaptant les formations aux métiers des conducteurs.
Stage de formation des salariés d’Olympus chez Centaure
« Tous nos conducteurs professionnels sont formés à la sécurité routière et à l’éco-conduite. Au départ, nous avons commencé par les gros rouleurs et les nouveaux agents », indique Hervé Foucard pour la mairie de Paris. Ces formations routières d’une journée, via l’Ugap ou les titulaires des marchés publics, incluent une partie théorique et une partie pratique. « Elles sont menées sur route, un élément important pour vivre les situations rencontrées au quotidien », estime ce chef du service technique des transports automobiles municipaux, à la tête de 2 624 véhicules motorisés, 322 deux-roues motorisés et 701 vélos.
Hervé Foucard occupe...
« Tous nos conducteurs professionnels sont formés à la sécurité routière et à l’éco-conduite. Au départ, nous avons commencé par les gros rouleurs et les nouveaux agents », indique Hervé Foucard pour la mairie de Paris. Ces formations routières d’une journée, via l’Ugap ou les titulaires des marchés publics, incluent une partie théorique et une partie pratique. « Elles sont menées sur route, un élément important pour vivre les situations rencontrées au quotidien », estime ce chef du service technique des transports automobiles municipaux, à la tête de 2 624 véhicules motorisés, 322 deux-roues motorisés et 701 vélos.
Hervé Foucard occupe également la fonction de président de la Commission management de la sécurité routière à l’Afnor, qui travaille élaborer des normes de formation pour l’éco-conduite et la sécurité routière. Il insiste donc sur le fait que les formations doivent être adaptées aux spécificités des métiers concernés et aux besoins des entreprises. « À Paris, nous mettons entre autres l’accent sur les difficultés rencontrées par les agents chargés de l’entretien municipal, sur les chargements, etc. Nous lançons aussi des formations spécifiques dès qu’un problème est identifié. Par exemple, nous en avons récemment proposé une sur la manière de bien remplir un constat amiable », ajoute Hervé Foucard.
Allier théorie et pratique
De son côté, le service hospitalisation à domicile (HAD) de la clinique Pasteur à Toulouse, dont les salariés soignants se déplacent de jour comme de nuit, a choisi les formations d’une demi-journée de l’organisme Inserr, avec de la théorie et de la pratique.
« Sur route, deux de nos collaborateurs conduisent chacun un quart d’heure à bord d’un modèle équipé de caméras pour visualiser à la fois le comportement du conducteur et le véhicule dans son environnement. Suivent une phase de “débriefing“ et d’analyse, puis une mise en application », détaille Stéphanie Meslier, responsable qualité de cette clinique.
Point essentiel pour cette responsable : « Le formateur adapte son discours aux professionnels qu’il a en face de lui. Nous avons des salariés qui font des astreintes de nuit. Une partie de la formation a donc porté sur la fatigue, la vision et la conduite nocturne. Nous avons sélectionné une formation en présentiel sur route, ce qui nous paraît essentiel », illustre Stéphanie Meslier. La flotte de la clinique Pasteur comprend 110 véhicules, des citadines pour l’essentiel.
Spécialiste des services aux entreprises à la tête de 4 000 véhicules, Onet considère que sécurité routière et éco-conduite sont liées. « Les 7 500 collaborateurs qui conduisent les véhicules sont formés à l’éco-conduite. Auparavant, nous ne faisions que du simulateur. Ensuite, nous sommes tous passés par des stages d’une journée chez le prestataire ECF, dans les six mois à un an après la remise du véhicule », relate Nathalie Da Silva, responsable prévention des risques routiers groupe et éco-mobilité.
E-learning et formations sur route
Désormais, Onet a opté pour un mixte avec de l’e-learning chez Codes Rousseau pour tous les conducteurs, et des stages ECF en plus pour les grands rouleurs qui parcourent plus de 45 000 km par an selon la définition de l’INRS. « Ces stages demandent plus de logistique pour réunir trois salariés sur une journée et partir en voiture auto-école, mais ils se montrent très efficaces. Avec l’e-learning, c’est plus facile et nous sommes donc plus réactifs », reprend Nathalie Da Silva. Ces cursus viennent en complément d’une formation plus courte d’environ une heure pour la prise en main de chaque nouveau véhicule.
La formation via l’e-learning, destinée à tous les salariés qui rejoignent Onet, comprend plusieurs thématiques avec une validation module par module. « Tous les modules sur la sécurité routière et l’éco-conduite doivent être validés pour que la formation prenne fin », insiste Nathalie Da Silva. En soulignant le lien entre les deux notions : « Une conduite plus économe sans freinages brusques et en gardant les distances se veut aussi plus sûre. »
Quant à la formation sur route, elle se décline classiquement avec un premier passage « test » sur 14 km, puis un « débriefing » en salle de réunion. Le formateur rappelle alors qu’il faut garder ses distances, il explique comment passer correctement les rapports, éviter les conduites brusques, etc. Puis un second parcours met ces bons principes en application. « Au final, la vitesse est plus régulière même si, souvent, elle est supérieure en moyenne, et on consomme moins de carburant », conclut Nathalie Da Silva.
Du thermique à l’électrique
Ces formations ciblent les conducteurs qui roulent en thermique comme en électrique. « Celui qui est bien formé à l’éco-conduite et sait employer l’inertie du véhicule saura bien utiliser un modèle électrique », estime Nathalie Da Silva. Onet a d’ailleurs lancé une politique de verdissement de sa flotte avec quinze agences pilotes depuis l’an dernier. Ce groupe dispose en effet de plus de 200 véhicules électriques et hybrides rechargeables déjà livrés.
Autre entreprise, Olympus fait appel au prestataire Centaure pour former les conducteurs de ses 160 véhicules. Et ce fabricant de matériel médical, industriel et d’appareils photographiques privilégie les exercices sur piste lors d’une journée de formation mi-pratique, mi-théorique. « À bord de sa propre voiture mais aussi de véhicules préparés par Centaure, le collaborateur bénéficiaire d’un véhicule de l’entreprise participe à cette formation tous les deux ans. Nous avons démarré il y a quatre ans et c’est important de le faire très régulièrement pour éviter le retour des mauvaises habitudes, recommande Arnaud Renard, responsable achats et services généraux. Lors de cette formation, le collaborateur teste notamment des situations dangereuses comme les freinages d’urgence ou les aquaplanings. C’est assez ludique et participatif et les retours sont très bons. »
La récurrence et le suivi
Comme ces formations intègrent une dizaine de personnes d’entreprises différentes, « c’est aussi l’occasion de comparer les bonnes pratiques », complète Arnaud Renard. Et l’impact sur la sinistralité est au rendez-vous « avec un recul de 30 % sur les deux dernières années », se félicite ce responsable. Et pour maintenir l’attention sur les questions de sécurité routière, Arnaud Renard envisage de mettre en place de l’e-learning entre les formations chez Centaure.
En utilisant notre site, vous consentez à l'utilisation des cookies.
Ils nous permettent notamment de vous proposer la personnalisation de contenu, des publicités ciblées en fonction de vos centres d’intérêt, de réaliser des statistiques afin d’améliorer l’ergonomie, la navigation et les contenus éditoriaux.
Cependant, vous pouvez à tout moment choisir de désactiver une partie de ces cookies en suivant les instructions fournies sur la page Politique de confidentialité.