
GCC se met au crédit mobilité. Entreprise du BTP spécialisée dans la construction, l’immobilier et l’énergie, ce groupe possède des succursales dans toute la France. Dans ce type de société, la question de la décarbonation est d’importance. C’est pourquoi Philippe Minvielle, le directeur logistique, avec l’appui du comité exécutif et du P-DG, a décidé, à la fin des années 2010, de définir une nouvelle mobilité.
« Concrètement, précise Philippe Minvielle, nous proposons à tous les nouveaux arrivants un audit de leurs déplacements. Nous leur posons des questions sur leur trajet domicile-travail, sur leur obtention d’un permis de conduire ou pas, sur les trajets professionnels qu’ils vont réaliser et sur quels types de route, sur le fait qu’ils disposent d’un garage ou pas. Ensuite, s’ils sont éligibles à une voiture, nous discutons avec eux et nous les orientons vers une solution de mobilité », détaille ce responsable.
Plusieurs solutions
Dans ce cadre, le groupe GCC offre à ses salariés plusieurs solutions. GCC peut ainsi proposer le crédit mobilité, soit une somme d’argent comprise entre 7 800 et 15 000 euros par an en substitution à la voiture de fonction. Des collaborateurs se voient aussi proposer un véhicule électrique couplé à un système de location en courte durée d’un véhicule thermique pour une durée de soixante jours. Il existe aussi la possibilité de bénéficier d’un vélo de fonction associé à une somme d’argent sous la forme d’un crédit mobilité pour louer un véhicule le week-end ou les vacances. Enfin, à ses salariés qui doivent faire de la route, le groupe GCC fournit des voitures de fonction thermiques, hybrides ou hybrides rechargeables. Tout dépend de l’audit mené en amont et des besoins des collaborateurs.
« Nous avons créé ces systèmes pour satisfaire les nouvelles générations. Il est important de se réinventer constamment et de vivre avec son temps, rappelle Philippe Minvielle. De nombreux jeunes collaborateurs ne sont pas intéressés par les voitures de fonction. Certains n’ont pas même le permis de conduire. Des salariés habitent au centre-ville et ne possèdent pas de garage, n’ont pas la volonté d’en louer un ou de payer les frais de stationnement qui peuvent être onéreux. »

Moins de gaz à effet de serre
Ensuite, ce système combinant voiture et crédit mobilité permet au groupe GCC d’abaisser ses rejets en gaz à effet de serre et ses coûts en consommation d’essence, coûts qui ont connu, entre 2021 et 2022, une hausse de 1,5 million d’euros. « Ce crédit mobilité s’associe alors avec la politique RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) de réduction de notre empreinte carbone. Cela va de pair avec la volonté de mettre à la route un parc auto relativement propre, avec une moyenne de rejets par automobile de 86 g/km de CO2, sous le seuil de déclenchement du malus à 123 g, imposé aujourd’hui en France », avance Philippe Minvielle.
Pour développer ce type de mobilité douce, Philippe Minvielle préconise de rédiger un projet puis de le soumettre au comité exécutif pour validation. « Je mets en avant nos réussites, notre décarbonation. Je reste pragmatique et factuel. Je mets aussi en exergue les gains financiers avec cette politique. Je montre tout l’intérêt de notre politique de mobilité décarbonée auprès du département RSE. Je précise aussi notre avance en la matière par rapport à nos concurrents. Bien évidemment, ce discours passe d’autant mieux que le directeur général soutient cette décarbonation. C’est le cas du mien qui se rend à son travail en transport en commun et qui dispose, par ailleurs, d’une voiture de fonction électrique. Pareillement, la moitié du comex roule aussi en électrique. Cela facilite les choses », constate Philippe Minvielle.
Communiquer en interne
Ce responsable sensibilise aussi les salariés par le biais d’une communication expliquant pourquoi il faut décarboner les déplacements. « J’ai aussi mis en œuvre des concours de l’entité la plus propre, la plus décarbonée. Il faut convaincre et expliquer que la voiture n’est plus un marqueur social. C’est assez facile pour les générations de trentenaires. C’est plus compliqué pour les cinquantenaires. Puis, j’insiste sur le fait qu’il ne suffit pas de parler de RSE, mais qu’il faut en faire en se déplaçant, en visitant nos clients à bord de voitures propres. Ensuite, il faut proposer des solutions et parfois imposer le type de mobilité », ajoute Philippe Minvielle. En rappelant aussi la nécessité de « savoir rester calme face aux incivilités des conducteurs ».