Gestion de parc : des logiciels pour optimiser les coûts

Chaque année, les éditeurs développent de nouvelles versions de leurs logiciels de gestion. Mais, établies depuis plusieurs années, les fonctionnalités restent les mêmes et les changements s’apparentent davantage à de simples évolutions qu’à de réelles révolutions. Il n’en reste pas moins que les outils de gestion spécialisés s’avèrent indispensables pour optimiser les coûts là où un simple tableur peine à établir une vision complète et précise de la flotte.
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Les solutions logicielles pour optimiser les coûts

Le marché des logiciels de gestion de flottes ne connaît pas la crise. En 2009, les principaux éditeurs ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à celui de l’année 2008. Et 2010 s’annonce sous les meilleurs auspices. Ainsi, Aductis, éditeur du logiciel Atal, a vu son chiffre d’affaires progresser de 14 % en 2009. « Depuis plus de 10 ans, notre progression atteint 16 % chaque année, explique Didier Vallée, responsable d’Aductis. Cette performance n’est pas anodine car il est important que la santé financière d’un éditeur soit pérenne. »

Depuis sa création en 1994, Aductis s’est spécialisé sur le marché des collectivités territoriales. Il compte désormais un portefeuille de 450 clients dont 57 nouveaux venus en 2009. « Nous avons une spécificité par rapport à nos confrères, continue Didier Vallée. Notre logiciel ne gère pas seulement la flotte de véhicules, mais également toutes les activités techniques et logistiques et les services techniques des collectivités. Pour gérer les agents et les stocks, nous avons un module de planification particulièrement puissant. »

Aductis attribue sa progression à deux phénomènes. Tout d’abord, le marché devient plus mature et les clients de taille plus modeste s’intéressent de plus en plus à ce type d’outil. Deuxième raison, les budgets se réduisent et les responsables des flottes ou des moyens généraux changent de plus en plus vite. Les collectivités ont donc besoin d’outils informatiques pour optimiser les coûts, conserver et organiser l’information.

La guerre des prix

Face à des logiciels entièrement dédiés à la gestion des flottes, un outil plus généraliste dédié aux services techniques pourrait apparaître comme moins performant. Didier Vallée s’en défend : « C’est parfois un avantage. Les collectivités d’une certaine taille préfèrent disposer d’un seul outil leur permettant de gérer un stock central et les achats. De plus, Atal va presque aussi loin que les logiciels spécialisés dans la gestion des flottes de véhicules. »

En 2009, Aductis a commencé à déployer la version V5 d’Atal. A ce jour, 300 clients doivent encore migrer sur cette nouvelle version. Si la philosophie reste la même, cette nouvelle version utilise les technologies «.net». Ainsi, les demandes d’interventions sur les véhicules peuvent être faites désormais à partir d’un navigateur Internet. Le même canal de communication peut également être utilisé pour demander et réserver des véhicules gérés en pool. Toujours au chapitre des nouveautés, Aductis a déployé des compléments fonctionnels sur la gestion des assurances, des sinistres et des PV. Avec cette nouvelle version d’Atal, le gestionnaire de flotte paramètre avec davantage de facilité ses états et ses éditions. « Sur la clientèle des collectivités, nous remportons les appels d’offres dans 80 % des cas, se félicite Didier Vallée. » Sur la cible des collectivités, Aductis estime que le taux d’équipement en logiciels de gestion atteint 50 %.

En 2010, Aductis compte investir le marché international. Pour la Mairie de Bruxelles, une version bilingue français/flamand a été mise au point. Grâce à cette innovation, Aductis va commercialiser Atal en Hollande et dans les territoires wallons et flamands de la Belgique. Le logiciel devrait ensuite être disponible dans d’autres langues, une innovation qui permettra à Aductis d’accélérer son expansion à l’international. L’éditeur prévoit d’ores et déjà une augmentation de 16 à 17 % de son chiffre d’affaires en 2010.

Toujours plus de communication

« En 2009, SIP 2 n’a pas connu d’évolutions technologies révolutionnaires. » Jean-Michel Julian, directeur commercial d’Infoparc, l’éditeur de SIP 2, justifie cette stabilité par son avance technologique : « Nous avons été les premiers à déployer une solution full Web et notre logiciel possède une étendue et une profondeur fonctionnelles éprouvées depuis longtemps. » Pour Infoparc, l’actualité se focalise sur GlobalParc que l’éditeur présente comme la seule offre du marché qui combine gestion de flotte et informatique embarquée dans un seul produit. « Beaucoup de nos clients s’intéressent à cette solution, se félicite Jean-Michel Julian, et plusieurs d’entre eux ont basculé. »

Infoparc a commencé à commercialiser cette offre au premier semestre 2009 et déjà 6 à 7 solutions ont été déployées. « Nos clients connaissent la qualité et la fiabilité de SIP 2, explique Jean- Michel Julian. Ils sont confiants lorsque nous leur proposons une solution d’informatique embarquée. Si nous attaquons en direct le marché de la gestion de flottes à distance, notre portefeuille de clientèle existant constitue une base solide de développement pour ce type de solutions. » Pour Infoparc, le développement de l’informatique embarquée s’inscrit dans une évolution logique. « Au départ, les gestionnaires de flotte voulaient un outil pour gérer leurs véhicules. Ensuite, ces logiciels ont dû communiquer avec les fournisseurs et nous avons développé des interfaces. Aujourd’hui, nous en avons plus de 80. L’étape suivante a consisté à communiquer avec le système informatique de l’entreprise pour échanger les données de la flotte avec les ressources humaines, le département financier, la comptabilité, la direction générale… A chaque fois, notre outil a évolué pour suivre ces tendances. Cette évolution va jusqu’à la facturation de véhicules ou de prestations de l’atelier à des départements spécifiques de l’entreprise. La communication avec les véhicules s’inscrit dans cette évolution. Voilà pourquoi aujourd’hui nous proposons GlobalParc. »

Un chiffre d’affaires en progression

Autre évolution, SIP 2 permet d’échanger encore davantage de données avec les conducteurs, leurs responsables et les différents départements de l’entreprise. Si SIP 2 intégrait déjà cette possibilité, désormais, ces processus d’échange sont plus fluides et plus complets. Mail, SMS et messages divers peuvent être envoyés automatiquement ou selon le paramétrage du responsable de la flotte. « A titre d’exemple, explique Jean-Michel Julian, il est désormais possible de valider le renouvellement d’un véhicule à travers SIP 2. Il est également possible de déclencher automatiquement un envoi de mail à partir d’une alerte. Ces fonctions existent déjà en standard, mais nous allons les développer en 2010. »

Autre nouveauté, SIP 2 dispose d’interfaces avec les catalogues de pièces de différents constructeurs et va élargir son référencement en 2010. Grâce à ces échanges de données, la gestion des ateliers intégrés est encore plus précise. A ce sujet, Jean- Michel Julian tord le cou à une idée reçue : « Les ateliers intégrés ne disparaissent pas forcément car il existe de bonnes raisons pour que les collectivités les conservent. D’ailleurs, notre module dédié à leur gestion se vend de plus en plus. Externaliser n’est pas toujours la panacée. En utilisant un progiciel performant, le responsable peut mettre en évidence la rentabilité de l’atelier et prouver sa pertinence. » En ce début d’année, Inforparc travaille au développement d’une interface avec les données EurotaxGlass’s et reste optimiste quant au développement du marché. « Face à la crise, le premier réflexe a été de geler les investissements, explique Jean-Michel Julian. Ensuite, les entreprises ont réalisé le potentiel d’économies qu’elles pouvaient réaliser en optimisant leurs flottes avec un outil informatique. Depuis le début de l’année 2009, nous sommes très sollicités. Notre chiffre d’affaires a progressé de près de 20 % et tous les acteurs du marché progressent. Le taux d’équipement est faible et nous avons encore de belles années devant nous. »

Un environnement favorable

Europarck est tout aussi positif quant aux performances commerciales enregistrées par son logiciel Parck. « Malgré les difficultés économiques, notre chiffre d’affaires a progressé de 20 % en 2009, affirme Franck Lallet, directeur commercial. C’est plutôt une agréable surprise. Trois facteurs importants nous permettent également d’être optimiste pour 2010. Tout d’abord –et c’est essentiel–, le bouche à oreille fonctionne en notre faveur. Ensuite, les entreprises manquent de visibilité sur leur activité. Elles veulent donc optimiser leurs moyens et s’équipent de logiciels pour gérer leur flotte de véhicules qui est leur troisième ou leur deuxième poste de dépense. Enfin, les entreprises plébiscitent les services et nous avons fait de ce point l’un de nos axes de développement privilégiés. »

Et les services proposés par Europarck sont nombreux. L’éditeur accompagne les entreprises dans la mise en place du logiciel mais, après quelque temps, revient dans l’entreprise et va plus loin dans la personnalisation de l’outil. Par ailleurs, Europarck constate que pour le responsable en titre, la gestion de la flotte est complémentaire à d’autres missions au sein de l’entreprise, les compétences n’étant pas toujours à la hauteur de la complexité de la tâche. Europarck profite donc de l’installation du logiciel pour renforcer les connaissances du gestionnaire avec une formation ad hoc. « Le volume d’informations à traiter est très important, explique Franck Lallet. Pour prendre les bonnes décisions, il faut obtenir la bonne information au bon moment. Nous aidons les gestionnaires de flotte dans ce sens. »

Une politique à court, moyen et long terme

Au chapitre des évolutions du logiciel en lui-même, Franck Lallet distingue le court du moyen terme. L’outil évolue en permanence et, chaque année, les clients qui ont opté pour le contrat de maintenance obtiennent une version actualisée du logiciel.

Sur le moyen et le long terme, les équipes de développement d’Europarck travaillent sur l’intégration de nouveaux modules. A ce titre, deux grandes nouveautés vont être déployées dans les semaines à venir.

Tout d’abord, Parck va désormais être compatible avec des outils « open source » et offrir ainsi la possibilité de créer des tableaux de bord dans différents formats. « Parck dispose déjà d’un générateur d’état, détaille Franck Lallet, mais cet outil va nous permettre d’aller encore plus loin dans le reporting. »

Deuxième grande nouveauté, Parck va disposer d’un module de gestion des commandes de véhicules plus complet. Enfin, courant 2010, un nouveau module permettra de réserver un véhicule du pool via Internet. Le responsable pourra administrer les demandes sur le Web et établir des statistiques par le même canal. « Plus généralement, reprend Franck Lallet, les évolutions doivent faciliter la circulation des informations et ce, en amont avec les fournisseurs comme en aval avec le système informatique de l’entreprise. En limitant la saisie, le risque d’erreur diminue et le gestionnaire de flotte dispose de davantage de temps pour l’analyse. »

Cap sur les services

Edité par Delta Tech, Winflotte a vu ses ventes progresser de 30 % en 2009. « Depuis que j’ai créé cette société il y a 13 ans, jamais les résultats n’ont été aussi florissants », affirme Yann Dépond. Pour assurer son développement, Delta Tech propose de plus en plus des services d’intégration de fichiers. En interne, une équipe de trois personnes se consacre à cette activité. Elle contrôle les données pour le compte des clients, les conseille et peut également gérer le traitement des amendes.

L’éditeur s’est associé à un consultant spécialisé –Robert Maubé du cabinet RRMC–, pour gérer les flottes de ses clients de A à Z. Pour l’instant, une seule entreprise a signé un mandat de gestion pour compte, mais Winflotte souhaite élargir ce service aux PME. « Sur ce segment de marché, le taux d’équipement est très faible », explique Yann Dépond qui compte sur ce type d’entreprise pour s’assurer des relais de croissance. Mais l’éditeur a aussi sorti une version en anglais de son logiciel et veut accélérer son développement à l’international.

A terme, l’entreprise devrait abandonner le nom de Delta Tech pour conserver celui de Winflotte. Après avoir quitté le giron de BNPParibas, l’entreprise accueille de nouveaux investisseurs qui ont pris 31 % du capital. « Ces investisseurs sont liés au lancement d’une nouveauté importante qui se fera dans les semaines à venir. » Malgré notre insistance, Yann Dépond se refuse toutefois à dévoiler leur nom et à détailler la teneur de ce nouveau projet. Rendez-vous donc pour son lancement !