id verde : l’essence en réflexion

Suite à la conquête de marchés et aux rachats d’autres sociétés, la flotte d’id verde est en croissance depuis trois ans. Très fortement orientée VU, elle a dépassé cette année les 1 000 véhicules dont plus de 250 véhicules de fonction en LLD. En mars 2014, l’entreprise a défini une politique de renouvellement de son parc avec un objectif de modernisation. Les véhicules sont commandés dans le cadre d’accords avec trois constructeurs et tous financés en LLD, avec une loi de roulage moyenne de 100 000 km/42 mois pour les voitures de fonction.

« Nous n’avons pas de véhicule de plus de cinq ans transportant du personnel, se félicite Pascal Amico, directeur des achats d’id verde. Premièrement, cela constitue un élément de sécurité renforcé : un véhicule plus récent est plus sécuritaire et mieux entretenu, ce qui fait reculer les risques liés à la circulation. Et deuxièmement, cette stratégie amène à moderniser les motorisations et les transmissions, avec le passage progressif en boîte automatisée. Cela contribue à diminuer l’empreinte carbone de la flotte. »

Des chiffrages pour l’essence et le diesel

« Depuis cette année, nous faisons chiffrer systématiquement les véhicules en diesel et essence. Ainsi, en 2017, nous avons mené une étude sur les cinq premières catégories. » Par exemple, dans la catégorie 1, la plus basse d’attribution, Pascal Amico a comparé la Citroën C3 Feel Business berline 5 portes en diesel 75 ch et en essence 82 ch – deux moteurs équivalents. Idem pour la Clio Business Energy DCI 75 et TCE 90. Ces quatre véhicules ont un prix d’achat équivalent, autour de 20 000 euros TTC.

Ces comparaisons ont conduit à deux constats. « Tout d’abord, le taux d’émissions du véhicule essence est supérieur à celui du diesel, passant de 85 à 105 g/km de CO2 pour la Renault. Or, aujourd’hui, le CO2 reste le seul indicateur qui fait foi pour une entreprise, et il est dans ce cas défavorable à l’essence. Ainsi, bien que la fiscalité de l’essence reste en dessous du seuil de malus, sa position est dégradée en matière d’empreinte CO2 pour l’entreprise sur l’année », explique Pascal Amico.

Ensuite, toutes choses égales par ailleurs, le loyer n’est pas compétitif pour l’essence. « Sur des véhicules de type C3, Clio ou 208, à loyer comparable entre essence et diesel, il n’y a pas de différence en faveur de l’essence. Or, l’impact de la TVS n’est pas neutre : pour une Clio DCI 75, la TVS revient à 210 euros, tandis qu’elle s’élève à 440 euros pour la Clio TCE 90. À l’échelle d’un loyer classique aux alentours de 350 euros par mois, la TVS génère un surcoût de 5 à 10 % en essence », signale le directeur des achats.

Le diesel garde l’avantage

Et plus les véhicules montent en gamme, plus les résultats s’éloignent des critères économiques et écologiques d’id verde. « En comparant une 308 en diesel HDI 120 ch et une 308 Puretech 1.2 l 110 ch, nous retrouvons les même éléments que sur les petits modèles, mais l’écart entre essence et diesel se creuse. Idem pour la 3008 ou le C4 Picasso. En effet, les loueurs ont une politique de VR moins performante sur l’essence plus le véhicule monte en gamme », constate Pascal Amico.

« En 2017, l’essence ne présentait donc pas d’intérêt économique ni par le loyer, ni par la TVS, ni même par l’abattement de la fiscalité sur le carburant, limité pour le moment à 10 %, résume-t-il. Ces éléments ne nous ont pas permis de retenir des modèles essence en 2017 pour la flotte de fonction. Mais le passage du diesel à l’essence reste un sujet très important pour nous qui travaillons dans le paysage. La VR des véhicules essence fera donc partie des indicateurs que nous suivrons de près en 2018. » La prochaine étude sera menée en décembre 2018, pour validation de la politique voiture en en janvier suivant. Chaque véhicule de fonction pourrait basculer en essence dès que l’équilibre sera atteint.

En parallèle, l’entreprise est en attente de motorisations propres – et en particulier de capacités d’autonomie supérieures qui s’annoncent au-delà des 300 km –, et a mis ponctuellement en place des véhicules électriques quand l’usage s’y prêtait.