Le GPL veut s’imposer parmi les énergies alternatives

La filière française du butane et du propane s’est renommée « France Gaz Liquides ». Et elle veut imposer le carburant GPL parmi les énergies alternatives à l’essence et au diesel, en développant des technologies de production renouvelable.
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GPL

Le Comité français du butane et du propane (CFBP) a dévoilé le 5 novembre 2020 son nouveau nom, « France Gaz Liquides », à l’occasion d’une conférence de presse. « Lorsqu’on entend butane et propane, on entend gaz de pétrole liquéfié (GPL), a expliqué Mathieu Lassalle, président du CFBP et P-DG de Primagaz. Or, cela ne correspond plus à la réalité, alors que les gaz liquides deviennent progressivement d’origine renouvelable. »

L’association veut en effet que les gaz liquides soient considérés comme « une solution d’avenir pour atteindre l’objectif d’une économie neutre en carbone en 2050 », au même titre que l’hydrogène ou le bioGNV.

GPL: pas de particules fines et moins d’émissions de CO2

« Les véhicules GPL n’émettent pas de particules fines et bénéficient de la vignette Crit’air 1 qui donne accès aux ZFE-m, a indiqué Mathieu Lassalle. De plus, le propane et le butane émettent environ 20 % d’émissions de CO2 de moins que le fioul domestique, et même près de 80 % pour le biopropane et le biobutane. »

De fait, le GPL est mentionné dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2023 comme énergie de transition vers les véhicules zéro émission, sans toutefois de trajectoire quantifiée pour l’évolution des immatriculations au vu de leur faible volume. « Le GPL est un carburant gazeux composé principalement d’hydrocarbures légers contenant trois (propane) ou quatre (butane) atomes de carbone. Cette formulation légère assure une réduction des émissions imbrûlées par rapport au gazole et à l’essence », explique la PPE.

Une technologie moins coûteuse que l’hydrogène ou le GNV

Le propane et le butane présentent en outre d’autres avantages. « Ces gaz sont liquides à température ambiante, entre – 20 et + 20 °C, contre – 260 °C pour l’hydrogène et – 250 °C pour le gaz naturel, sachant qu’un gaz est plus facile à transporter à l’état liquide, a argué Joël Pedessac, directeur général du CFBP. Ils peuvent en outre être stockés dans des cartouches, des bouteilles ou des citernes à basse pression, entre 2 et 7 bars, contre 250 bars a minima pour le gaz naturel et l’hydrogène. »

En parallèle, le prix d’un véhicule GPL reste proche de celui d’un véhicule essence, tandis que le carburant revient environ 27 % moins cher. La fiscalité est également avantageuse avec une exonération du coût du certificat d’immatriculation dans la majorité des régions, une récupération de la TVA et trois ans d’exonération de TVS si le véhicule émet moins de 100 g de CO2 par kilomètre.

Enfin, « avec 1 650 stations-service GPL, 36 000 communes françaises peuvent avoir accès à du gaz liquide, soit l’ensemble du territoire », a rappelé Joël Pedessac, mettant en avant la maturité et la disponibilité immédiate de cette énergie. Ces stations pourraient assurer l’approvisionnement d’un parc de véhicules environ dix fois supérieur au parc roulant actuel, estime La PPE.

Des progrès à faire sur les immatriculations et la production de bioGPL

Actuellement, le GPL ne compte que pour 10 % de la consommation de gaz liquides en France, qui ne représente elle-même que 2 Mt équivalent pétrole, soit seulement 20 % de la consommation finale d’énergie en France. Le filière mise cependant sur une hausse des immatriculations avec le durcissement des normes d’émissions européennes (dites normes CAFE). Celles-ci imposent en effet aux constructeurs de ne pas dépasser un taux moyen de 95 g/km sur 95 % de leurs ventes de véhicules légers dès 2020 et 100 % dès 2021. « Notre projection prévoit un total de 20 000 à 25 000 véhicules vendus fin 2020 », s’est félicité Joël Pedessac.

Désormais, pour s’imposer parmi les énergies alternatives, la filière veut couvrir 100 % des besoins de gaz liquide en renouvelable dès 2050 grâce au développement de nouvelles techniques de production. Reste qu’actuellement, le butane et le propane proviennent encore à 30 % du raffinage et à 70 % de champs de gaz naturel.