« Depuis de nombreuses années, nous nous situons dans une démarche écologique et durable. Nous sommes les premiers en France à ne plus répandre de pesticides et de produits de l’industrie chimique. Nous avons également une labellisation Ecocert », rappelle d’emblée Serge Dessay, P-DG d’Hotravail. Cette démarche se distingue aussi par le recours à des panneaux photovoltaïques pour l’alimentation en électricité, et dès 2014 par l’usage de machines électriques pour l’activité plutôt que d’outillages thermiques. « Nous avons commencé par les machines employées pour notre activité et nous avons étendu la démarche aux véhicules », relate Serge Dessay.
Parmi les premières voitures électriques adoptées, celle de ce dirigeant qui roule depuis 2014 en Tesla. Et la totalité de la trentaine de VP devrait passer à l’électrique à terme. Du côté des 180 VUL, le changement est aussi en cours pour des modèles électriques de type Nissan e-NV200. Une vingtaine a déjà rejoint la flotte qui devrait basculer dans sa totalité à l’électrique d’ici la fin d’année ou le début 2021.
En mode électrique
Pour la recharge de ses véhicules, Hotravail a fait appel à une solution innovante. « Nous travaillons depuis longtemps avec EDF pour l’entretien de leur environnement. En 2016 ou 2017, l’opérateur nous a demandé de collaborer avec eux pour mettre en place un projet pilote V2G », explique Serge Dessay. Le Vehicle to Grid (V2G) participe au réseau électrique intelligent, « smart grid », que les opérateurs d’énergie comptent développer. Le V2G décrit la rationalisation de la recharge de la voiture selon les horaires les plus appropriés et, dans certains cas, la mise à disposition de l’énergie de la voiture pour le réseau auquel elle est connectée.
« Nous avons commencé par quatre bornes au siège de l’entreprise à Cestas (33). Maintenant, nous en mettons dans tous nos locaux, du bassin d’Arcachon jusqu’à Montpellier, Narbonne, Perpignan, Marciac dans le Gers. Tous les véhicules Nissan sont adaptés au V2G », décrit Serge Dessay. Au quotidien, pour les utilisateurs, rien ne différencie les bornes V2G des bornes classiques. « C’est au conducteur de décider sur une application quand il a besoin de la charge pleine. Le soir, il met le véhicule en charge. L’opérateur organise ensuite la charge comme il le souhaite et emploie l’énergie du véhicule selon ses besoins », détaille le responsable d’Hotravail.
Une solution innovante qui conforte l’entreprise dans son basculement progressif vers l’électrique. Mais si les solutions sont en place pour la recharge, le parc reste néanmoins largement thermique. Pour ses activités, Hotravail est en attente d’un véhicule électrique qui pourra se substituer à ses utilitaires actuels. « Nissan parle d’un 3,5 t électrique, l’e-NV300, mais nous attendons encore ce type de véhicule avec des autonomies de 250 à 300 km par jour », pointe le dirigeant. Quant aux hybrides, leurs caractéristiques ne séduisent pas ce responsable. « Nous avons essayé des hybrides mais ils demandent toujours l’entretien des moteurs et l’autonomie électrique est faible ; il faut prévoir des infrastructures de recharge coûteuses, auxquelles s’ajoute le coût de l’énergie », argumente Serge Dessay.
L’électrique en crédit-bail
Pour ses véhicules électriques, principalement des Nissan e-NV200 pour l’instant, Hotravail a opté pour le crédit-bail. Ce choix repose notamment sur le calcul d’amortissement. « Ce sont des véhicules que nous allons garder au minimum cinq ans. Au bout de trois ans, ils sont définitivement payés. Les quatrième et la cinquième années, ils ne coûteront que l’énergie, soit entre 1,50 et 2 euros/100 km, et ce sont des voitures sur lesquelles il y a peu d’entretien », commente Serge Dessay. Le peu d’entretien est aussi justifié par de faibles roulages : le véhicule qui roule le plus parcourt environ 150 km par jour avec de nombreux arrêts et des déplacements à petite vitesse puisque les interventions se font principalement dans les entreprises et les collectivités.
Serge Dessay est confiant pour la revente des véhicules électriques sur la base de son expérience avec ses précédentes Tesla. « La dernière avait 120 000 km au compteur, il restait à payer 31 000 euros sur le crédit-bail et le constructeur me l’a reprise à 62 000 euros », expose ce dirigeant. En reconnaissant toutefois que le prestige des utilitaires sur le marché de l’occasion n’est pas le même.