En raison du refus des salariés ou de leurs représentants, ou tout simplement parce que cette fonctionnalité n’est pas indispensable à la gestion de la flotte, les responsables de parc n’exploitent pas systématiquement la géolocalisation. Mais dans certaines entreprises, a contrario, c’est bien cette fonctionnalité qui justifie le recours à la télématique.
L’Infrapole SNCF de Vendôme en est un exemple. La géolocalisation permet ainsi de savoir où se trouvent des véhicules amenés à sortir des principaux axes de circulation pour intervenir sur les chantiers ferroviaires (voir le reportage).
Plus largement, les informations sur la situation géographique des véhicules sont incontournables pour les entreprises qui en ont besoin dans le cadre de tournées : d’entretien, de contrôle ou de distribution. C’est le cas de Thierry Chefneux Assainissement. Exerçant en Rhône-Alpes, les véhicules de cette entreprise familiale sont conduits pour tout type d’intervention : ramonages, remises aux normes des systèmes d’assainissement ou encore entretien de chauffages, chez des particuliers ou dans des bâtiments collectifs.
Mieux organiser les tournées
« Notre flotte se compose pour l’essentiel de poids lourds et de véhicules d’intervention », décrit Romain Chefneux responsable qualité-sécurité-environnement. Treize poids lourds et six Partner sillonnent la région pour ces interventions parfois urgentes. C’est pour assurer ces missions au mieux que les véhicules ont été équipés en géolocalisation : « Nous avons besoin de savoir où sont les véhicules, si l’intervention est en cours ou terminée, où se trouve le véhicule le plus proche pour répondre le plus efficacement et le plus rapidement possible aux besoins », poursuit Romain Chefneux.
Comme ses conducteurs, ce responsable dispose de remontées d’informations, notamment sur son smartphone, sur la conduite des collaborateurs. « Tous les mois, je procède à un classement que j’affiche, indique-t-il. C’est une forme de sensibilisation à la sécurité routière. » Mais l’utilisation de ces informations reste pondérée. « Il est possible d’envoyer directement sur le téléphone d’un conducteur les données sur sa conduite, relève Romain Chefneux. Mais je n’ai pas activé cette fonctionnalité, je ne voulais pas que les chauffeurs se sentent trop suivis au quotidien. »
Pour cette entreprise, la volonté de mieux organiser ses interventions avec la géolocalisation ne constitue pas une innovation. Alors que le dispositif de Verizon y est exploité depuis un an, un autre outil l’a précédé pendant quatre ans. C’est notamment son coût jugé excessif qui a poussé Romain Chefneux à s’en détourner : « Il avait fallu acheter le matériel et régler les réparations si nécessaire. Il a ensuite fallu payer un abonnement à un opérateur pour les communications », se rappelle-t-il. Non seulement coûteux, le précédent outil était aussi encombrant : « Il y avait un moniteur énorme dans la cabine, pour lequel nous avons dû percer le plastique de l’habitacle. »
Assurer le suivi des véhicules
Installé il y a un an par un sous-traitant de Verizon, la nouvelle solution n’impose pas de telles contraintes : la location du matériel inclut une garantie. Avec en outre une application sur smartphone pour suivre l’activité des véhicules : « Quand je suis en astreinte le week-end, je suis donc averti immédiatement quand un camion démarre », se félicite Romain Chefneux.
Autre illustration d’emploi d’un dispositif télématique qui privilégie la géolocalisation, le Groupe Sacpa, une entreprise qui assure le gardiennage d’animaux en fourrière, en pension ou refuge, mais qui est aussi amenée à recueillir des animaux errants. « Le parc comprend très majoritairement des utilitaires, soit à peu près 120 véhicules à la route et 67 véhicules géolocalisés », décrit Cyril Pavageau, le responsable de la flotte.
L’entreprise a fait appel à un prestataire, Sud TéléMatique, dont les boîtiers sont installés par les équipes du Groupe Sacpa sur les véhicules lors de leur renouvellement, tous les trois ans. L’ensemble de la flotte, répartie dans les 38 agences en France, devrait être équipé d’ici deux ans. « L’objectif principal de la géolocalisation est opérationnel », justifie Cyril Pavageau. Les véhicules du Groupe Sacpa sont en effet susceptibles d’intervenir 24 heures sur 24, tout au long de l’année (voir également le témoignage).
Un meilleur suivi des interventions, c’est aussi ce que souhaitait Nicolas Desjardins, P-DG de Synlab Lorraine, avec la solution du prestataire Antsway. Dans ce laboratoire d’analyses médicales, cinq véhicules sur les onze du parc s’équipent de cet outil. Ces véhicules effectuent des tournées de prélèvements aux domiciles des patients tous les jours.
Accroître l’efficacité avec la télématique
« Il faut enchaîner ces prélèvements à domicile selon un certain nombre de contraintes, explique Nicolas Desjardins. Comme des contraintes horaires : les prélèvements à jeun doivent être effectués avant les autres. Et il faut aussi s’assurer de la traçabilité de nos différents passages. »
L’arrivée du dispositif au printemps de cette année a amélioré notablement l’organisation des tournées à plusieurs niveaux. « Le bénéfice a été immédiat : nous avons une capacité à finir beaucoup plus tôt les tournées. Et alors que nous effectuions jusqu’ici entre 50 et 60 prélèvements par matinée, nous en réalisons dorénavant entre 60 et 80 », expose le P-DG de Synlab Lorraine. Détail important de l’utilisation de cet outil : la géolocalisation n’est pas activée. « Les conducteurs signalent qu’une intervention a été faite en cliquant sur la liste des relevés celle qui a été effectuée. Et c’est aussitôt signalé sur la carte de l’interface », décrit Nicolas Desjardins (voir aussi le témoignage).
Et d’autres améliorations sont envisageables. « Nous n’avons pas intégré le trafic en temps réel mais nous avons la visibilité en temps réel de l’avancée de la tournée », avance Nicolas Desjardins. Autre évolution possible, marier Antsway avec le dispositif d’Océan pour suivre les comportements de conduite. Car si la géolocalisation justifie l’installation de la télématique, elle n’exclut pas d’en tirer l’ensemble des bénéfices pour la gestion du parc…