
« Depuis les débuts du Futuroscope, nous avons décidé de n’avoir aucun modèle thermique circulant sur le site en présence des visiteurs, au départ plus pour des questions de sécurité et de confort », relate Olivier Gentile, responsable des systèmes d’information et des achats du parc d’attractions. En conséquence, tous les véhicules concernés sont électriques, y compris ceux des prestataires par exemple chargés de l’entretien et des espaces verts. « Nous avons commencé avec des fourgons Volta et des golfettes électriques », se souvient Olivier Gentile.
Le site lui-même a été conçu pour respecter cette règle : un périphérique permet la circulation...
« Depuis les débuts du Futuroscope, nous avons décidé de n’avoir aucun modèle thermique circulant sur le site en présence des visiteurs, au départ plus pour des questions de sécurité et de confort », relate Olivier Gentile, responsable des systèmes d’information et des achats du parc d’attractions. En conséquence, tous les véhicules concernés sont électriques, y compris ceux des prestataires par exemple chargés de l’entretien et des espaces verts. « Nous avons commencé avec des fourgons Volta et des golfettes électriques », se souvient Olivier Gentile.
Le site lui-même a été conçu pour respecter cette règle : un périphérique permet la circulation des véhicules thermiques des techniciens et des personnels logistiques qui font les derniers mètres à pied en cas d’intervention en présence du public. Seule exception : un train thermique a circulé dans le site les premières années avant d’être abandonné il y a vingt ans.
Une prise de conscience écologique
« Il y a environ dix ans, au sein du comité de direction, une prise de conscience écologique professionnelle et personnelle a eu lieu autour de ce qui ne s’appelait pas encore la RSE, reprend Olivier Gentile. Nous avons senti de manière pragmatique qu’il y avait une volonté politique de structurer la transition énergétique et qu’il fallait travailler l’électrification de la flotte pour l’anticiper et ne pas la subir. » Mais le Futuroscope a alors été confronté au manque d’offres chez les constructeurs. « Nous avons évalué ce que pourrait apporter une flotte mixant électrique et thermique. À l’époque, les résultats n’étaient pas concluants en matière de CO2 au vu de la typologie de la flotte. »
Le Futuroscope a donc attendu l’arrivée des premiers utilitaires électriques. « Nous avons alors pu nous lancer car nos véhicules de service ne circulent quasiment que sur le site et parcourent de faibles kilométrages avec au maximum 200 km par jour », pointe Olivier Gentile. Depuis cinq ans, le Futuroscope passe ainsi à l’électrique tous ses véhicules de service. À l’heure actuelle, 80 % roulent à l’électrique ; l’objectif est d’atteindre les 100 % d’ici trois ans.
Deux des salariés du Futuro-scope ont d’ailleurs participé à The Green Expedition 2019 : un raid de 4 000 km reliant Paris au Cap Nord en véhicules électriques. « Cela constituait l’occasion de se confronter à la réalité de ce nouvel usage et de rencontrer les acteurs parties prenantes et susceptibles de nous accompagner dans la transition à venir », indique Olivier Gentile.

Des véhicules de service électriques
Des bornes de recharge ont été installées sur le site à destination de ces véhicules de service. « Nous avons aussi des bornes ouvertes au public dans nos parkings et nos hôtels. Et cela devient un prérequis pour aménager une zone de stationnement. La recharge lente suffit largement, y compris pour les visiteurs qui viennent passer a minima la journée sur le site. » Le Futuroscope a également testé par le passé les gyropodes. Et après avoir doté les services de vélos électriques en 2012, le site expérimente actuellement les trottinettes électriques pour la mobilité individuelle des agents.
« Du côté des voitures de fonction, nous roulons avec des motorisations thermiques par défaut, signale Olivier Gentile. Lorsque nous avons des offres, nous comparons le rejet total de CO2 et la consommation de carburant de toute la flotte – des critères désormais différenciants. Nous réfléchissons depuis quelques mois à une électrification et nous nous renseignons. Notre ambition serait là aussi de passer au 100 % électrique d’ici trois à cinq ans. »
Électrifier les voitures de fonction
Mais pour l’instant, ce responsable a du mal à trouver des gammes qui correspondent. « L’offre des constructeurs devrait toutefois bouger avec les objectifs européens de baisse des émissions de CO2 à 95 g/km en moyenne. En outre, nous allons réétudier les hybrides rechargeables. Cela nous semble le bon compromis pour amorcer la transition et familiariser les utilisateurs, sans dépendre des limites d’autonomie car les véhicules parcourent jusqu’à 500 km par jour. Nous sommes très curieux de voir ce que vont sortir les constructeurs et de tester ces modèles. »
« Pour recharger ces voitures de fonction, nous attendons de voir si les deux ou trois réseaux de bornes en cours de développement seront fiables, anticipe Olivier Gentile. Il faudra aussi trouver un modèle pour que la recharge à domicile reste “fluide“ pour les frais et leur prise en charge par l’entreprise. Mais il y aura des solutions avec seulement quelques cas particuliers difficiles à gérer. »
L’électrification représente un investissement supportable : « D’après nos premières informations, le surcoût ne devrait pas dépasser 10 à 15 % par rapport au TCO actuel des véhicules, et ce surcoût serait principalement amorti grâce aux économies de carburant, estime Olivier Gentile. Nous pensons optimiser le coût d’utilisation sur la durée de la location en doublant cette dernière ; de fait, les modèles électriques sont censés bénéficier d’une durée de vie augmentée, entre autres du fait d’une moindre usure du moteur. » Le Futuroscope cherche en parallèle à limiter le nombre des déplacements en voiture. Sur le site, les véhicules de service sont donc mutualisés dès que possible : ces derniers ne sont pas forcément attachés à un service mais à un ensemble d’usages.
Limiter les trajets en voiture
Les assistants commerciaux du Futuroscope ont aussi recours à un outil pour optimiser les trajets des commerciaux en amont lors de la prise des rendez-vous et la préparation des tournées. « Et nous privilégions le train pour les trajets longs comme Poitiers-
Paris, détaille Olivier Gentile. Nous essayons de proscrire la voiture pour tous les trajets de plus d’une demi-journée si la desserte en train existe. »
Le Futuroscope fait aussi appel à des outils de visioconférence pour mener des réunions à distance. « En revanche, avec principalement des personnels opérationnels, le télétravail n’est pas en place mais nous nous interrogeons sur le sujet », complète Olivier Gentile.
Pour les trajets domicile-travail, tous les salariés dont les horaires le permettent sont encouragés à prendre le TER ou le bus. En partenariat avec Grand Poitiers, le Futuroscope communique aussi sur l’application de covoiturage Klaxit sur son intranet et par voie d’affichage. « Le covoiturage avait été testé il y a quelques années sans succès, mais il repart aujourd’hui, ce qui montre la prise de conscience collective », se félicite ce responsable.
Le Futuroscope mène aussi une réflexion à moyen-long terme sur son évolution en partenariat avec les entreprises du site et les collectivités territoriales : « Nous imaginons la mobilité sur site à trois, cinq et dix ans, notamment en réfléchissant aux moyens de séparer les flux de salariés, de visiteurs et de prestataires, et en offrant nos propres outils de mobilité », expose Olivier Gentile. L’idée est d’aller chercher les meilleures pratiques et de reconfigurer physiquement le site pour les favoriser. « Nous voulons privilégier l’arrivée en transports en commun. De plus, nous souhaitons vraiment encourager l’électrique en aménageant systématiquement des bornes sur les parkings mais aussi par des actions commerciales auprès des visiteurs. »
Vers la fin du thermique
« Enfin, nous aimerions éviter tout déplacement en motorisation thermique dans l’ensemble du site et pas seulement dans le parc, en proposant des véhicules électriques, mais aussi des trottinettes, des vélos et des navettes », annonce ce responsable. À l’avenir, l’électrique sera un élément différenciant, même pour les prestataires circulant sur le site.
Le Futuroscope est actuellement en train de lancer les discussions à ce sujet. « Mais nous souhaitons nous donner cinq ans pour tester et dix ans pour bénéficier d’un dispositif stable et opérationnel », souligne Olivier Gentile. Rendez-vous est pris.