JCDecaux : un verdissement accéléré

Le covid-19 peut amplifier des tendances déjà amorcées. Sur le territoire français, si JCDecaux avait commencé à optimiser sa flotte avant la crise, la pandémie a ralenti son activité et l’a incité à revoir le périmètre de son parc à la baisse. Dans l’Hexagone, le spécialiste de l’affichage publicitaire et du mobilier urbain s’appuyait sur 2 040 véhicules fin 2021. Sa flotte comptait 2 200 unités début 2020. Aujourd’hui, ce parc rassemble 1 450 VUL et 490 véhicules de fonction.

Sa flotte carbure encore majoritairement au thermique. Mais JCDecaux opère un virage important pour la verdir. « Nous voulons anticiper les obligations de la loi d’orientation des mobilités (LOM) et nous adapter à la mise en place des zones à faibles émissions-mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants », détaille Mathieu Charpentier, directeur de la flotte automobile, du transport et de la logistique.

Du GNV et de l’électrique

Pour verdir son parc de VUL , JCDecaux a choisi le GNV, l’électrique et le PHEV. Ainsi, le Ford Transit plug-in (PHEV) est-il employé dans le cadre de l’entretien des sanitaires parisiens. La flotte accueille aussi des Citroën Berlingo électriques et des Fiat Ducato au GNV. « La situation se tend sur le GNV puisque, désormais, seul Iveco commercialise cette technologie, précise Mathieu Charpentier. Et moins il y aura de véhicules, moins il y aura de stations de ravitaillement alors même que le réseau reste encore sous-dimensionné. Ce sera difficile de développer le GNV dans les ZFE-m », poursuit ce responsable.

Pour ses voitures de fonction, la car policy de JCDecaux compte six catégorie s. Avec 300 unités sur 490, le thermique domine encore largement le mix énergétique. Parallèlement, 117 VP roulent à l’essence, 38 à l’hybride simple, douze au PHEV et neuf à l’électrique. En résumé, le diesel représente encore une majorité du parc mais la transition est en marche. « JCDecaux a toujours intégré des véhicules électriques à sa flotte », fait remarquer Mathieu Charpentier. Tout en soulignant que l’organisation de l’entreprise ne permet pas actuellement de basculer entièrement à l’électrique. L’autonomie des batteries ne répond en effet pas à l’ensemble des besoins. « Nous ne parcourons pas plus de 200 km par jour mais nos conducteurs doivent pouvoir recharger alors que les possibilités restent rares dans les copropriétés », ajoute Mathieu Charpentier.

JCDecaux établit sa car policy en milieu d’année pour bénéficier de davantage de temps pour échanger avec les constructeurs. La grille 2021-2022 fait la part belle aux véhicules à faibles émissions : leur proportion va grimper à 15 % au sein de la flotte. Ils constituent 55 % des véhicules référencés et la moitié d’entre eux sont des modèles 100 % électriques. Les PHEV figurent également en bonne place, leur fiscalité étant plus avantageuse par rapport aux hybrides simples. Sur 25 modèles hybrides proposés, vingt sont rechargeables.

Une car policy électrifiée

Avec le formulaire de demande de renouvellement du véhicule, JCDecaux obtient sa loi de roulage. Si le conducteur parcourt moins de 20 000 km par an, il est éligible à un véhicule à faibles émissions. Si 20 % des utilisations se font en ville et 80 % en zone rurale, l’hybride, l’hybride rechargeable et l’électrique pourront répondre à la demande. En revanche, avec 80 % de trajets sur autoroute et 20 % en ville, le PHEV n’est pas envisageable, contrairement à l’hybride et à l’électrique s’il existe des possibilités de recharge.

Les conducteurs ont réservé un bon accueil à cette nouvelle stratégie. « Ils comprennent que nous verdissons la flotte par conviction. Ils réalisent que la politique flotte prend en considération des critères réels et qu’il ne s’agit pas de “green washing“ », conclut Mathieu Charpentier.