
Fujitsu France veut parvenir à la décarbonation de ses mobilités tout en convainquant ses salariés des bienfaits de cette politique. Avec une volonté : abaisser les rejets en carbone de l’ensemble de l’entreprise de 71 % à 2030 pour ne plus rien émettre en 2050.
« Nous développons donc quatre politiques avec la volonté d’être acteur de la société, résume Sarra Jhinaoui, la dirigeante de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Nos politiques portent sur l’environnement, le droit humain/diversité, le bien-être des salariés et la conformité/santé/sécurité. Cela doit régir notre façon de faire des affaires. Nous adhérons ainsi aux objectifs de développement durable de l’ONU. »
Une stratégie qui implique étroitement les salariés. Ce que détaille Sarra Jhinaoui : « Il faut donner du sens aux collaborateurs, leur faire prendre conscience des objectifs des accords de Paris et comment nous y contribuons. Pour traiter ces problèmes, il faut les comprendre. Cela permet d’embarquer nos équipes, de casser des idées reçues, et d’analyser différemment les choses pour atteindre nos objectifs. »
Fujitsu : des ateliers pour accélérer la décarbonation de ses mobilités
Dans ce cadre, la société développe de très nombreuses actions pour convaincre les salariés du bien-fondé de sa démarche. Ainsi, l’entreprise a mené une opération « fresque du climat » pour expliquer les enjeux du réchauffement climatique. « C’est un atelier ludique, de trois heures, élaboré suite aux rapports du GIEC. Il illustre comment les rejets de CO2 provoquent le réchauffement de notre planète », explique Sarra Jhinaoui. 80 % des salariés auront suivi ce cours d’ici mars 2023.
L’atelier s’aide notamment d’exemples concrets. En montrant par exemple les conséquences des rejets de CO2 d’un vol Paris-New York, ou celles de l’utilisation d’une voiture sur 10 000 km par an. Le but : inciter les salariés à préférer les transports en commun à la voiture. De plus, Fujitsu a formé des « ambassadeurs », qu’elle dénomme « fresqueurs ». Ces salariés ont pour mission, en plus de leurs tâches quotidiennes, d’« évangéliser » les troupes.
Décarbonation des mobilités : Fujitsu électrise sa flotte
D’autres actions suivent chezFujitsu, qui tendent toujours vers la décarbonation des mobilités. Comme avec l’électrification de la flotte. Philippe Legrand, responsable avant-vente et en charge de gestion de la flotte auto chez Fujitsu, pilote ce volet. « En matière de déplacement, nous avons opté, avec l’appui de l’expert en gestion de flottes Ask, pour une électrification de notre flotte composée de 150 véhicules dont 30 voitures de fonction, précise-t-il. Ce sont des engins hybrides ou tout électriques haut de gamme (Tesla, Volkswagen, BMW, etc.). L’idée : mener une transition vers le 100 % électrique. »
Fujitsu a pris les dispositions nécessaires pour recharger ces véhicules. « Nous avons réfléchi à installer des bornes sur notre parking entreprise, ainsi qu’aux domiciles des collaborateurs, poursuit le responsable. Pour ceux qui ne disposent pas de parking dans leur habitation, nous leur avons confié des hybrides. Nous remarquons aussi que tous nos commerciaux ou presque peuvent aujourd’hui rouler en électrique. Ainsi, avec une autonomie de 400-500 km, ces véhicules conviennent même aux gros rouleurs et la plupart des collaborateurs ne les rechargent qu’une à deux fois par semaine. » En effet, ces derniers effectuent des parcours journaliers de l’ordre de 60 à 80 km.
« En plus, commente Philippe Legrand, la conduite électrique impose de s’arrêter tous les 2-3 heures et de limiter sa vitesse pour ne pas consommer trop d’énergie. » Et de poursuivre : « Au-delà des bénéfices en émissions de CO2, c’est donc très intéressant dans le cadre du respect des contraintes mises en avant par la Sécurité routière et les assurances. »
Fujitsu prépare l’application du crédit mobilité
Fujitsu, au-delà de cette électrification, prévoit aussi de proposer le crédit mobilité dès le troisième trimestre 2022. Celui-ci consiste à remplacer un véhicule par une somme d’argent. Soit totalement, soit par l’échange d’une grosse voiture de fonction contre une plus petite, moins polluante ou électrifiée. Dans ce dernier cas, l’entreprise peut verser aux salariés une somme qui correspond à la différence entre le gros et le petit véhicule.
Fujitsu tient ici à s’adapter aux besoins des collaborateurs les plus jeunes, citadins, qui ne veulent plus de voiture. En effet, le crédit mobilité devrait répondre à leurs attentes. L’entreprise compte même offrir l’équivalent du coût du véhicule, sous forme d’argent sonnant et trébuchant, aux collaborateurs éligibles à la voiture de fonction mais qui préfèrent le « cash ».
« Nous souhaitons que cette somme soit importante car nous voulons conserver l’attractivité de notre marque employeur, ajoute Philippe Legrand. Nous voulons continuer à attirer des talents. » L’entreprise passe aussi des consignes qui recommandent le train plutôt l’avion pour des trajets de moins de deux heures ; et la visio-conférence plutôt qu’un déplacement, quand cela est possible.