Le GNV supplantera-t-il le diesel pour le transport de fret ?

« Le GNV est une énergie d’avenir pour le secteur du TRM car il est écologique, surtout lorsqu’il sera BioGNV. Dans les quinze prochaines années, il restera leader sur le marché des énergies alternatives. Mais les avancées en matière d’énergies alternatives prédisent une concurrence plus soutenue à l’avenir », anticipe Patrick Mendy pour les Transports P. Mendy. Pascal Charrier du Groupe Barré voit le GNL présent plus longtemps dans ses camions : « Le gaz est notre énergie pour au moins quinze à vingt ans, vu le temps nécessaire pour implanter un réseau suffisant de stations. Les autres énergies, comme l’hydrogène, ne sont pas encore vertes et mettront autant de temps à se constituer un réseau de distribution. »

Un avis que soutient Manuel Cabanillas, directeur général du fournisseur de gaz Naturgy : « Le GNL est la seule alternative au gazole. C’est pourquoi nous proposons nos stations pour une durée minimale de quinze ans renouvelable. » Le problème, répond Olivier Dutrech, directeur des innovations chez Fraikin, « est qu’en promouvant des énergies différentes, les constructeurs adressent à leurs clients un message qui brouille la compréhension du marché et qui peut devenir anxiogène. » « C’est parce que le prix du pétrole est encore trop bas pour susciter une industrialisation rapide du GNV, estime Jérôme Verny, fondateur de Mobis-Neoma Business School. Il faudrait pour cela une volonté forte du gouvernement pour déployer un réseau de distribution du GNV et une implication des chargeurs à travers une écotaxe transport. Sans cela, l’avenir sera un mix énergétique complexe et coûteux à gérer. »