
Un marché (quasi) germanique
En France comme un peu partout en Europe, c’est un triumvirat originaire d’outre-Rhin qui mène la danse sur le marché des grandes routières. Si cette situation perdure depuis des décennies, la coalition n’est pas de mise entre les membres de cette délégation du savoir-faire germanique. Compatriote ou pas, chaque évolution de l’un des protagonistes constitue l’occasion d’étaler ses avancées pour prendre l’avantage.
Mercedes vient de le démontrer, et ce, de fort belle manière avec une Classe E plus décidée que jamais à jouer les Classe S en réduction. Hautement technologique, cette dixième génération s’inspire du...
Un marché (quasi) germanique
En France comme un peu partout en Europe, c’est un triumvirat originaire d’outre-Rhin qui mène la danse sur le marché des grandes routières. Si cette situation perdure depuis des décennies, la coalition n’est pas de mise entre les membres de cette délégation du savoir-faire germanique. Compatriote ou pas, chaque évolution de l’un des protagonistes constitue l’occasion d’étaler ses avancées pour prendre l’avantage.
Mercedes vient de le démontrer, et ce, de fort belle manière avec une Classe E plus décidée que jamais à jouer les Classe S en réduction. Hautement technologique, cette dixième génération s’inspire du vaisseau amiral de la marque au point d’en reprendre les traits, mais aussi le principe de surabondance dans l’équipement.
Le triumvirat Audi BMW Mercedes
Ainsi, à condition d’y mettre le prix, cette nouvelle Classe E vous invite à percer les secrets de la conduite autonome, avec des dispositifs particulièrement sophistiqués. Afin de rassurer les comptables, il est possible de s’affranchir d’une partie de cet arsenal sans altérer l’efficacité de la progression, ni le confort de l’embarcation.
Quel que soit le niveau de sa dotation, cet imposant vaisseau (4,93 m) s’avère on ne peut plus fréquentable. L’accès à l’univers feutré de la Classe E s’effectue par l’intermédiaire d’une version 220 d faisant appel à un inédit et très convaincant 4-cylindres 2.0 diesel revendiquant 194 ch pour un étalonnement à 102 g (à partir de 49 200 euros, 51 700 en Business Executive). Pour davantage de sensations, il faut recourir aux 258 ch d’un V6 3.0 réservé à la 350 d (60 600 euros en Business Executive). Bien sûr, le catalogue de la Classe E s’étoffera au fil du temps en incorporant notamment un break mais aussi une configuration hybride rechargeable.
Cette Classe E ouvre le bal des renouvellements sur le segment puisque, selon toute vraisemblance, la révélation de la future BMW Série 5 interviendra à la rentrée prochaine, pour un premier bain de foule lors du Mondial de l’automobile.
Si, pour le style, un grand bouleversement n’est guère à prévoir, le changement le plus important se logera dans les soubassements, avec une nouvelle plate-forme étrennée l’an passé par la Série 7. De quoi contribuer, par l’apport massif d’aluminium et de matériaux composites, à la perte de nombreux kilos sur la balance et, surtout, à la diminution de la consommation, donc des émissions. L’hybride rechargeable s’inscrira également au programme des festivités.
En attentant, l’actuelle Série 5 vit ses derniers mois de commercialisation. En berline comme en Touring (4,91 m dans les deux cas), cette sixième génération conserve son pouvoir de séduction, en agrément comme en confort, mais aussi son intérêt en matière de consommation grâce à l’optimisation des motorisations au cours de son existence.
La Série 5 en attente de renouvellement
Les 114 g associés aux 150 ch du 2.0 TwinPower Turbo de la 518d demeurent un score très honorable (à partir de 39 990 euros, 43 340 en Business). C’est encore plus vrai pour la 520d, variante à 190 ch de ce 4-cylindres, référencée, elle aussi, à 114 g (à partir de 43 850 euros, 47 200 en Business) ; des émissions portées à 122 g pour le break.
Autre configuration possible, la 525d tire le meilleur profit de ce même bloc moteur, avec 218 ch, avant que ne débute le règne du 6-cylindres, toujours assorti de la technologie TwinPower Turbo, avec les 530 et 535d, culminant respectivement à 258 et 313 ch.
Apparue en 2011, l’Audi A6, quatrième du nom, poursuivra logiquement sa route jusqu’à l’automne 2017, avant que ne se profile sa remplaçante. Après son subtil restylage opéré en 2014 et l’évolution des motorisations allant de pair, cette référence de l’élégance vient de procéder à une mise à jour de ses systèmes d’info-divertissement pour une meilleure compatibilité avec son environnement (ou plutôt le vôtre). Primordial à l’heure où l’automobile se veut plus que jamais connectée.
L’Audi A6 aligne ses motorisations
Aussi statutaire qu’hospitalière, en berline (4,93 m) comme en break (Avant, 4,94 m), l’A6 a toujours été appréciée des entreprises en raison de sa grande discrétion. Une sobriété que l’on retrouve dans ses émissions, avec un 2.0 TDI ultra de 150 ch enregistré à 112 g (à partir de 41 050 euros, 44 250 en Business Executive). Associer ce bloc à une boîte robotisée à 7 rapports abaisse le résultat à 109 g.
Constat identique pour la version à 190 ch : 113 g en boîte mécanique (à partir de 43 420 euros, 46 620 en Business exécutive) et 109 g en S Tronic 7. Quant au V6 3.0, son registre s’étend de 218 à 320 ch, dans une configuration BiTurbo (BiTDI), en passant par une version à 272 ch. C’est ce qui s’appelle avoir l’embarras du choix (voir aussi l’essai flash).
De choix, il en est encore question, lorsque ces trois constructeurs explorent, chacun à sa façon, les possibles variantes sur le thème de la grande routière. Dans cet inventaire, citons un premier dérivé avec la Mercedes CLS : somptueux coupé 4 portes et sa sculpturale déclinaison Shooting Brake (break de chasse), tous deux extrapolés de la désormais défunte Classe E.
Les tarifs se veulent à la hauteur de la magnificence du projet qui s’est transformé en belle réussite commerciale : à partir de 59 900 euros pour la CLS Coupé en 220 d, et de 60 700 euros pour la Shooting Brake. Le succès appellera une suite, probablement à l’horizon 2018.
Au rayon des jolis coups de crayon figure aussi l’Audi A7 Sportback, autre sublime coupé 4 portes (à partir de 60 250 euros en 3.0 TDI ultra de 190 ch). Son restylage au printemps 2014 laisse présumer qu’il faille encore un peu patienter avant d’apercevoir la relève de ce proche parent de l’A6 (pourquoi pas en 2017…). A6 qui s’est faite buissonnière sous les traits d’une Allroad parfaitement apte à musarder en chemin (à partir de 58 020 euros, toujours en 3.0 TDI de 190 ch).
Quelques jolis coups de crayon…
Enfin, BMW n’est pas en reste avec une digression peu courante ayant donné naissance à la Série 5 Gran Turismo. Esthétique discutable, mais capacité record (à partir de 55 900 euros en 520d de 184 ch) !
Plus attractive mais aussi nettement plus élitiste pour les tarifs, la Série 6 Gran Coupé cultive une image sportive, renforcée par l’utilisation de motorisations plutôt musclées, mais toujours en 4 portes (à partir de 89 250
euros en 640d de 313 ch). L’apparente hégémonie exercée par les marques allemandes ne comble pas toutes les attentes, loin s’en faut. Et les alternatives ne manquent pas. Ainsi, l’approche scandinave menée par Volvo a t-elle toujours recueilli de nombreux suffrages.
Le phénomène pourrait s’accentuer au vu des nouvelles S90 et autre V90 maintenant en lice. Voici deux pièces maîtresses dans le dispositif de conquête mis en place par le constructeur suédois. Côté design, la rupture est totale : ces modèles reprennent les codes identitaires lancés par le nouvel XC90.
Constat semblable à bord où le traitement haut de gamme ne fait aucun doute. Idem pour l’équipement où les prémices de la conduite autonome sont au programme. Les caractéristiques techniques paraissent également prometteuses ; reste à le vérifier lors d’un prochain essai.
Volvo joue l’alternative scandinave
Ces deux versions de carrosserie partagent leurs motorisations. En berline S90 (4,96 m) comme en break V90 (4,94 m), l’offre en diesel s’articule autour de trois configurations établies sur la base d’un modeste 4-cylindres 2.0 l : D3 de 150 ch (respectivement à partir de 41 700 et 44 350 euros), D4 de 190 ch (116 et 119 g, à partir de 44 100 et 46 750 euros) et D5 de 235 ch, obligatoirement combiné à une boîte automatique et à une transmission intégrale (127 et 129 g, à partir de 53 800 et 56 450 euros). Notons que le D3 d’entrée de gamme ne sera pas disponible avant la fin de l’année ; ses émissions ne sont d’ailleurs pas encore communiquées.
Jaguar savoure aussi les effets de la refonte de la XF. L’imposante berline (4,96 m) s’est métamorphosée en une redoutable concurrente capable d’ébranler les références du segment. Sa réforme structurelle (apport massif d’aluminium) corrige un embonpoint naturel, ce qui profite autant au dynamisme qu’à la consommation. Dans ces deux domaines, l’anglaise fait jeu égal avec les allemandes, tout en y ajoutant l’irrésistible touche britannique dans la présentation, voire dans les sensations.
L’anglaise XF ou bien l’italienne Ghibli ?
Mais son passeport pour les entreprises repose surtout sur ses motorisations maison, avec pour commencer un 4-cylindres 2.0 de 163 ch homologué à 104 g (à partir de 41 760 euros) ; un bloc aussi proposé à 180 ch et 114 g (à partir de 44 060 euros), avant qu’il ne passe le relais à un V6 3.0 délivrant la bagatelle de 300 ch (à partir de 64 940 euros).
Plus exotique et encore plus engagée sur le terrain de la sportivité, la très féline Maserati Ghibli s’est convertie au diesel en 2013, lors de son renouvellement, et ce, afin de tenter sa chance dans le monde du travail. Pour parvenir à ses fins, elle a aussi cherché à modérer ses ambitions tarifaires. Il en résulte une belle italienne de 4,97 m pourvue d’un V6 3.0 de 275 ch (italien lui aussi !) étalonné à 158 g et plutôt accessible au regard du prestige de la marque (à partir de 67 250 euros). Les divisions haut de gamme des constructeurs japonais se trouvent aussi mises à contribution dans la catégorie. L’occasion pour Infiniti de faire valoir son expertise au travers d’une Q70 particulièrement agréable à contempler (4,95 m), mais aussi fort joliment dotée, et ce, dès l’entrée de gamme.
Une collaboration avec Mercedes procure à ce modèle le diesel le plus souvent encore indispensable à la vie en entreprise : un 2.2 l développant 170 ch, pour un référencement à 124 g (à partir de 45 900 euros), seule alternative convenable à une version hybride essence établie sur la base d’un V6 3.5 l autorisant 306 ch en puissance cumulée, mais sanctionné par une homologation à 145 g (à partir de 57 800 euros).
Lexus mise sur son savoir-faire hybride
L’hybridation, une spécialité chez Lexus qui en a fait son cheval de bataille et dont la GS se transforme en chasseuse de primes, grâce à la pertinence de son offre. En effet, sa récente mise à jour a permis d’abaisser les émissions de sa version 300h et, surtout, d’en reconduire l’accès à un bonus dorénavant fixé à 750 euros, doublé de la gratuité de la carte grise dans la plupart des régions de France et d’une exonération de la TVS pendant deux ans.
Même si les avantages fiscaux ne sont plus ce qu’ils étaient (encore 2 000 euros de bonus l’an dernier), ne pas afficher plus de 104 g de CO2 en échange de 223 ch en puissance cumulée, la performance de cette GS mérite d’être soulignée. D’autant que le silence de fonctionnement est au rendez-vous (à partir de 49 900 euros avant bonus, 52 600 en Pack Business).
En plus de cette version, le catalogue comporte une 450h forte de 345 ch pour seulement 137 g (à partir de 59 300 euros). Ultime point favorable, soulignons que cette grande routière plutôt compacte (4,88 m) pratique le gel des tarifs depuis un bon moment, alors que le restylage marquant le milieu de sa carrière a bonifié sa présentation tout comme son équipement.
Pour un engagement plus prononcé sur la voie du développement durable et, à la condition express de pouvoir s’affranchir de la question de la recharge, avec ses 4,97 m et son hospitalité remarquable (coffre à l’avant comme à l’arrière et assises modulables), la Tesla Model S se classe aussi parmi les grandes routières. Quant à son positionnement haut de gamme, il est indéniable.
Tesla ou le haut de gamme électrique
Les tarifs de cette Model S en attestent. À ce propos, la capacité des batteries détermine le prix : 70D (332 ch) pour 70 kWh et 455 km d’autonomie en 2 ou 4 roues motrices (à partir de 77 000 euros), avec possibilité de passer ce modèle en 75 kWh et d’ajouter 25 km d’autonomie supplémentaire ; 90D (422 ch) pour 90 kWh et 557 km d’autonomie, ou sa variante P 90D (pour Performance et 469 ch), avec cette fois 509 km d’autonomie, ainsi qu’une transmission intégrale dans les deux cas (comptez à partir de 96 700 euros). Reste à soustraire, au bas de la facture, les 6 300 euros de bonus accordé à toute voiture électrique nouvellement immatriculée sur notre territoire. Quant aux autonomies « théoriques », il est utile de préciser qu’elles correspondent bien sûr à des conditions optimales d’utilisation.
Enfin, principal argument de la Tesla Model S, son image qui réjouit les « geeks ». Avançant dans l’âge, elle est commercialisée en Amérique du Nord depuis 2012 ; notons que cette californienne vient de se repoudrer le nez.