Pour Hyundai et Toyota, l’hydrogène s’imposera bien dans un futur lointain comme une technologie majeure dans le paysage automobile. Pour preuve, les deux constructeurs japonais investissent dans cette technologie depuis plus de vingt ans et ont chacun présenté plusieurs générations de modèles à PAC. Avec un objectif partagé : démocratiser cette technologie aux bénéfices environnementaux indéniables.
« L’hydrogène existe en abondance dans la nature et il peut être produit à partir de diverses sources renouvelables comme le vent ou l’énergie solaire, ce qui réduit les émissions de CO2 dans sa fabrication. À terme, nous espérons que les sources renouvelables de production d’hydrogène se développent. Sans oublier que les véhicules à PAC n’émettent pas de CO2 », avance Jean-Yves Jault, directeur de la communication de Toyota Europe.
Un réseau européen de recharge à développer
Si la recette semble séduire en Asie et aux États-Unis, la généralisation des véhicules à PAC demeure plus contrastée en Europe. « Nous allons atteindre l’objectif des 300 ix35 Fuel Cell écoulés en Europe principalement grâce à l’Allemagne qui possède d’ores et déjà un réseau structuré de stations à hydrogène et prévoit l’installation de 400 points d’ici 2020 », explique Franck Pichot, directeur marketing produit pur de Hyundai.
En France, la situation demeure radicalement différente. « Il y a eu un jeu entre les constructeurs et les fabricants de stations : tandis que les premiers attendent que les seconds installent des stations, ces derniers guettent la commercialisation en série de véhicules à PAC », décrit Franck Pichot.
Résultat : un réseau français aujourd’hui composé de deux bornes à hydrogène, toutes deux privées… Quelques projets sont cependant lancés : le département de la Manche vient ainsi de s’équiper de dix véhicules à PAC, alors que La Poste teste de son côté des Kangoo Z.E. dotés de PAC.
Toyota a décidé de prendre le taureau par les cornes pour remédier à ce problème de la recharge en Europe : « Cette technologie est viable mais avant qu’elle ne se démocratise, l’infrastructure de distribution d’hydrogène doit d’abord se développer à l’échelle européenne. En tant que constructeur, nous nouons des partenariats dans cet objectif », détaille Jean-Yves Jault. Une collaboration qui fait ses preuves puisque des pays en Europe sont plus avancés que d’autres à l’image de l’Allemagne donc avec 50 stations, du Royaume-Uni avec 15 stations d’ici la fin 2015, et du Danemark avec 15 stations. Et ce n’est qu’un début.
Les avancées dans les pays voisins devraient inciter la France à se mettre à la page, souligne Franck Pichot, de Hyundai. « La France et les autres pays moins en pointe sur le sujet devront suivre l’exemple de l’Allemagne afin de créer un réseau de bornes structuré de dimension européenne, argumente-il. Et même si en France le lobby en faveur du véhicule électrique sait se faire entendre. Les véhicules électriques et thermiques ont leurs limites, les uns à cause de l’autonomie restreinte, les autres à cause de leur utilisation d’énergie fossile. Dans ce contexte, l’hydrogène possède un vrai potentiel de développement », argumente Franck Pichot.
Baisser les prix avec la production en masse
S’agissant du coût, les deux constructeurs se veulent optimistes : si la version hydrogène de l’ix35 coûte actuellement 66 000 euros contre 25 000 euros pour son homologue thermique, Hyundai mise sur une commercialisation à grande échelle pour diminuer rapidement le prix, comme le souligne Franck Pichot : « 66 000 euros correspond à un tarif de commercialisation pour 1 000 unités fabriquées et 17 années de R&D. Si la production augmente à l’avenir, tout laisse à penser que le tarif reculera en conséquence. »
Dans ce contexte, Hyundai réfléchit d’ores et déjà à la commercialisation de son prochain véhicule à PAC, vraisemblablement positionné sur le segment haut de gamme. Un enthousiasme partagé par Jean-Yves Jault pour Toyota Europe : « Les véhicules à PAC ont en commun des composants avec l’hybride, ce qui a permis de baisser de 95 % les coûts de la Mirai, comparé aux générations précédentes de modèles à PAC. » À suivre
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