
« Un de nos objectifs essentiels est de favoriser la transition énergétique chez nos chauffeurs de taxi et de les inciter à passer à l’électrique », affirme d’emblée Yann Ricordel, directeur général délégué de G7. Sur les 10 000 chauffeurs indépendants à Paris, auxquels s’ajoutent 4 500 chauffeurs en province, 70 % sont déjà G7 Green et circulent donc en hybride (92 %), en PHEV (8 %), voire en 100 % électrique. Ils sont d’ailleurs 286 à avoir fait ce choix du 100 % électrique, contre une centaine en 2022. « Environ 50 % roulent en Tesla, le reste se partage essentiellement entre Toyota, Mercedes, Skoda et Kia », énumère Yann Ricordel. Qui met en avant l’arrivée de modèles comme la BMW i5. Principal prérequis pour ces grands rouleurs : « Le véhicule doit être compatible avec la recharge rapide. »
L’incitation à la recharge
Pour la recharge justement, G7 a signé en mai dernier un contrat avec Electra, officialisé lors de l’inauguration de la station de recharge ultra rapide de véhicules électriques de Gonesse (95). Le réseau de recharge Electra a mis en place en Île-de-France une vingtaine de stations de 300 kWh qui permettent de recharger en environ quinze minutes, et vise les 90 stations d’ici la fin d’année.
« Les chauffeurs G7 de taxis électriques auront le droit à des tarifs préférentiels sur ces bornes Electra. Ils bénéficieront de créneaux horaires exclusifs pour leur recharge, d’une facilité de paiement, et de la possibilité de réserver la borne plusieurs jours à l’avance », détaille Yann Ricordel. Ce qui répond à un réel besoin : 89 % des chauffeurs G7 expriment en priorité le besoin d’accéder à un service de recharge rapide, selon un récent sondage G7-Electra.
G7 a aussi signé un partenariat avec l’installateur de bornes de recharge Zephyre pour équiper les domiciles des chauffeurs. En effet, le passage à l’électrique est encore problématique pour ceux qui ne peuvent pas faire « le plein d’électrons » à domicile. « Il faudrait alors développer des bornes aux stations de taxis. Mais cela dépend essentiellement de la mairie de Paris et de TotalÉnergies qui a obtenu le marché pour équiper l’espace public dans la capitale », note Yann Ricordel.
G7 aide à financer les taxis électriques
G7 mise aussi sur un accompagnement des chauffeurs pour atteindre une flotte 100 % « Green » en 2027, en majorité électrique. Si les chauffeurs gèrent eux-mêmes leurs véhicules, l’entreprise leur propose alors des financements pour des modèles électriques et la possibilité de les acheter à des tarifs préférentiels, dans le cadre de ses accords avec les constructeurs. Elle les oriente aussi vers les modèles les plus intéressants.

La compagnie de taxis a effectué pour ses chauffeurs un calcul de TCO, en prenant comme exemple le Skoda Enyaq 100 % électrique. « Alors que ce modèle est plus cher à l’achat, nous estimons qu’un chauffeur de taxi parisien qui roule en moyenne 300 km par jour peut réaliser des économies de l’ordre de 10 % sur le TCO, soit environ 1 000 euros par an », expose Yann Ricordel. Un calcul qui prend en compte l’aide de 6 000 euros versée par la mairie de Paris pour l’acquisition d’un véhicule électrique, en sus du bonus et « de coûts de maintenance nettement inférieurs ».
« Les chauffeurs bénéficient en outre d’une prise en main détaillée par Taxirama, la société du Groupe Rousselet auquel appartient également G7 et qui négocie avec les constructeurs pour le compte des chauffeurs », souligne Yann Ricordel. Ceux qui ont acquis des Tesla suivent pour leur part une journée de formation gratuite via l’école de formation des experts automobiles.
L’électrique, une demande
« Les conditions sont de plus en plus réunies pour une bascule des taxis à l’électrique, reprend Yann Ricordel. Et les chauffeurs qui ont passé le cap – le premier l’a fait en 2014 – ne reviennent pas en arrière, ce qui incite les autres à suivre le mouvement. Cela participe à notre stratégie d’évangélisation. » Selon ce responsable, avec l’électrique, les chauffeurs citent notamment le confort de conduite, de meilleures conditions de travail et la fiabilité des véhicules.
« Ce passage vers l’électrique se veut indispensable dans une ville ou la qualité de l’air reste un enjeu majeur. Nous nous devons d’être exemplaires. Sur ce point, certains clients entreprises nous demandent exclusivement des véhicules G7 Green. D’autres choisissent de bénéficier d’une priorité pour ces véhicules. Dès que nous aurons suffisamment de véhicules électriques, nous pourrons aussi proposer une offre spécifique », poursuit Yann Ricordel.
Enfin, le Groupe Rousselet électrifie aussi sa propre flotte de 1 100 véhicules disponibles en location-gérance pour les chauffeurs. « Il dépasse ainsi les obligations de renouvellement en véhicules à faibles émissions (moins de 60 g de CO2, liées à la loi d’orientation des mobilités (LOM). 89 % des véhicules y sont hybrides et 11 %, électriques », conclut Yann Ricordel.