Jean-Baptiste Hy, Services des achats de l’Etat : « Réduire le nombre de véhicules de 10 000 d’ici 2013 »

Pour l’État, revoir les coûts à la baisse est un impératif qui touche l’ensemble des postes de dépenses, et tout particulièrement les flottes automobiles. Remise en question des besoins, révision de la car policy, suppression des véhicules anciens et polluants, passage au fleet management : Jean-Baptiste Hy  directeur adjoint, Services des achats de l’État (SAE) détaille tous les leviers à actionner.
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Que signifie la réduction des coûts pour la flotte de l’État ?

Cela signifie plusieurs choses à la fois. D’abord, connaître précisément la composition du parc des services de l’État et de ses opérateurs, parc qui appartient à des entités différentes : ministères, opérateurs de l’État (universités, ONF, Voies navigables de France, etc.), mais aussi gendarmerie, police, douanes et désormais services interministériels locaux. On estime à 150 000 le nombre de ces véhicules, dont 20 000 externalisés en LLD depuis quatre ans par le ministère de la défense, 20 000 gérés par la gendarmerie et 20 000 par la police. Un peu plus de 30 000 VP (hors VU, autocars, deux-roues et véhicules des forces de sécurité) concernent les administrations de l’État et sont achetés principalement à l’Ugap.

Connaissez-vous le coût de gestion de ce parc ?

C’est une autre préoccupation. Pour agir, il est essentiel de déterminer les conditions d’utilisation ou encore leur coût réel de gestion et d’entretien de nos véhicules. Hors carburant, nous estimons qu’ils ont un coût moyen d’utilisation de 1 000 euros/an. À l’heure actuelle, ils sont le plus souvent entretenus dans les garages administratifs ou classiques, au même titre que ceux des particuliers.

Quels gains visez-vous sur l’entretien ?

Dans le cadre du contrat de fleet management passé avec ALD Automotive, nous estimons à 20 % les gains réalisables sur l’entretien grâce à l’intervention du prestataire. Un dernier levier de réduction des coûts passera aussi par le rajeunissement du parc. Celui géré par le ministère de la défense a d’ores et déjà été rajeuni grâce au contrat d’externalisation ; mais l’âge moyen du reste du parc de l’État est d’environ 5,5 ans et 30 % des véhicules ont plus de 7 ans.

Qu’a imposé la récente circulaire du premier ministre sur l’organisation des flottes ?

Cette circulaire du 2 juillet 2010 a repris tous les critères de dimensionnement des parcs et les règles d’attribution et de gestion des véhicules : révision de la taille des parcs, baisse des gammes de véhicules, limitation des attributions individuelles de véhicules et des usages privatifs, mise en pool des voitures. Une véritable rationalisation est donc en train de se mettre en place dans les services de l’État. Tous les ministères sont en train de finaliser le plan de gestion de leurs flottes pour les trois ans à venir sur les bases fixées par cette circulaire, sachant que tous doivent recourir au contrat ALD d’ici 2011. L’idée est de réduire le nombre global de véhicules de 10 000 unités d’ici 2013. Concrètement, nous cédons ou détruisons tous les véhicules de plus de 7 ans et nous n’en remplaçons qu’un sur deux. Par ailleurs, les ministères ont obligation de recourir aux marchés de l’Ugap. Enfin, ils devront respecter les nouveaux seuils d’émissions de CO2 : 130 g en 2009 avec une dérogation jusqu’à 15 %, 125 g en 2010 avec une dérogation de 10 % et 120 g avec une dérogation limitée à 5 % en 2011.

L’État en chiffres

• Environ 150 000 véhicules dans la flotte de l’État

• 20 000 véhicules gérés en LLD pour le ministère de la défense

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