
Pour faire face à la chute d’activité de leurs entreprises, voire aux réductions d’effectifs, les gestionnaires doivent prendre des mesures d’urgence sur le front de leurs parcs automobiles. Comment s’apprêtent-ils à passer cet exercice 2010 ? Quelles seront leurs priorités des prochains mois ? Disposeront-ils d’une marge de manœuvre suffisante pour effectuer les renouvellements qui s’imposent ou doit-on craindre un vieillissement généralisé des parcs automobiles lié à un arrêt du renouvellement des modèles ? Qu’attendent- ils par ailleurs des constructeurs en termes d’innovations produits et des loueurs sur le front des prestations ? Quel rôle, enfin, jouera le véhicule de fonction dans la politique RH de leur entreprise ?
Autant de questions qui résument les nouveaux enjeux qui se posent aux gestionnaires de parcs en ce début d’année. Car, comme le rappelle Olivier Rigoni, PDG de la société de conseil Cogecar, « les gestionnaires font face à de multiples pressions en interne, tant de la part des services financiers, que de leur direction RH ou du pôle achats. Ils doivent aussi composer avec les réseaux, les loueurs et les constructeurs. » Leur tâche semble donc encore plus difficile que jamais. Et les arbitrages encore plus délicats.
Leur cheval de bataille N°1 reste la réduction des rejets de CO2. « On se bat pour être sous la barre des 100 g/km », résume Olivier Rigoni. Attention toutefois de ne pas appliquer de décisions trop abruptes, qui feraient perdre à la voiture son rôle dans la politique RH, de motivation et de fidélisation des bons collaborateurs. C’est pourquoi les gestionnaires scrutent avec anxiété l’horizon dans l’espoir de trouver enfin une offre de véhicules électriques qui réponde à leurs attentes. Dans leur immense majorité, ils souhaitent investir ce champ, mais se heurtent pour l’instant à la rareté de l’offre.
Côté services, ce qu’ils veulent avant tout c’est encore plus de souplesse dans l’utilisation des prestations. Sur ce thème, ils comprennent que le modèle de la LLD est abouti et qu’il y a moins d’innovations à attendre du marché. Un sujet s’impose néanmoins avec la gestion de mobilité des collaborateurs.
A quels problèmes doivent faire face les gestionnaires en 2010 ? Il leur faudra gérer le rallongement des durées de contrats. Ils ont souvent été imposés par les loueurs pour préserver leurs valeurs résiduelles à l’heure où le marché VO était sinistré. Que faire aujourd’hui et quelles valeurs résiduelles espérer, alors même que le VO reste largement convalescent ? « C’est une bombe à retardement car le gestionnaire doit composer avec un parc dont les coûts d’immobilisation et de maintenance augmentent », analyse Olivier Rigoni. Sur ce chapitre, les intérêts du gestionnaire et du loueur sont assez fortement divergents.