
Le 30 mai 2023, à Billy-Berclau – Douvrin, dans le Pas-de-Calais, a vu l’inauguration de la méga-usine d’ACC, première gigafactory de France pour la fabrication de batteries électriques. Un projet que la France a soutenu à hauteur de 846 millions d’euros d’aides, précise le gouvernement dans un dossier de presse. « Au total, ce projet représente près de 3 milliards d’euros d’investissement en France, dont 2,5 milliards d’euros pour la gigafactory » poursuit le gouvernement ; le reste des financements bénéficie notamment aux activités de R&D.
Ce site de 34 ha appartient à Stellantis et se consacrait historiquement à la production de moteurs thermiques. « ACC est une joint-venture entre Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, au travers de sa filiale Saft à l’origine de la technologie utilisée par ACC », rappelle ACC. D’ailleurs, cette gigafactory devrait approvisionner Stellantis, ainsi que Mercedes, à partir de début 2024. Avec pour but : « Atteindre d’ici 2030 une capacité annuelle de 40 GWh, soit l’équivalent d’environ 500 000 véhicules électriques », commente le gouvernement. Avant d’ajouter : « L’usine emploiera 2 000 personnes à l’horizon 2030. » Selon ACC, cette gigafactory dispose d’une première ligne de production d’une capacité de plus de 13 GWh.
Une filière tricolore en construction
Pour la France, cette première méga-usine de batteries n’est que la première étape. En effet, trois autres gigafactories sont attendues sur le territoire. « Outre ACC, les gigafactories d’Envision (à Douai), de Verkor et de ProLogium (toutes deux à Dunkerque) débuteront leur production respectivement en 2025 et 2028, détaille le gouvernement. L’atteinte de l’objectif de 100 à 120 GWh de production de batteries à l’horizon 2030 est ainsi, grâce à ces quatre projets, en bonne voie. » Quant à ACC, cette joint-venture devrait construire deux autres gigafactories, en Allemagne et en Italie.

À noter que l’ambition de la France ne s’arrête pas aux gigafactories, et c’est bien le développement de toute une filière qui est en ligne de mire. « Un enjeu de souveraineté industrielle puisqu’à ce jour, près de 70 % des capacités mondiales de production de batteries de véhicules électriques sont localisées en Chine », appuie l’Etat dans sa communication. Ainsi, « il importe désormais également de compléter l’offre française en suscitant des projets sur l’amont et l’aval de la chaîne de valeur des batteries », peut-on encore lire dans le dossier de presse. Entre « extraction, raffinage de métaux, matériaux actifs de cathode et d’anode, séparateurs, reconditionnement et recyclage des batteries et rebuts de production », le programme s’annonce chargé. En ce sens, plusieurs projets, échafaudés par l’Etat et divers industriels, ainsi que des laboratoires de recherche, ont d’ores et déjà été lancés.
La gigafactory d’ACC recyclera 90 % de ses déchets
Pour sa part, ACC annonce qu’il recyclera 90 % des déchets de sa gigafactory de Billy-Berclau – Douvrin. Et d’ajouter : « Le site affichera une consommation d’eau industrielle cinq à dix fois inférieure à celle d’une usine de fabrication automobile standard ». Enfin, la co-entreprise « s’engage à sourcer les matériaux stratégiques qui composent ses batteries (cobalt, lithium, cuivre ou encore nickel) auprès de fournisseurs exemplaires en termes de respect de l’environnement et des droits humains, ainsi qu’à contribuer activement au développement des filières nécessaires à leur recyclage. »