
En charge de consolider et développer les 4 000 entreprises françaises de la filière automobile, la PFA a lancé en janvier 2015 un cycle d’innovation sur les sujets considérés comme stratégiques pour les quinze prochaines années.
« Le cycle commence par un positionnement technique de filière, il se poursuit par des roadmaps et nous avons été jusqu’à remplir des fiches d’innovation », a expliqué Éric Poyeton, directeur général de la PFA. Les propositions d’innovation sont ensuite récoltées sur une plateforme en ligne et les PME viennent « pitcher » devant les grands groupes, avec pour objectif le lancement de programmes ou le développement de relations d’affaires. Parmi les sujets stratégiques : l’hydrogène, les batteries et les matériaux.
L’hydrogène pour les flottes captives
« Nous considérons que l’hydrogène est une énergie qui ne peut pas vivre seule, a déclaré Éric Poyeton. Nous pensons qu’elle va se développer dans le B2B, pour les besoins électriques des flottes captives », comme par exemple celles de La Poste ou EDF. La PFA souhaite également récolter l’avis des acteurs de la filière sur la chaîne de valeur des batteries, et en particulier leur seconde vie. L’organisme travaille aussi sur les matériaux rares et de conflit, sur la base des données géodésiques, et sur les matériaux d’allègement.
Cinq programmes collaboratifs
En parallèle, la PFA a lancé cinq programmes collaboratifs. Le premier, intitulé « Véhicules à faible empreinte environnementale », prend la suite du programme « 2L100 » (véhicule 2 l/100 km). Son objectif : étudier le cycle de vie complet de la voiture pour diminuer son empreinte environnementale à toutes les étapes, et non plus uniquement ses émissions de CO2. Ce nouveau programme intègre entre autres le projet FORCE (Fibre optimisée et réaliste de carbone Economique), lancé en 2014. Initié par Faurecia et piloté par l’IRT Jules Verne, il vise à réduire le coût de la fibre de carbone de 46 à 6 euros du kilogramme en construisant en France une ligne pilote de production industrielle.
Le véhicule autonome en ligne de mire
Autre grand programme : le véhicule autonome. La filière automobile a déjà réussi plusieurs avancées sur le sujet, telles l’obtention des autorisations pour les expérimentations de roulage sur route ouverte avec conducteur distrait et la construction d’une piste d’essai à Montlhéry (Essonne). Trois projets sont en cours : sur les véhicules légers, les véhicules industriels et les bus et navettes. Ces derniers représentent une piste d’évolution potentielle, grâce au bon positionnement des français Navya et Easymile.
Les trois autres programmes couvrent le sujet des véhicules connectés ; du stockage d’énergie, avec des projets pilotés par le CEA sur l’hydrogène et les batteries ; et enfin des bornes de recharge, avec la participation de la PFA à l’établissement des normes ISO.
Identifier les tendances post-2030
À travers ces projets d’innovation, la PFA veut donner une vision technologique à une quinzaine d’années, pour aider les industriels à orienter leur stratégie. L’organisme entend aussi jouer un rôle dans l’établissement de standards, aussi bien français qu’européens. Un des enjeux majeur est donc le partage d’information et la mutualisation, y compris avec d’autres filières : tous les projets sont ainsi sous propriété intellectuelle partagée.
La PFA travaille également sur la période post-2030 : cinq tendances seront étudiées en 2017. En particulier, un budget de plus de 2 millions d’euros a été alloué à un projet sur l’impression 3D, afin d’évaluer le potentiel de cette technologie pour la production en série. La PFA financera en outre des projets sur les combustibles solides, le Lifi en remplacement du Wifi, les matériaux bioinspirés et l’amélioration de la qualité de l’air, à l’extérieur comme à l’intérieur des véhicules.