
En 2008, le conseil administratif de la ville de Genève a lancé un plan d’actions pour une nouvelle gestion du parc automobile. Plusieurs mesures ont depuis été prises pour rendre la flotte plus vertueuse. Principale piste évoquée par la commission de la gestion véhicules de la ville (Cogeve) chargée de mettre en place ce plan d’actions, le renouvellement des véhicules avec des modèles aux motorisations plus écologiques.
« Les données environnementales telles que les émissions de CO2 et de particules, mais aussi la consommation de carburant et le niveau sonore pèsent un poids très important dans nos critères d’achat. Même si, bien sûr, nous...
En 2008, le conseil administratif de la ville de Genève a lancé un plan d’actions pour une nouvelle gestion du parc automobile. Plusieurs mesures ont depuis été prises pour rendre la flotte plus vertueuse. Principale piste évoquée par la commission de la gestion véhicules de la ville (Cogeve) chargée de mettre en place ce plan d’actions, le renouvellement des véhicules avec des modèles aux motorisations plus écologiques.
« Les données environnementales telles que les émissions de CO2 et de particules, mais aussi la consommation de carburant et le niveau sonore pèsent un poids très important dans nos critères d’achat. Même si, bien sûr, nous dépendons toujours de l’offre des constructeurs », explique Nicolas Poltera, rattaché à la Cogeve.
Des véhicules choisis sur des critères verts
Afin de retenir les modèles les plus écologiquement efficients, la ville s’appuie sur la publication annuelle ÉcoMobiListe de l’association Transport et Environnement, qui répertorie les modèles les plus performants. En complément, Genève recourt à un outil d’aide à la décision : ce logiciel, du nom de Veprovige, conçu en partenariat avec l’université de Genève et l’école polytechnique fédérale de Lausanne, compare les performances environnementales de plusieurs véhicules sur leur cycle de vie.
Durant quinze ans, la ville, qui achète tous ses véhicules, a pris du retard dans leur renouvellement. En cause, des barrières politiques mais aussi budgétaires. « Conséquence, nous avons dû parer au plus pressé et procéder au remplacement des quelque 110 véhicules de notre liste noire, les plus anciens et donc les plus polluants. 80 % d’entre eux sont aujourd’hui sortis du parc », rappelle Francis Demierre, adjoint de direction et responsable de la cellule opérationnelle de la Cogeve.
À ces 110 véhicules s’ajoutent les 50 renouvellements annuels habituels. Bémol : le financement et l’achat de véhicules pour les communes sont soumis à une procédure administrative relativement longue. La ville doit en effet procéder à une demande de crédit que le conseil administratif dépose ensuite auprès du conseil municipal. Ce dernier est chargé d’examiner et de valider ou non les demandes d’achat. Une opération qui peut prendre jusqu’à un an. 12 mois cumulés au délai de la procédure d’achat et de livraison, allant jusqu’à 36 mois. Il peut donc s’écouler au final plus de trois ans entre le début d’une procédure d’achat et la mise en service du véhicule.
Parallèlement, la ville a introduit dès 2006 des modèles à motorisation alternative. Avec un carburant privilégié, le GNV. « Nous possédons une quarantaine de VP et VUL au GNV, un carburant réputé pour être plus propre », avance Nicolas Poltera. Il contient d’ailleurs près de 20 % de bioGNV, produit en Suisse à partir de la méthanisation de déchets verts et de boues de stations d’épuration des eaux usées. Reste un écueil : « Nous sommes limités par l’offre de modèles mais aussi par le ravitaillement ; seules six stations sont actuellement implantées dans le canton de Genève et la plupart en périphérie », reprend Nicolas Poltera.
Les véhicules propres gagnent du terrain
Du côté de l’électrique, une cinquantaine de véhicules ont été intégrées à la flotte, entre autres parmi les transporteurs qui circulent dans les parcs et cimetières. Une intégration couronnée de plus ou moins de succès, comme le précise Nicolas Poltera.
« À part quelques modèles qui ont connu de petits soucis de jeunesse, les véhicules électriques constituent une alternative intéressante pour une ville. Cependant, pour atteindre la rentabilité, leur taux d’utilisation doit être élevé. Ce qui n’empêchera pas d’acquérir d’autres modèles électriques lors des prochains renouvellements car ils offrent de nombreux avantages en milieu urbain, notamment grâce à leur fonctionnement silencieux et l’absence d’émissions polluantes », détaille Francis Demierre.
Afin de mieux gérer l’usage de ces modèles électriques, la ville cherche à optimiser la gestion de leurs coûts grâce à un meilleur référencement des coûts d’acquisition, d’exploitation mais aussi des revenus liés à leur revente. « Depuis la fin 2013, une nouvelle procédure et un nouveau logiciel de GMAO permettent d’obtenir une vue complète des coûts par véhicule. Sur le moyen terme, ces outils fourniront une analyse TCO de l’ensemble des modèles du parc, dont les électriques », anticipe Nicolas Poltera.
Optimiser l’usage et les coûts de l’électrique
À noter qu’outre l’acquisition d’un hybride, la ville de Genève mise aussi sur son parc de deux-roues, comprenant plus de 80 vélos à assistance électrique et huit scooters électriques.
Dans le cadre du plan d’actions, le partage des véhicules de service est de mise avec 12 unités actuellement à disposition. Et pour la ville, pas question d’accorder des véhicules nominatifs. Mais Genève voit plus loin. Si l’auto-partage peut se révéler compliqué à établir entre plusieurs services du fait des différences de modèles, d’utilisations et de plages horaires, la ville ambitionne néanmoins la mutualisation des véhicules sur les sites qui regroupent plusieurs services possédant chacun leur propre parc.
« Nous réfléchissons également à la mutualisation avec d’autres administrations. Une démarche de longue haleine, qui nécessite une prise de conscience et un changement des mentalités », souligne Alain Hutin, chef de l’unité de gestion des véhicules de la ville du service logistique et manifestations.
Grâce à ces mesures et malgré un parc qui a tendance à s’accroître, les émissions de CO2 n’ont cessé de diminuer au fil des années. À titre d’exemple, les rejets générées par la consommation de carburant ont reculé en moyenne de 3,5 % de 2011 à 2013 par rapport à 2010, année de référence. Soit une réduction de plus de 100 tonnes de CO2 par an.
Par le biais de sa cellule de formation interne, la ville dispense aussi des formations d’éco-conduite. Si l’ensemble des collaborateurs est de toute façon sensibilisé à la conduite lors de la prise en main des véhicules, l’accent est toutefois mis sur certaines populations. À l’image des conducteurs de poids lourds, de bus ou encore de véhicules de transport de personnes, qui doivent obligatoirement suivre tous les cinq ans une formation continue relative à la conduite.
Cours d’éco-conduite et suivi de l’accidentologie
D’une conduite sûre à l’entretien, en passant par l’arrimage ou l’apprentissage des gestes de premiers secours, cette formation aborde de nombreux thèmes. Les conducteurs de VP et VUL peuvent aussi bénéficier de cette formation proposée en tant qu’option dans l’offre de formation continue.
En complément, la ville met un point d’honneur à suivre le plus scrupuleusement possible l’accidentologie de ses collaborateurs. À chaque accident ou accrochage, un rapport est envoyé au chef de service qui détient alors toutes les données pour savoir s’il est nécessaire ou non de faire suivre une formation à un conducteur au comportement accidentogène. « Enfin, la conformité et l’ergonomie de chaque véhicule livré peuvent être vérifiées sur demande par notre cellule santé et sécurité au travail », conclut Francis Demierre.
Un bouquet de transport pour les collaborateurs
Il y a une dizaine d’années, le service d’aménagement urbain et mobilité de la ville de Genève a été chargé de lancer une série d’actions relatives aux déplacements des 4 000 collaborateurs, qu’il s’agisse de trajets professionnels ou domicile-travail. Ce bouquet de transports, comme il a été baptisé, propose donc plusieurs possibilités aux collaborateurs afin de favoriser des modes de transport plus doux.
Première mesure, un accès aux transports en commun à des tarifs privilégiés et quelques abonnements mis à libre disposition dans certains services. « Nous avons également conclu un partenariat avec Mobility, opérateur privé suisse d’auto-partage en boucle, proposant plus de 2 600 véhicules répartis en neuf catégories à travers tout le pays », détaille Francis Demierre, adjoint de direction et responsable de la cellule opérationnelle de la Cogeve.
En complément, la ville mise aussi sur ses 332 deux-roues, incluant des vélos, vélos à assistance électrique, ou encore des scooters dont la grande majorité carburent à l’électrique.
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