Homécourt étoffe sa flotte électrique

Avec l’acquisition d’une MG4, Homécourt renforce son parc électrique qui regroupe déjà deux Peugeot e-208. Le point sur la stratégie d’électrification de cette commune qui dispose d'une quinzaine de véhicules légers.
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Homécourt flotte police municipale
La police municipale de la ville de Homécourt se dote d’une MG4. (© Ville de Homécourt)

Homécourt poursuit l’électrification de sa flotte. Dans une publication sur sa page Facebook, cette commune de 6 300 habitants, en Meurthe-et-Moselle dans le Grand Est, annonçait le 18 juillet 2023 l’acquisition d’une MG4. Cette compacte électrique sert désormais de véhicule à sa police municipale. « C’est le seul véhicule de notre police municipale qui compte deux agents et que nous avons créée il y a trois ans », nous informe Jean Toniolo, maire (divers gauche) d’Homécourt. La MG4 vient remplacer une Renault Clio thermique.

« Nous avions mis en concurrence les véhicules de différentes marques et MG a gagné », explique le maire. En effet, pour Jean Toniolo, ce constructeur chinois fait preuve d’une politique commerciale « agressive sur le marché français » : « Lorsque l’on étudie le rapport qualité/prix, MG offre pour les clients un ratio beaucoup plus avantageux que ses concurrents européens. Et c’est un élément particulièrement important pour les collectivités qui cherchent aujourd’hui à rationaliser les dépenses. »

« Il fut un temps où on était traditionnellement attaché aux marques françaises », rappelle Jean Toniolo. Mais dans le contexte inflationniste actuel, « il nous faut veiller à ce que le véhicule choisi nous revienne moins cher à l’acquisition et au fonctionnement », estime ce maire qui a pris ses fonctions en juillet 2020. Le loyer mensuel de cette MG4 coûte 29 euros de moins que sa prédécesseure Clio thermique, nous renseigne Jean Toniolo. « Nous louons cette MG4 350 euros par mois », chiffre-t-il.

À Homécourt, la flotte s’électrifie depuis deux ans et demi

Mais cette MG4 n’est pas le premier véhicule électrique de la ville d’Homécourt. « Au début de mon mandat, notre flotte ne comportait encore aucun véhicule électrique, souligne Jean Toniolo. Aujourd’hui, en comptant la MG4 nouvellement acquise, nous sommes à trois. Les deux autres voitures sont des Peugeot e-208 que nous avons depuis deux ans et demi. »

La flotte de la ville totalise une quinzaine de véhicules légers, principalement des Renault, des Peugeot et des Citroën, auxquels s’ajoutent huit engins techniques (de types broyeurs, tracteurs, plateaux, remorques, etc.). Hormis les trois voitures électriques, tous les autres véhicules sont thermiques. Et si la MG4 sert de véhicule d’intervention à la police municipale, les deux e-208 sont utilisées pour l’une par le maire, et pour l’autre par le directeur technique. Sachant que l’e-208 du maire est mutualisée avec les autres élus de la ville.

Un parc de bornes pour la recharge

Pour recharger ses véhicules électriques, Homécourt a installé cinq bornes, dont trois sont ouvertes au public (celles-ci se situent devant la mairie, à la gare et devant le collège). Les deux autres bornes sont l’une à la mairie, l’autre dans un bâtiment technique ; cette dernière borne est réservée à l’usage de la police municipale. L’installation de ces bornes a pu se faire grâce à des aides publiques, notamment les subventions incitatives versées par le département, en plus de la participation de la mairie.

« Le directeur technique et moi-même disposons de cartes qui nous permettent de nous recharger en voirie, commente Jean Toniolo. Mais la charge en itinérance reste très exceptionnelle. Nous nous en servons vraiment à la marge. » Quant à la MG4 de la police municipale, elle se recharge uniquement sur la borne du bâtiment technique. « En plus du fait que la MG4 est plus autonome que les e-208, elle ne fait pas de longs trajets. En effet, la police municipale ne roule qu’à l’intérieur de la ville, indique le maire. Une recharge tous les soirs suffit donc, sans besoin de se recharger en cours de route. »

Coûts et autonomie…

De son côté, Jean Toniolo fait partie de ceux qui roulent le plus : « Je parcours environ 10 000 km par an, estime le maire. L’e-208 affiche une autonomie théorique de 320 km, mais son autonomie réelle est plutôt comprise entre 250 et 260 km. Il suffit que je pousse un peu le véhicule pour que les kilomètres tombent ! »

Le confort de conduite est cependant au rendez-vous : « La fluidité et la nervosité de la voiture électrique surprennent agréablement », remarque Jean Toniolo. Autre bon point au tableau des électrons : « En termes de coût énergétique, la recharge reste favorable ». Pour autant, la ville d’Homécourt envisage-t-elle déjà l’acquisition de nouveaux véhicules électriques ? L’une des deux e-208 a été achetée, la seconde est en location pour une durée de cinq ans, tout comme la MG4 en LLD sur cinq ans. Concernant les e-208, « l’idée est de les conserver pour au moins la durée de mon mandat », confie le maire.

Quant à la MG4, « c’est sur l’après-vente que nous attendons les constructeurs chinois, note Jean Toniolo. Il faut que MG réponde à nos attentes en termes de dépannage. MG nous a rassurés par rapport à l’approvisionnement en pièces détachées, l’entretien et la réparation, puisque le constructeur dispose d’un garage à Thionville, non loin de notre ville. » Un renouvellement de contrat avec MG n’est donc pas impossible. Mais pour l’instant, il est encore trop tôt pour décider. « D’ici la fin de nos contrats pour chaque véhicule, nous ferons le point à ce moment-là et cela dépendra des opportunités d’achat et de location, nous répond Jean Toniolo. Nous prendrons en compte les coûts d’acquisition et d’usage, et ce quelle que soit la marque. »

… sont les principaux enjeux

« Ensuite, pour nos véhicules thermiques, au fur et à mesure que le parc va vieillir, notre objectif serait de les remplacer par des véhicules électriques. Mais là encore il faut tenir compte du budget », poursuit Jean Toniolo. Autre point sensible : les autonomies. « Nous avons vu le marché évoluer, observe le maire. En comparaison avec les premiers véhicules électriques disponibles, les autonomies se sont nettement améliorées. »

De quoi laisser présager de futurs véhicules qui devraient convenir davantage aux besoins des gros rouleurs. Un constat encourageant, selon le maire qui identifie un catalyseur supplémentaire : la réduction des dépenses liées à l’usage, et que permet la recharge. « La crise des prix sur les produits pétroliers devrait pousser de plus en plus vers la démocratisation de l’électrique et le déploiement croissant de bornes de recharge », observe Jean Toniolo. Encore faut-il que le prix de l’électricité, bousculé notamment par la guerre en Ukraine, reste raisonnable…