
Au sein du Groupe La Poste, les émissions de CO2 peuvent paraître astronomiques : 1,260 million de tonnes par an pour les activités courrier, colis et express, pour les deux tiers liés au transport. La consommation de carburant avoisine les 100 millions de litres par an.
Des chiffres à relativiser au regard de la flotte. « Celle-ci comprend 53 000 véhicules dont 49 000 affectés à la distribution de courrier. S’y ajoutent 15 000 scooters, des Quadeos électriques et des vélos, dont un grand nombre à assistance électrique », décrit Christophe Martinet, directeur commercial et marketing de Véhiposte, filiale gestionnaire du parc pour...
Au sein du Groupe La Poste, les émissions de CO2 peuvent paraître astronomiques : 1,260 million de tonnes par an pour les activités courrier, colis et express, pour les deux tiers liés au transport. La consommation de carburant avoisine les 100 millions de litres par an.
Des chiffres à relativiser au regard de la flotte. « Celle-ci comprend 53 000 véhicules dont 49 000 affectés à la distribution de courrier. S’y ajoutent 15 000 scooters, des Quadeos électriques et des vélos, dont un grand nombre à assistance électrique », décrit Christophe Martinet, directeur commercial et marketing de Véhiposte, filiale gestionnaire du parc pour le groupe.
Véhicules électriques : un test grandeur nature
À l’heure actuelle, ces véhicules parcourent 1,5 million de km par jour et les deux-roues près de 500 000. Les enjeux environnementaux sont donc de taille pour La Poste qui a lancé, dès 2007, un plan de réduction drastique de ses émissions, avec un objectif clairement affiché : les diminuer de 20 % d’ici à 2015 sur la base de 2008 par foyer desservi.
Au premier plan, l’arrivée progressive de 10 000 voitures électriques, d’ici à 2015, permettra de réaliser « un grand bond vert ». Et avec ces véhicules, ce sont autant de modèles thermiques qui vont disparaître et donc autant d’émissions en moins. Dès la fin de l’année, 1 600 exemplaires auront déjà intégré le parc. « Les premiers Kangoo Z.E. ont été reçus et les livraisons sont attendues au rythme de 200 par mois. Sur le terrain, dans les premiers centres équipés, les retours des facteurs sont très positifs. C’est une vraie satisfaction », ajoute Christophe Martinet.
Si La poste avait déjà une expérience de l’électrique avec 250 Berlingo en parc, le test se fait en grandeur nature désormais. « Nous équipons tout d’abord les facteurs qui effectuent des tournées de moins de 60 km. Ce qui couvre une bonne partie des 60 000 tournées quotidiennes dont les parcours vont jusqu’à 120 km. Au fur et à mesure, les véhicules électriques seront déployés pour des parcours plus longs et les capacités des batteries vont aussi augmenter », détaille Yves Xémard, directeur industriel du courrier.
L’autonomie actuelle des modèles ne constitue donc pas un problème majeur.
De fait, l’électrique répond parfaitement bien aux besoins des facteurs : des trajets courts et des centaines d’arrêts et de redémarrages. Avec des modèles thermiques en revanche, ce « stop and go » permanent accroît la consommation en carburant. En conséquence, La Poste devrait économiser, à partir de 2015, environ 20 millions de litres de carburant par an ! Avec à la clé un TCO comparable entre électrique et thermique, en espérant ensuite générer des économies substantielles dès que le prix des véhicules et des batteries reculera.
Parallèlement, c’est tout un mouvement de réflexion sur les véhicules verts, mais aussi le confort des facteurs, qui est engagé.
Des critères verts pour les modèles thermiques
« En 2015, affirme Yves Xémard, il n’y aura plus de deux-roues motorisés. Les scooters ne sont pas très appréciés. Pour la plupart, ils seront remplacés par des moyens de locomotion électrique, des véhicules ou des Quadeos, ou encore des vélos à assistance électrique. »
À l’horizon 2015, un cinquième de la flotte à « quatre roues » sera donc électrique, voire plus en comptant les Quadeos. Mais des critères verts sont également appliqués pour les véhicules thermiques qui seront encore 40 000 à cette date. « Depuis une dizaine d’années, les appels d’offres, pour des utilitaires ou pour le millier de véhicules de fonction, intègrent des critères de recyclabilité, d’émissions de CO2 et de TCO, c’est-à-dire de coût total de détention. Réduction du TCO et réduction des émissions sont liées », précise Christophe Martinet.
Quel que soit le segment, les VP en catalogue ne dépassent plus les 120 g/km de CO2 et la norme Euro 5 avait été anticipée dès le début 2011 pour tous les renouvellements. Sur environ un millier de VP, la flotte comprend notamment une quarantaine d’hybrides, des Prius et des Auris. Des Peugeot 3008 et d’autres modèles devraient aussi intégrer le catalogue. « Pour les VU, les contraintes techniques et la durabilité entrent aussi en compte », complète Christophe Martinet.
La mobilité responsable en ligne de mire
Au-delà du développement d’un parc moins gourmand en carburant, plus économe et moins émetteur, La Poste vise aussi « une mobilité responsable ». La mise en pool, automatique pour les collaborateurs qui distribuent le courrier, est aussi appliquée pour les véhicules de service. « Le principe de l’auto-partage existe depuis longtemps, avant même que le concept ne se développe », souligne Christophe
Martinet. Seuls les commerciaux et la direction disposent de véhicules attitrés.
Pour faciliter les parcours domicile-travail, huit sites expérimentent aussi le covoiturage et le groupe a signé une trentaine de plans de déplacements d’entreprise ou inter-entreprises. « Sur la plate-forme de l’aéroport Charles De Gaulle, plusieurs sociétés de transport se sont associées pour étudier les trajets. L’un des objectifs est d’améliorer la desserte en transports en commun en positionnant les arrêts de bus aux bons endroits », illustre Yves Xémard. Des expertises que La Poste partage au travers de sa filiale Greenovia, spécialiste du conseil en transport et en mobilité responsable.
La baisse des émissions et des coûts passe aussi par l’optimisation des tournées, en recourant à des experts confirmés et des outils de modélisation de plus en plus puissants, mais aussi en réorganisant l’ensemble du flux de courrier. « Nous optimisons notre réseau, pointe Yves Xémard. Nous passons de 100 centres de tri à 50 plates-formes industrielles interconnectées, ce qui limite le nombre de liaisons. Pour le courrier, nous privilégions le train et nous nous sommes également équipés de camions double-pont pour restreindre et optimiser les trajets routiers, ce qui diminue de 30 % nos émissions de CO2 par tonne de papier transporté. »
Une logistique écologique, innovante et économe
Autre initiative dans ce sens : la Lettre Verte distribuée en 48 h, plus économique et écologique car elle ne prend pas l’avion, sauf à destination de la Corse ou des DOM. Une journée de plus permet d’optimiser son transport et d’émettre 30 % de CO2 en moins.
Depuis cette année, ces démarches s’intègrent dans un large programme de mesure des émissions de CO2 pour chaque produit et de neutralité carbone par compensation au travers de projets de solidarité climatique. La Poste a conçu un éco-calculateur pour mesurer l’impact d’un produit ou d’une offre courrier. Ainsi, chaque client pourra prochainement tester en ligne les émissions induites par son achat ou son envoi de courrier, et mesurer son éco-responsabilité ; il pourra aussi estimer l’impact de son mode d’achat sur l’environnement, le temps passé et le coût de son déplacement.
La flotte du Groupe La Poste en chiffres
Le parc comprend 53 000 véhicules dont 49 000 pour le courrier. Sur ce total, 10 000 modèles seront électriques d’ici 2015. S’ajoutent à cela 15 000 scooters, des Quadeos électriques et des vélos, dont un grand nombre à assistance électrique.
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