Autour de la flotte, la démarche de rationalisation a été entamée il y a deux ans. « Nous avons alors fait plusieurs constats. Premier d’entre eux : notre parc très vieillissant, avec certains véhicules âgés de quinze à vingt ans, nécessitait d’être renouvelé dans sa totalité et non par des achats ponctuels », explique Martin Trelcat, directeur de l’hôpital. Avec un point à souligner : l’établissement est organisé en pavillons, au sein d’une forêt de 80 hectares. Le personnel réalise donc de nombreux petits déplacements de moins de 500 m, avec à la clé une usure prématurée sur les freins, les pneus et les boîtes de vitesse. « Notre budget maintenance était donc très élevé et nous passions beaucoup de temps à réparer des modèles anciens, très consommateurs d’essence, jusqu’à 25 l/100 km, et bien souvent vétustes », complète Martin Trelcat.
Deuxième constat : sur ce sujet de la flotte, l’hôpital ne disposait pas d’expertise en interne. Troisième constat : « Nous souhaitions réfléchir sur notre mode de gestion, la propriété, et sur les véhicules eux-mêmes, avec un passage à l’électrique pour une partie du parc. À noter que lors du lancement de notre démarche fin 2009, l’offre électrique n’était pas aussi développée qu’à l’heure actuelle », complète le dirigeant.
Cette réflexion autour de la flotte s’insérait aussi dans une démarche plus large autour de l’amélioration de la politique d’achat en vue d’optimiser les coûts.
Une démarche globale sur les achats de l’hôpital
« Parmi les portefeuilles de dépenses concernés, le parc constituait de fait le secteur le plus important. Nous avons donc lancé un appel d’offres couvrant une large part de nos dépenses et sélectionné le cabinet de conseil ERA, entre autres sur la qualité de la méthode de travail, très complète et détaillée. Nous avons passé un seul contrat avec ce prestataire qui a mis à notre disposition des experts sur chacun des sujets traités (flottes, fournitures de bureau, fournitures industrielles, restauration, gestion des déchets) », relate Martin Trelcat.
Pour la flotte, Patrice Leroy est venu sur place durant deux jours. Le consultant a collecté des informations sur le parc et le fonctionnement du garage, analysé les flux, les horaires, avant de poser un diagnostic financier qui incluait notamment le coût du garage pour la partie matériel. Il a proposé des pistes pour adapter la flotte aux besoins, puis a produit un rapport de situation avec différentes options parmi lesquelles l’hôpital a fait son choix. « Patrice Leroy a ensuite conçu l’appel d’offres que nous avons publié. Il a réceptionné les offres, les a analysées, avant de rédiger un rapport de recommandations. Pour chaque hypothèse, il a proposé un chiffrage, avec les gains attendus. »
Le parc a été renouvelé en deux fois. Au total, sur une vingtaine de véhicules, dix ont été remplacés, avec notamment sept modèles électriques. Trois véhicules ont été supprimés. « Nous avons réceptionné cinq modèles électriques et nous allons recevoir sous peu nos deux Kangoo Z.E. », reprend Martin Trelcat.
Parallèlement, l’hôpital est passé de l’achat à la LLD pour toute sa flotte. Selon les véhicules, le contrat comprend la maintenance, les trains de pneus et l’assurance. Au final, cette formule reviendra moins cher que l’acquisition classique et les coûts d’exploitation très élevés que l’hôpital connaissait auparavant. « Ainsi, nous pouvons estimer les économies à 24-25 % de l’ensemble de notre budget automobile. De même, les loyers sont passés en exploitation, sans amortissements, ce qui demeure un avantage à courte échéance. En outre, nous bénéficierons d’un renouvellement plus fluide. Enfin, le raisonnement se fait en coût complet où tout est compris », souligne Martin Trelcat. Qui poursuit : « C’est notre consultant qui nous a conseillé le recours à la location. Un choix d’autant plus pertinent qu’en 2010, nous n’avions pas les fonds pour acheter l’ensemble des véhicules. Autre élément important, nous avons bénéficié des aides de l’Ademe pour les modèles électriques, de 2 000 euros en 2010 et 2011. »
Une réflexion de long terme sur les déplacements
Au terme de la durée de la loi de roulage, l’hôpital reprendra et exploitera les véhicules électriques jusqu’au bout, uniquement s’ils sont en bon état. « À défaut, nous repartirons sur un nouveau contrat de LLD. Pour optimiser les valeurs résiduelles, nous attendons aussi les améliorations à venir sur les batteries et les charges utiles – ce dernier point restant pour nous à améliorer », pointe le directeur.
Enfin, l’hôpital travaille sur une autre hypothèse en interne : « Nous réfléchissons à rationaliser notre structure et à rassembler, dans un seul pavillon, l’ensemble de nos services supports. Si ce projet voit effectivement le jour, nous aurons alors besoin de moins de véhicules que nous rendrons donc au loueur », conclut Martin Trelcat.