
Amandine Verdasca occupe la fonction de consultante chez Aficar, cabinet lyonnais spécialisé dans la gestion de flotte depuis dix ans. Un fil conducteur guidera ses clients en 2015 : l’optimisation du TCO et de chacune de ses composantes. « Les car polices d’aujourd’hui tendent plus à définir un plafond de TCO qu’une enveloppe avec un prix d’acquisition maximal. En ce sens, la minimisation du coût d’acquisition ne suffit plus dans la quête de la baisse des coûts. Raison pour laquelle les autres composantes du coût total sont passées au crible », résume la consultante.
1 / Des coûts à stabiliser et à réduire
Responsable des achats généraux à...
Amandine Verdasca occupe la fonction de consultante chez Aficar, cabinet lyonnais spécialisé dans la gestion de flotte depuis dix ans. Un fil conducteur guidera ses clients en 2015 : l’optimisation du TCO et de chacune de ses composantes. « Les car polices d’aujourd’hui tendent plus à définir un plafond de TCO qu’une enveloppe avec un prix d’acquisition maximal. En ce sens, la minimisation du coût d’acquisition ne suffit plus dans la quête de la baisse des coûts. Raison pour laquelle les autres composantes du coût total sont passées au crible », résume la consultante.
1 / Des coûts à stabiliser et à réduire
Responsable des achats généraux à la direction financière du PMU, David Krasy gère 407 modèles dont 86 véhicules de fonction et 300 véhicules de service. Ces seconds doivent faire l’objet d’un renouvellement avec une livraison au deuxième trimestre 2015, l’occasion pour David Krasy de réétudier la construction de sa car policy pour ces modèles mis à disposition des commerciaux. Son ambition, obtenir le coût le plus juste.
L’entretien et le carburant, deux pistes d’économie
« Même si nous maintenons un budget stable pour 2015, nous avons une volonté d’optimisation et d’économie pour cette flotte qui, hors frais d’acquisition, coûte chaque année 1,2 million d’euros à l’entreprise », souligne le responsable.
Pour le renouvellement des 300 véhicules de service du PMU, l’enjeu sera donc la maîtrise des frais d’entretien, de gestion, mais aussi de carburant grâce à la sensibilisation des conducteurs. Ce qui a pour conséquence d’orienter les choix du PMU. « Outre la prise en compte des critères de longévité et de fiabilité, des coûts de révision et des pièces de rechange, le comportement du conducteur influe sur la partie entretien. Or, à l’heure actuelle, seules les cartes carburant aident à obtenir une traçabilité, parfois toute relative, des kilomètres parcourus. Nous envisageons donc d’équiper nos futurs véhicules d’outils de télématique embarquée pour mieux appréhender les comportements et le nombre de kilomètres parcourus », anticipe David Krasy.
En complément, le PMU souhaite réaliser des rappels réguliers sur les bonnes pratiques, pour les conducteurs qui ont déjà tous reçu une première formation à l’éco-conduite. Une façon de limiter des coûts de réparation qui, à la reprise du véhicule, pèsent parfois jusqu’à un tiers de sa valeur de revente.
De son côté, Alain Motz a fixé l’objectif 2015 d’Eurofeu : conserver un budget stable pour la flotte. « Sachant que nos coûts d’acquisition demeurent prévisibles, nous allons axer les efforts sur l’optimisation des frais d’utilisation, et plus particulièrement sur le poste entretien et carburant », explique le secrétaire général du spécialiste de la protection incendie, à la tête de 750 VL.
Pour Eurofeu, la flotte est de fait un poste très important puisque les 650 techniciens, chargés de vérifier le matériel de sécurité, parcourent chaque année plus de 24 millions de kilomètres, avec une consommation moyenne de 7 l/100 km. Conséquence, le budget carburant, plus que significatif, est évalué à 2,7 millions d’euros par an.
La réflexion d’Eurofeu s’inscrit dans une démarche de long terme : « Nous avons choisi de constituer notre parc exclusivement avec des modèles Renault. Cette marque nous a séduits par sa fiabilité, par l’exhaustivité des modèles mais aussi par une consommation maîtrisée. L’idée est donc bien de baisser le nombre de litres consommés pour contrebalancer la hausse inéluctable du prix du carburant », justifie Alain Motz.
En quête de modèles toujours plus sobres
Pour ce faire, trois pistes sont explorées par Eurofeu : l’intégration dans la car policy de modèles toujours plus performants, l’optimisation des tournées grâce à des véhicules dits intelligents, complétées par des formations aux bonnes pratiques de conduite.
« Les Kangoo, soit l’essentiel de notre flotte, affichent déjà des consommations records grâce à des motorisations qui ont largement évolué au fil des ans », reprend Alain Motz. Constat identique pour les VP avec des Clio et des Laguna qui donnent entière satisfaction. Ce qui n’empêchera Alain Motz, lors du renouvellement de 2016, de poursuivre ses recherches de modèles les plus vertueux. Le responsable ambitionne aussi d’intégrer dans le catalogue des hybrides. Reste toutefois à élucider la question de la fiscalité et du TCO de ses modèles.
2 / Une car policy à mieux maîtriser
Attente très souvent évoquée par les gestionnaires : le choix des modèles les plus adaptés aux usages, tout en conservant, pour les véhicules de fonction, de l’attractivité. Dans cette optique, les finitions business font l’objet d’un large plébiscite, avec à la clé des véhicules souvent rapidement disponibles et de bonnes valeurs résiduelles.
« Le but est bien de travailler sur les remises constructeurs par la massification des achats, mais aussi de concentrer ces volumes sur des marques et des modèles qui répondent aux attentes des conducteurs et aux objectifs budgétaires des entreprises », analyse Amandine Verdasca, pour Aficar.
Ainsi, pour son parc des 86 véhicules de fonction répartis dans trois catégories selon la position hiérarchique, le PMU souhaite diminuer le nombre de modèles dans la car policy. « Sous tutelle de trois ministères, nous travaillions jusqu’en 2012 uniquement avec les trois marques françaises, rappelle David Krasy. Sous la pression des collaborateurs, la politique flotte s’est ensuite ouverte à des constructeurs étrangers. » Dorénavant, treize marques sont proposées, pour un catalogue d’environ 70 modèles. Pour chaque catégorie, le collaborateur bénéficie d’une enveloppe maximale.
« Parmi ces 70 modèles, des véhicules allemands sont arrivés, avec des prix d’acquisition élevés et des valeurs résiduelles importantes, mais non prises en compte. Du fait de notre système d’enveloppes qui ne tient pas compte des VR intéressantes mais seulement des prix d’acquisition, les collaborateurs se sont aperçus qu’ils pouvaient obtenir au final des véhicules certes prestigieux, mais sous-équipés ou sous-motorisés », constate David Krasy.
Le PMU met sa car policy sous contrôle
Et c’est bien ce biais que David Krasy veut corriger dans la nouvelle mouture de sa car policy. L’enjeu : parvenir à contrôler la car policy tout en offrant aux collaborateurs quatre à cinq modèles attractifs au maximum par catégorie. Outre des économies d’échelle, le responsable veut aussi mieux prendre en compte la VR des véhicules grâce au système de buy back : lors de la signature du contrat, le constructeur s’engage à racheter les véhicules à une date donnée et à certaines conditions de kilométrage, pour un prix défini à l’avance. Ce qui permet aux collaborateurs de choisir des modèles mieux équipés et motorisés. « De plus, si le PMU ne passe pas en mode locatif, des partenariats avec des sociétés spécialisées dans le rachat de véhicules d’occasion vont être établis afin d’optimiser la VR », complète David Krasy.
La valeur résiduelle est bien le cheval de bataille de David Krasy qui envisage aussi de passer de véhicules de service à 2 places à des véhicules de fonction à 5 places. Et ceci pour deux raisons : d’une part, car il est plus facile de trouver un loueur intéressé par des modèles 5 places ; d’autre part, car la valeur résiduelle de ce type de véhicule est bien plus importante. Une initiative qui aussi pourrait influer sur le mode de gestion de l’entreprise pour passer de l’achat à la location. Enfin, s’il n’existe que deux modèles pour les véhicules de service, des Clio et Clio Estate, le PMU ambitionne de créer, avec son futur partenaire, une série spéciale PMU avec à la clé un véhicule 5 places, une finition unique et un coût en baisse grâce à l’effet volume.
3 / Une flotte à rationaliser
Le mouvement de rationalisation des flottes est clairement perceptible pour Amandine Verdasca, d’Aficar. « Le “demand management“, qui consiste à adapter la demande de mobilité aux besoins fonctionnels et aux objectifs économiques des entreprises, demeure indéniablement l’un des plus importants chantiers d’optimisation de la flotte. Le but final reste bien de supprimer la surconsommation et de maîtriser les dépenses cachées », décrit la consultante.
Dans cette optique, le premier travail se fait sur le nombre de véhicules en parc. « Grâce à des indicateurs tels que le taux d’utilisation ou encore la loi de roulage mensuel, nous nous assurons, en collaboration avec le service RH, que le nombre de véhicules correspond bien aux besoins de l’entreprise », avance Amandine Verdasca
Pour David Krasy, maintenir la stabilité de son budget flotte passe effectivement par une optimisation du volume de son parc. Une volonté qui s’est déjà concrétisée sur les 18 derniers mois : le PMU a engagé une démarche de rationalisation en mutualisant des postes de techniciens et de commerciaux. « Cela a conduit à diminuer notre flotte de 10 % », observe David Krasy.
L’État mise sur l’optimisation de son parc
Pareillement, la région Aquitaine poursuit la rationalisation des parcs automobiles des services de l’État, démarche engagée par le préfet de la région. Menée depuis quelques années, l’initiative a fait ses preuves. « Les résultats enregistrés au 30 septembre dernier confortent les préconisations qui avaient été adressées par le préfet aux directions départementales interministérielles (DDI), tant sur le bon dimensionnement que sur la gestion », souligne Josiane Cazenave-Lacrouts, chargée de mission régionale achats pour l’Aquitaine.
D’ici la fin 2014, la région Aquitaine prévoit de supprimer 26 véhicules en un an grâce au non-renouvellement, avec un parc qui passerait donc de 469 à 443 véhicules. Avec à la clé une économie de 312 000 euros, complétée pa
4 / Des carburants à repenser
Une tendance à suivre dans la durée se fait jour au sein des flottes : la remise en cause de l’hégémonie du diesel. Illustration avec la ville de Paris qui veut sortir du diesel en 2015. Depuis 2010 déjà, face aux alertes émises sur la nocivité des particules diesel, la ville fait petit à petit évoluer son parc de VP au profit d’énergies plus vertueuses. Sur une flotte de 540 VP ne subsistent plus que 100 diesels. « Parmi le reste, nous comptons 50 hybrides essence auxquels s’ajoutent 10 véhicules électriques et quelques GPL amenés à disparaître vu le peu d’offres du marché », précise Hervé Foucard, le chef des transports automobiles municipaux. Pour remplacer la centaine de véhicules diesel restants, la ville de Paris optera pour environ 80 modèles essence et 20 modèles électriques. Et si le grammage moyen du parc risque de légèrement se dégrader, la ville mise sur l’effet bénéfique de moindres rejets de particules et autres polluants.
L’essence entre très doucement dans les flottes
Un processus semblable est engagé en Aquitaine, région qui orientera sa politique en faveur de l’essence au fil des renouvellements. Actuellement, environ 36 % de la flotte carbure à l’essence ; cette proportion pourrait progresser rapidement dans les prochaines années, voire les prochains mois. Et ceci malgré une fiscalité loin d’être incitative. « Alors que notre kilométrage annuel excède rarement les 13 000 km annuels, l’essence s’impose le plus souvent comme un choix judicieux », résume Josiane Cazenave-Lacrouts, pour la région Aquitaine.
Amandine Verdasca rapporte qu’Aficar réalise systématiquement la comparaison financière entre le diesel et l’essence pour les citadines à faible kilométrage de ses clients. Et la consultante met en avant le choix de l’essence : « Ceci reste vrai pour les véhicules parcourant moins de 10 000 km par an : un diesel, plus coûteux à l’achat, reste difficile à amortir sur de petits kilométrage. Sans compter que les modèles essence génèrent des frais d’entretien moins élevés. »
L’essence est aussi souvent privilégiée pour les hybrides. Ainsi, dans une optique de verdissement, l’hybride essence fera bientôt faire partie de la politique flotte de l’opérateur de logement ICF Habitat Nord-Est. « Chacune des trois catégories de notre car policy intégrera au moins un hybride essence. Avec un usage intéressant pour les agences dont le patrimoine est implanté en zone péri-urbaine », argumente Thierry Pannier, le responsable des moyens généraux.
Carburant et fiscalité, une difficile équation
Dans le même objectif, ICF Habitat Nord-Est souhaite accroître la part de l’essence. « Dans certains cas, les distances parcourues et les usages des véhicules ne justifient pas le recours au diesel », reprend le responsable. Aujourd’hui, ICF Habitat Nord-Est possède cinq modèles essence sur les trente véhicules de son parc, un ratio très prochainement amené à augmenter.
Sur le carburant, Thierry Pannier apporte un point de vue intéressant : « Du fait d’une politique fiscale défavorable à l’essence et par ailleurs incohérente avec les discours des gouvernements, ce carburant reste un choix discuté dans la flotte. Nous souhaitons bien sûr diminuer l’impact environnemental de notre activité mais nous avons aussi des coûts à prendre en compte. Cela rend l’équation difficile à tenir », déplore ce responsable.
Thierry Pannier a cependant un atout en main : « Avec la flotte, nous n’avons pas d’objectif criant de réduction des coûts et nous sommes prêts à assumer le surcoût de l’essence. Si l’on veut innover, il faut parfois accepter de dépenser un peu plus ». Thierry Pannier n’en appelle pas moins à une évolution de la fiscalité de l’essence, avec la prise en compte d’autres polluants que le seul CO2.
5 / Des collaborateurs à protéger
À la tête de la direction des achats d’ISS Service, Olivier Girod suit un fil conducteur : baisser toujours plus le coût des 2 800 véhicules de service répartis entre 2 200 VUL et 600 VP. Et une analyse régulière du TCO de ces modèles en LLD sur 42 mois l’a conduit à remettre à plat sa politique flotte.
Premier changement, le référencement d’un second loueur. « Nous venons de signer un accord local avec ALD Automotive, en complément de notre partenariat avec LeasePlan. Notre but : bénéficier de plus de flexibilité et diminuer les frais en comparant les tarifs des deux loueurs sur les différents segments », avance Olivier Girod. À chaque renouvellement de véhicule, l’entreprise demandera systématiquement aux deux prestataires une matrice de prix avec les couples durée-kilométrage.
Une car policy repositionnée chez ISS Service
Toujours dans cette optique de limitation des coûts, ISS Service doit valider très prochainement un nouveau concept de car policy. La politique flotte se découpe en sept catégories selon le niveau hiérarchique. Pour les cinq premières, les collaborateurs disposent d’un choix de quatre à cinq véhicules présélectionnés ; avec les deux dernières catégories, les choix sont limités non par un nombre restreint de modèles mais par une enveloppe d’un montant de 40 000 et 50 000 euros respectivement. « Pour remplacer ce système, nous allons définir une car policy où chaque catégorie correspond à un montant maximal de TCO. Ce TCO maximal correspondra au TCO moyen actuel des véhicules de chaque catégorie », complète Olivier Girod.
Et c’est à cet endroit que l’on arrive à relier politique flotte et sinistralité. Ainsi, les collaborateurs qui fêtent leurs trois ans chez ISS Service sans aucun accident responsable, bénéficieront d’un bonus fidélité de 10 % supplémentaires sur le TCO maximal. En revanche, pour un collaborateur qui aura eu un ou plusieurs accidents responsables sur la période de 42 mois de location du véhicule, le montant du sinistre sera mensuellement retiré sur la valeur de son TCO initial lors du prochain renouvellement. Illustration par l’exemple : si le montant total des sinistres s’élève à 1 500 euros en trois ans, le collaborateur se verra retirer de son TCO maximal 36 euros, soit 1 500/42 mois. Et le procédé se répète à chaque renouvellement, tous les 42 mois. Mais pas d’inquiétude : le malus sera de toute façon contenu à 10 % du TCO maximal auquel peut prétendre le collaborateur. « Avec cette car policy, nous estimons l’économie à 50 euros par véhicule », note Olivier Girod, pour ISS Service. Sans compter les frais d’entretien moindres et la possibilité de renégocier la prime d’assurance grâce à des conducteurs plus attentifs à l’état de leur véhicule.
Moins de sinistralité, plus de choix pour le salarié
Contrepartie de ce système : un choix plus large de véhicules avec l’entrée des marques Peugeot et Infiniti en plus de Renault, Nissan et Citroën. Mais aussi plus de versions et d’options de sécurité proposées afin d’aider les conducteurs à conserver leur véhicule en bon état. Dans un second temps, ces derniers auront aussi la possibilité d’acheter des options supplémentaires. Un moyen innovant de concilier les objectifs d’ISS Service aux attentes des salariés.
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