
Destinés au suivi des entretiens et à l’achat de pièces nécessaires à la maintenance des parcs de tracteurs et de remorques, les logiciels de gestion de parc sont généralement employés par les flottes importantes disposant d’ateliers intégrés, par les loueurs ou par les réseaux d’entretien. Ils permettent d’informatiser le suivi des plans de maintenance, d’enregistrer toutes les interventions effectuées sur un véhicule et d’anticiper les futures immobilisations.
Ces logiciels web peuvent aussi se connecter aux systèmes de gestion des plannings des centres d’entretien dans le cas de contrats de maintenance ou encore à des places de marché d’achat d’équipements, de pneus ou de pièces détachées. À l’aide d’algorithmes et d’outils de traitement « big data », ils calculent le coût de revient des camions et leur empreinte carbone afin d’aider les transporteurs dans leurs choix et délais de renouvellement du parc. Dans la mouvance actuelle des outils numériques du transport, les éditeurs cherchent à connecter leurs logiciels aux systèmes de gestion de flotte avec informatique embarquée et télédiagnostic des camions. Ils intègrent en outre la gestion des dernières générations de véhicules à énergie gaz ou électrique.
Des outils pour la maintenance…
Pour simplifier, un logiciel de gestion de parc s’attache à informatiser le suivi matériel du parc : relevés kilométriques des tracteurs et remorques, plannings d’entretien, inspections réglementaires, stocks et commandes de pièces détachées, consommation énergétique, etc. Le transporteur peut alors anticiper les interventions techniques et organiser les ordres de réparation afin d’optimiser l’utilisation du parc et les plans de transport. L’outil facilite aussi l’organisation des entretiens dans l’atelier intégré ou l’échange d’informations et la prise de rendez-vous avec les centres techniques des réseaux SAV. Pour les entreprises qui louent leurs véhicules avec ou sans conducteur, l’application de gestion de parc simplifie le suivi, les affectations et la facturation.
Le logiciel inclut souvent la gestion des stocks d’équipements et pièces détachées poids lourds, et des accès directs aux systèmes de commande des fournisseurs. Le gestionnaire de parc peut ainsi optimiser le stockage, accéder aux tarifs et les comparer. Les applications peuvent intégrer des fonctions de réapprovisionnement automatique qui établissent les commandes en fonction du stock en temps réel. Il est aussi possible d’importer les tarifs des constructeurs et des fournisseurs, et les barèmes de coût de main-d’œuvre moyen pour établir en amont les coûts des entretiens.
… et le suivi des consommations
Pour la plupart, ces logiciels intègrent des fonctions de gestion du carburant en station ou en cuve. Ils fournissent des rapports détaillés sur les consommations de plein à plein, hebdomadaires ou mensuelles, et ouvrent l’accès au niveau de stock en temps réel. Ces systèmes mettent en corrélation les différentes sources de données de consommation des véhicules (carte carburant, comptage à la cuve, télématique, déclaration du conducteur, etc.) pour repérer d’éventuelles anomalies techniques ou humaines qui donneront lieu à une maintenance spécifique ou des rappels d’éco-conduite. Les logiciels comprennent aussi des fonctions de calcul des émissions de CO2 afin de fournir des rapports aux donneurs d’ordres.
Garantir la conformité réglementaire
Côté réglementation, les applications aident à effectuer les contrôles des véhicules et le suivi des inspections au bon moment (contrôles techniques, passage aux mines, chronotachygraphe, limiteur, vidange, etc.) et automatisent les alertes préventives. Le gestionnaire a alors la possibilité de mieux garantir la tenue à jour documentaire du parc et des salariés. Avec pour cela des fonctions de dématérialisation des documents administratifs (GED) : fiche véhicule, carte grise, carnet d’entretien, taxe à l’essieu, vignette, assurance, etc. De même, les permis des conducteurs, leurs cartes professionnelles, badges d’accès ou demandes de congés sont numérisés et accessibles à tout moment dans le « cloud » privé de l’entreprise. Pareillement, des interfaces avec l’Antai (Agence nationale pour le traitement automatisé des infractions) existent chez la plupart des éditeurs pour déclarer les éventuelles infractions routières en quelques clics dans le logiciel.
La collecte des données sociales, souvent assurée par les responsables de parc, nécessite également des outils numériques. Avec la dernière génération 1C de chronotachygraphes et la future deuxième version prévue en 2024, les ateliers doivent disposer de clés de déchargement ou de logiciels, voire de tablettes de lecture des données, tous mis à jour depuis 2019 pour garantir la compatibilité avec la nouvelle réglementation. Associés à des applications mobiles, les outils de gestion de parc optimisent aussi l’entretien des pneumatiques, le suivi des bonnes pressions à l’aide de systèmes TPMS, les cycles d’opérations de permutation, recreusage ou rechapage.
Plus de services avec le SaaS et l’IA
Désormais accessible en ligne en mode SaaS (Software as a Service), la quasi-totalité des logiciels du marché a été enrichie ces dernières années avec des fonctions d’analyse et des connexions aux différents outils digitaux de gestion du transport. Et les éditeurs historiques sont maintenant concurrencés par des start-up du numérique qui associent des fonctions de gestion de l’entretien à leurs solutions internet de suivi des flottes et de géolocalisation en mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA). Des rapports de coûts des véhicules, d’éco-conduite, de performance ou d’empreinte carbone sont ainsi accessibles. Les logiciels d’analyse utilisent les données antérieures pour établir des prédictions de rentabilité ou de charges qui aident les transporteurs à optimiser la rotation entre les véhicules plus ou moins employés. Le but est de diminuer les coûts par un usage équilibré du parc global et par de moindres immobilisations. Les fournisseurs recourent aussi à l’IA pour automatiser l’émission de recommandations de gestion, par exemple pour privilégier des véhicules gaz ou électriques sur certaines tournées urbaines.
L’avenir à l’interopérabilité et au prédictif
Les outils de gestion de parc tirent aussi profit de la connectivité étendue des camions et remorques, et des nouveaux services de télédiagnostic. Les fournisseurs créent des passerelles informatiques avec les systèmes des constructeurs, équipementiers ou des fournisseurs d’informatique embarquée. Ainsi, les logiciels de gestion de parc collectent en continu les données techniques et l’état de santé des camions pour affiner les fonctions de suivi des entretiens. C’est-à-dire que les camions s’auto-diagnostiquent et que les logiciels établissent les prévisions de maintenance en fonction de leur état d’usure réel et non plus sur des estimations basées sur le nombre de kilomètres parcourus. Il s’agit alors de déployer une maintenance personnalisée pour chaque poids lourd et de diminuer la fréquence des entretiens, avec à la clé une meilleure disponibilité du parc et des coûts réduits.
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