
Ma conviction, en tant qu’entrepreneur, est qu’il est nécessaire de limiter les émissions de gaz à effet de serre. J’ai donc lancé un plan global en matière de RSE et cela se traduit dans la politique de renouvellement des véhicules », expose Anthony Monnier. Ce patron rennais dirige Accroche Net, soit onze salariés spécialistes des travaux de grande hauteur, et Hil Propreté, une société de nettoyage de locaux à la tête de 43 salariés (vingt ETP). Accroche Net couvre l’ensemble du grand Ouest et Hil Propreté, le bassin rennais.
« Autre problématique : la ville de Rennes a opté pour le système Crit’Air il y a quatre ou cinq ans. Cela a...
Ma conviction, en tant qu’entrepreneur, est qu’il est nécessaire de limiter les émissions de gaz à effet de serre. J’ai donc lancé un plan global en matière de RSE et cela se traduit dans la politique de renouvellement des véhicules », expose Anthony Monnier. Ce patron rennais dirige Accroche Net, soit onze salariés spécialistes des travaux de grande hauteur, et Hil Propreté, une société de nettoyage de locaux à la tête de 43 salariés (vingt ETP). Accroche Net couvre l’ensemble du grand Ouest et Hil Propreté, le bassin rennais.
« Autre problématique : la ville de Rennes a opté pour le système Crit’Air il y a quatre ou cinq ans. Cela a constitué une première alerte alors que nous avions encore quelques vieux diesel. J’ai décidé de les remplacer par des véhicules verts. Mais c’est assez complexe et je me suis posé de nombreuses questions : quels véhicules fallait-il choisir ?, quel type de bornes ?, etc. », relate ce dirigeant.
Électrique : faire le bon choix
Anthony Monnier a alors sollicité un bureau technique indépendant, Mobileese, pour faire les bons choix. « Décider de passer au véhicule vert a un impact important, notamment financier, car il s’agit du deuxième poste de dépenses après les salaires. » Avec aussi d’autres impacts : « Par exemple, nos locaux, situés dans une zone d’activité, étaient partagés, tout comme les parkings. Pour pouvoir installer un nombre suffisant de bornes, il a fallu déménager pour disposer de nos propres locaux. »
Ce dirigeant a commencé avec un Kangoo électrique pour Hil Propreté qui intervient dans un périmètre plus restreint qu’Accroche Net. « Il y a trois ou quatre ans, se souvient-il, l’autonomie était largement inférieure à 150 km. Ce Kangoo a donc essentiellement servi pour intervenir en centre-ville. » Puis deux autres Kangoo Z.E. ont suivi, ainsi que des modèles Nissan ; les onze véhicules de Hil Propreté roulent aujourd’hui pour moitié à l’électrique. « Nous passons au fur et à mesure en électrique. Et à chaque fois, nous nous posons la question : quel type de véhicule faut-il choisir et pour quelle utilisation ? », indique ce dirigeant.
Autre conséquence : « Les salariés avaient la possibilité de rentrer à leur domicile le soir avec leur véhicule. Mais tous n’ont pas la possibilité de recharger chez eux, entre autres quand ils habitent en copropriété. Quand cela est possible, nous remboursons les recharges. Mais les calculs pour connaître la part de la consommation qui concerne le véhicule sont complexes. De plus, c’est une intrusion dans la vie privée du salarié », souligne Anthony Monnier.
Bilan : la plupart des salariés ne ramènent plus le véhicule chez eux. Ce qui pose un problème pour ceux qui travaillent à 5 h 00 du matin et doivent partir alors que le métro ne roule pas encore. « Et avec la pression immobilière, ils habitent, pour certains, assez loin du centre de Rennes et de nos bureaux. Nous avons donc mis en place du covoiturage et un système de ramassage. Pour les recharges, nous avons aussi établi une organisation en numérotant les véhicules et en prévoyant des temps pour la recharge », détaille Anthony Monnier.
Organiser la recharge
Chez Accroche Net, le verdissement est plus compliqué. « Nos dix VU roulent encore tous au diesel. Pour ces véhicules équipés d’une galerie, de bennes et de nacelles, il n’y a pas encore d’offre en électrique. J’espère que la donne va changer en 2022 car les constructeurs prévoient de lancer quelques modèles. Mais il va falloir voir de quelle autonomie ils seront dotés. Et cela nécessitera d’installer des bornes plus puissantes, anticipe Anthony Monnier. Je suis aussi obligé de respecter une logique financière pour rester concurrentiel. Tout va alors dépendre des aides de l’État. Il y a des aides pour l’achat des véhicules mais peu concernent les investissements nécessaires en parallèle. »
Anthony Monnier réfléchit aussi à des mobilités alternatives comme le triporteur ou le vélo électrique pour les interventions de Hil Propreté en centre-ville, alors que l’hypercentre rennais est devenu piétonnier. « Cela serait assez adapté mais s’adresse surtout aux plus jeunes. Une chose est sûre : verdir la flotte implique de réfléchir autrement et de lever un certain nombre de freins », conclut-il.