
Premier de nos témoins, Schindler, à la tête d’une flotte de 2 500 véhicules en France (16 000 dans le monde). Près de 10 % d’entre eux sont des véhicules de fonction réservés aux équipes de direction. L’ensemble de cette flotte roule aux couleurs de Renault : les superviseurs des agences régionales disposent de Mégane, les techniciens de maintenance et les installateurs de Clio, Kangoo, Trafic et Master. Les véhicules sont financés en LLD auprès d’Arval pour la majorité, et de GE Capital Fleet Services.
Des critères verts dans les appels d’offres
La sélection des constructeurs et des loueurs se fait à l’issue d’appels d’offres européens...
Premier de nos témoins, Schindler, à la tête d’une flotte de 2 500 véhicules en France (16 000 dans le monde). Près de 10 % d’entre eux sont des véhicules de fonction réservés aux équipes de direction. L’ensemble de cette flotte roule aux couleurs de Renault : les superviseurs des agences régionales disposent de Mégane, les techniciens de maintenance et les installateurs de Clio, Kangoo, Trafic et Master. Les véhicules sont financés en LLD auprès d’Arval pour la majorité, et de GE Capital Fleet Services.
Des critères verts dans les appels d’offres
La sélection des constructeurs et des loueurs se fait à l’issue d’appels d’offres européens récurrents, sur des critères de TCO et de qualité des véhicules. « Et les données environnementales deviennent de plus en plus importantes, avance Terry Davis, directeur des achats Europe de l’ascensoriste. Sur ce point précis, le groupe nous demande de faire davantage d’efforts ». Cela étant, Schindler a des difficultés à chiffrer les émissions de CO2 de sa flotte d’utilitaires. « Selon le matériel embarqué et donc le poids du chargement, les écarts entre véhicules sont très importants », poursuit Terry Davis. Néanmoins, Schindler a décidé de franchir un cap pour verdir encore davantage son parc. À l’occasion du dernier salon de Genève, Jürgen Tinggren, président de la division ascenseurs et escalators, a ainsi signé un accord avec Renault pour la fourniture de véhicules électriques. « Schindler cherche constamment à améliorer le rendement énergétique et les performances environnementales de ses produits et services, a expliqué Jürgen Tinggren. Avec une flotte aussi importante que la nôtre, nous pensons avoir encore une bonne marge d’amélioration en termes de réduction des émissions ».
Un utilitaire électrique en test chez Schindler
Ce partenariat ne se limitera pas à la livraison de véhicules. Schindler fait partie d’un groupe pilote qui teste les premiers modèles électriques de la marque au losange. Les essais en situation réelle doivent aider Renault à mieux appréhender les besoins des entreprises et à adapter son offre. Aujourd’hui, Schindler teste un exemplaire du Kangoo Z.E. commercialisé à partir de cet automne. L’utilitaire a été livré à l’agence des Loges-en-Josas (78), à 5 km du siège français de l’ascensoriste.
Au-delà de cet utilitaire, Schindler multiplie les actions pour préserver l’environnement. Les quatre unités de production avec lesquelles l’entreprise travaille sont en cours de certification ISO 14001. Pour l’installation et la maintenance des ascenseurs et escalators, Schindler considère que la charge environnementale est à imputer pour 60 % à sa flotte de véhicules. « Hors production, celle-ci représente l’un des symboles de nos efforts en matière de responsabilité environnementale, note Terry Davis. Et nous pouvons agir efficacement sur ce poste en diminuant la taille et les puissances des modèles employés ».
Co-voiturage, éco-conduite : des actions multiples
Pour l’instant, Schindler n’a pas encore expérimenté tout le potentiel de l’éco-conduite, mais l’électrification du parc s’accompagnera d’actions plus approfondies. « Dans plusieurs pays, continue le dirigeant, de nombreuses actions sont en cours pour baisser les consommations de carburant et promouvoir le co-voiturage et les transports en commun ». En résumé, Schindler considère que l’environnement est devenu un aspect très important de son activité au quotidien et les actions menées vont au-delà du symbole. Dans cette stratégie, la flotte occupe une place de premier plan. Mais l’expérience menée avec Renault n’en est qu’à ses débuts et de multiples questions restent en suspens avant que Schindler ne se décide à déployer massivement les véhicules électriques au sein de sa flotte.
Des cellules frigorifiques à alimenter
Second de nos témoins, TSE Express Médical, société de transport intégré de Biomnis, spécialiste de l’analyse médicale qui emploie plus de 1 000 salariés en France. TSE Express Médical assure ainsi la collecte et l’acheminement des échantillons sous température dirigée, avec 450 personnes dans 25 agences logistiques, pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Si la moitié de l’activité est réalisée avec Biomnis, TSE Express Médical transporte des produits pour d’autres laboratoires. Sa flotte comprend 350 véhicules, avec des voitures particulières aménagées en véhicules de société, et des utilitaires légers. Tous sont équipés soit de glacières, soit de cellules frigorifiques alimentées par des groupes électriques. « Notre parc inclut une majorité de véhicules tri-températures : – 30°, + 5° et + 22° », précise Thierry Personnic, directeur des opérations.
Le carburant, troisième poste de dépenses
Cette flotte est financée en LLD auprès des captives de Renault et de Peugeot, mais aussi de Fraikin pour les véhicules au volume de chargement important. « Pour les véhicules légers, nous remettons en compétition nos fournisseurs à chaque commande. En revanche, pour les véhicules tri-températures, nous nouons des partenariats sur le long terme en raison de la technicité du matériel, de sa durée dans le temps et du montage financier complexe », note le responsable. La flotte de TSE Express Médical a parcouru 23 millions de km en 2010.
Le budget carburant mobilise un peu plus de 2 millions d’euros. « Ce poste très important arrive après le financement des véhicules et les salaires. Les critères de consommation et de rejets polluants sont prépondérants dans nos choix et nous intégrons les consommations de carburant et les émissions de CO2 dans nos études », détaille Thierry Personnic. Conclusion : parmi les utilitaires, le Renault Kangoo apparaît comme le moins polluant pour le transporteur. Cela étant, le dirigeant se heurte au silence des constructeurs pour obtenir des données, notamment pour les utilitaires de 3,5 tonnes de PTAC : « Je n’arrive pas à avoir une consommation type pour un châssis nu ».
Pour faire reculer encore les consommations et l’empreinte environnementale de sa flotte, Thierry Personnic suit avec attention l’évolution des véhicules électriques et hybrides. « Avec une contrainte : nous avons besoin d’énergie pour faire tourner le moteur, mais aussi pour alimenter nos groupes frigorifiques. Nous nous sommes intéressés à un véhicule électrique léger d’une autonomie de 4 heures. Seulement, nos besoins portent sur 7 à 8 heures. Les solutions des constructeurs ne sont pas encore adaptées à notre métier pour lequel je crois davantage à l’hybride qu’à l’électrique pur ». D’après les manufacturiers, les pneus basse consommation réduiraient de près de 3 % la facture de carburant. Si TSE Express Médical n’a pas encore franchi le pas, les conducteurs sont sensibilisés à l’importance de la pression. « Nous avons établi un code de bonne conduite où figure la nécessité de surveiller cette pression une à deux fois par mois, explique Thierry Personnic, et notre partenaire Euromaster réalise régulièrement des audits sur site ».
Des pneumatiques et un carburant « verts »
Autre piste, le déflecteur figure dans les appels d’offres. En participant à une meilleure pénétration du véhicule dans l’air, il affiche des performances intéressantes. Parallèlement, le transporteur a adopté le carburant Excellium de Total. « Nous avons vérifié les résultats communiqués par Total, poursuit Thierry Personnic. Même si le prix du litre de gazole professionnel est plus élevé, les distances parcourues avec un plein sont plus importantes et le moteur davantage préservé ». Pour contrôler les prises de carburant avec la carte du pétrolier, TSE Express Médical a programmé l’envoi d’une alerte quand le chauffeur ne choisit pas l’Excellium. Grâce à cette mesure, ce carburant représente 96 % des enlèvements de la flotte. Enfin, le transporteur a fait le choix de l’éco-conduite et de la géolocalisation.

La géolocalisation contre la hausse du carburant
Dernier de nos témoins, Optéor, filiale du groupe Vinci. Ce spécialiste de la maintenance industrielle compte 15 agences en France. Opteor Lille emploie 38 collaborateurs dont 25 techniciens itinérants. L’agence réalise 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en intervenant sur l’ensemble du Nord-Pasde- Calais. Les 25 véhicules de la flotte des techniciens sont équipés d’une solution de géolocalisation développée par TomTom Business Solutions. Opteor Lille a sélectionné des Renault Clio, Kangoo, Trafic et Expert pour ses véhicules de services, alors que les six véhicules de fonction sont des Mégane et des Peugeot 308 et 207.
La flotte est financée en LLD auprès d’Arval et de Lixxbail. Depuis quelques années, Opteor cherche à diminuer l’empreinte environnementale de son parc. « Et depuis trois ou quatre ans, nos clients nous sollicitent pour les accompagner vers la certification ISO 14001. De notre côté, nous l’obtiendrons avant la fin de l’année », avance Laurent Carré, chef d’entreprise pour Vinci Facilities dans le Nord-Pasde- Calais. Cette démarche et l’augmentation des prix à la pompe l’ont décidé à géolocaliser ses véhicules. « Avec la géolocalisation, en cas d’urgence, nous pouvons également envoyer le technicien compétent, disponible et le plus proche du lieu d’intervention », complète-t-il. Après avoir étudié le marché, Opteor Lille a sélectionné Masternaut, Ocean System, TomTom Business Solutions et Navteq. « J’ai retenu Tom- Tom car l’un de mes clients nous demandait d’obtenir la certification ISO 14001, or la solution intégrait les remontées d’informations sur les consommations. De plus, TomTom remonte les données de l’ordinateur de bord. Ce dispositif m’a semblé plus précis que le principe de l’accéléromètre », argumente Laurent Carré.
Pour départager les solutions, Opteor Lille a étudié quatre critères principaux. En premier lieu, les coûts ont été analysés à la loupe. Ensuite, la solution retenue devait produire un historique par véhicule à la journée, à la semaine et au mois. Troisième critère, le dispositif devait permettre de calculer les consommations et l’impact carbone de la flotte. Enfin, les contrats de commercialisation devaient courir sur une année. La filiale de Vinci a signé fin février avant de déployer la solution à partir d’avril.
Des données précises sur les consommations
L’outil propose aussi des éléments sur les comportements des conducteurs. Quatre paramètres sont analysés : la consommation de carburant, les temps d’arrêt alors que le moteur tourne au ralenti, les freinages et accélérations intempestifs, la vitesse excessive. « Auparavant, nous proposions aux conducteurs ayant eu deux sinistres et des PV de suivre des formations à la sécurité routière. Les indicateurs de la solution de TomTom sont des éléments supplémentaires pour identifier les personnes concernées », relate ainsi Laurent Carré.
Les données sur la conduite des techniciens vont aussi constituer une base à partir de laquelle Opteor Lille pourra les former à l’écoconduite. La sensibilisation pourra se faire aussi bien au cours de réunion qu’à travers un challenge qui récompensera les conducteurs les plus sobres ou formera les plus gros consommateurs.
Passer de la géolocalisation à l’éco-conduite
« En équipant les véhicules de boîtiers de géolocalisation, l’objectif était davantage qualitatif. Désormais, je peux établir une situation de référence à partir de laquelle je vais fixer des objectifs quantitatifs pour 2012 », anticipe Laurent Carré. Autre action, Opteor Lille songe à remplacer ses aménagements en bois par des éléments en métal plus légers. Avec à la clé une moindre consommation de carburant des utilitaires. « Même s’ils peuvent être démontés et remontés sur un nouveau véhicule, ces aménagements sont entre deux et trois fois plus chers que le mobilier en bois. Mais sur ce dossier, je privilégie la sécurité à l’économie ». Cette logique est légitime, mais les deux termes ne sont pas toujours antinomiques. Bien au contraire. À titre d’exemple, une conduite sûre est aussi une conduite économique. Un investissement à considérer comme un levier d’économies et non comme une dépense à perte.
Gestion des parcs - Des entreprises sur la piste verte
- Gestion des parcs – Des entreprises sur la piste verte
- Terry Davis, directeur des achats Europe, Schindler – « Un pourcentage important de notre flotte pourrait rouler à l’électrique »
- Thierry Personnic, directeur des opérations, TSE Express Médical – « Les consommations en temps réel grâce à la géolocalisation »