Il y encore quelques années, l’hôpital était propriétaire de la totalité de son parc, soit une soixantaine de véhicules âgés en moyenne de 7 à 8 ans, pour un total de 4 500 agents. Un garage interne, avec un seul agent, prenait en charge l’ensemble des opérations d’entretien de premier niveau.
« En 2009, la question du renouvellement du parc s’est posée, avec aussi celle de changer le mode de gestion. Cette idée est partie de la volonté de notre directeur général, Philippe Jahan, de remettre en cause certains principes de gestion au sein de l’établissement », note Philippe Honoré, responsable des achats et des approvisionnements. Avec une déconcentration accrue de la gestion au profit de pôles d’activités : imagerie, chirurgie, cancérologie, maternité, urgences, direction générale, pharmacie, etc.
« Dans ce contexte, il devenait compliqué de conserver un garage centralisé avec des coûts d’entretien et de gestion difficiles à affecter aux différents pôles, reprend Philippe Honoré. En 2009, décision a donc été prise d’étudier d’autres solutions que la propriété. Le responsable de la maintenance et moi-même avons réfléchi à trois solutions : rester en propriété, en renouvelant l’ensemble du parc ; opter pour une solution mixte avec de l’achat et de la location ; passer à la location complète. »
Une analyse détaillée des modes de gestion
Rester en propriété supposait un investissement important, de 1,3 à 1,4 million d’euros pour renouveler le parc. Et il fallait conserver les mécanismes existants, sans véritable visibilité sur les coûts complets (assurance, entretien, réparations, répartition des consommations entre pôles, remontée des informations, etc.). Le choix de la solution mixte imposait de recourir à un double mode de gestion, mais aussi de garder un système de gestion et un outil de maintenance. De plus, les coûts n’auraient pas été forcément optimisés. Avec cependant un avantage, celui d’amorcer en douceur le virage vers le processus locatif. « Avec la seule location, l’inconvénient était surtout le manque d’expérience de ce sujet dans les centres hospitaliers. Parmi les avantages, les prestataires peuvent assurer le lien direct de gestion et de facturation avec chacun des pôles consommateurs de véhicules. Les pôles connaissent donc les coûts et n’engagent alors que les dépenses strictement nécessaires. Enfin, les véhicules de remplacement sont compris dans la prestation du loueur, ce qui évite aux pôles de faire appel à un véhicule supplémentaire pour prévenir les problèmes (accident, immobilisation). De ce fait, nous avons éliminé un ou deux véhicules. Mais nous avons dû convaincre du bien-fondé de cette analyse en interne, avec un vrai travail auprès des gestionnaires de pôle. Dans ce but, nous avons mis à leur disposition des outils de simulation », relate Philippe Honoré.
Une démarche de standardisation a également été menée à bien par le biais d’un cahier des charges fonctionnel. Par exemple, pour les mini-ludospaces, le radar de recul a été systématiquement demandé. Il a donc été adopté comme équipement standard, ce qui a accru le niveau de qualité. « Nous constations de fait de nombreux petits incidents sur ce type de véhicules. Sur les poids lourds, nous avons pareillement intégré une caméra de recul. Nous avons aussi retenu des critères liés au développement durable (consommation, normes, CO2) », détaille le responsable.
Quatre fournisseurs ont été retenus : Diac Location (Renault) pour les VP et les VU, Petit Forestier (Stricher) pour les poids lourds, DLM pour la location courte durée des VP et VU, et Fraikin Locamion pour les véhicules médicalisés d’urgence. Un point à souligner : avec un seul lot et un ou deux acteurs, la performance économique n’aurait pas été au rendez-vous.
La LLD moins chère que l’achat
De façon générale, une durée de 60 mois a été retenue, avec un kilométrage annuel compris entre 10 000 et 25 000 km pour les VP et VU. Pour les trois véhicules médicalisés d’urgence, le couple est de 30 mois et 90 000 km. En effet, ces modèles peuvent rouler jusqu’à 8 000 km par mois et nécessitent donc un renouvellement plus rapide.
Au total, la flotte présente un coût locatif complet de 535 000 euros. À l’achat, le coût annuel moyen aurait été de 600 000 euros en intégrant les amortissements, l’assurance, la main-d’œuvre du garage, le garage lui-même avec ses fournitures et équipements, ainsi que les quelques entretiens effectués à l’extérieur. À noter que la personne affectée au garage a été reclassée en interne dans une activité de maintenance. Élément positif : 120 000 euros ont été retirés de la revente du parc en salle des ventes.