Pour la prévention des risques routiers, Johnson & Johnson change les formats de ses formations pour renforcer leur efficacité. « En fonction de ces formations, les réponses des stagiaires varient, explique Martine La Roche, responsable de la flotte. Chacune d’entre elles ne touche pas les stagiaires de la même manière. »
Le laboratoire utilise l’indice CPMM (Crash Per Million Miles), soit le nombre d’accidents par million de miles parcouru. Cet indice lui permet de se comparer aux autres filiales du groupe et aux autres laboratoires pharmaceutiques. Dans ces statistiques, le laboratoire distingue les incidents (bris de glace, vandalisme, chocs sur les parkings, etc.), des accidents de la circulation et de manœuvre.
Des objectifs ambitieux
En 2016, le CPMM a atteint 7,10, un résultat au-dessus des objectifs très ambitieux fixés à 6. L’an passé, Johnson & Johnson a totalisé 179 accidents dont 91 sont survenus dans la circulation. Et n’a enregistré aucun sinistre corporel, une bonne performance pour une flotte de 1 250 véhicules. Chaque trimestre, la sinistralité fait l’objet d’une analyse dans le cadre d’un plan d’accompagnement.
Depuis 1994, Johnson & Johnson travaille à la prévention des risques routiers avec un programme récurrent baptisé Safe Fleet. Une équipe de huit personnes dirigée par le président du laboratoire français fixe la stratégie et pilote les actions de communication parallèlement à leur métier d’origine.
« Il est facile de sensibiliser les collaborateurs du siège, mais plus compliqué de mobiliser ceux disséminés sur le territoire national », constate Martine La Roche. Johnson & Johnson mobilise donc les managers des équipes de terrain pour qu’ils jouent le rôle de relais.
Safe Fleet déborde des conducteurs des véhicules de fonction pour embrasser l’ensemble des collaborateurs. Régulièrement, des journées de sensibilisation sont organisées autour de la prévention routière avec la participation de partenaires et le rappel des bonnes pratiques.
En outre, des messages sont envoyés aux collaborateurs tout au long de l’année à l’occasion d’événements saisonniers comme les départs en vacances. « La répétitivité est importante et les actions doivent être soutenues au plus haut niveau », affirme Martine La Roche.
Malgré ce travail de fond, Johnson & Johnson arrive encore à faire baisser sa sinistralité. Depuis deux ans, le laboratoire travaille avec Beltoise Évolution. « Changer régulièrement de partenaire est important pour obtenir davantage de résultats, juge Martine La Roche. Chaque méthode apporte une plus-value. »
Les limites du circuit
Le laboratoire s’adapte en permanence aux évolutions pour maintenir sa sinistralité sous contrôle. Ainsi, il n’a pas attendu la loi pour interdire le téléphone au volant, avec ou sans kit mains-libres. Jugé comme l’un des risques les plus importants, le risque routier est pris en compte en tant que tel dans le document unique.
Depuis dix ans, Johnson & Johnson forme tous les nouveaux conducteurs dans les six mois qui suivent leur intégration. Ces sessions se répètent tous les trois ans. Jusqu’en 2014, ces formations se déroulaient sur circuit avec des ateliers pour appréhender le freinage d’urgence, la perte d’adhérence, etc.
« Nous avons vu les limites de cette pratique, note Martine La Roche. Les situations étudiées sur circuit ne sont pas celles le plus souvent rencontrées par les conducteurs. Dans ces conditions, ces derniers n’appréhendent pas la formation comme le reflet d’une situation réelle. »
Désormais, Johnson & Johnson déploie un stage sur simulateur de conduite et sur route dont le programme a été conçu sur mesure. Lors de ces sessions, les conducteurs prennent conscience de leurs mauvaises habitudes. L’efficacité est réelle : entre 2015 et 2016, le nombre d’accidents de la circulation et de manœuvre a diminué de 12 %.
Très sensible au risque routier, Johnson & Johnson a été l’une des 21 premières entreprises à signer en octobre dernier les « Sept engagements pour une route plus sûre ». Lancé par les ministères de l’Intérieur et du Travail, cet appel en faveur de la sécurité routière au travail a vocation à faire tâche d’huile.
Après chacun des stages, Johnson & Johnson interroge ses collaborateurs. Ils manifestent leur enthousiasme et leur reconnaissance. Selon Martine La Roche, « ils réalisent que Johnson & Johnson agit pour leur sécurité et pour celle des autres usagers de la route. »
La flotte de Johnson & Johnson en chiffres
Le laboratoire gère 1 250 VP achetés sur fonds propres et conservés trois ans en moyenne. Le kilométrage moyen s’élève à 100 000 km pour les délégués médicaux, à 80 000 pour leurs managers et 60 000 pour les collaborateurs du siège. Les constructeurs sont imposés aux filiales européennes : BMW, Ford, Mercedes, Renault et Volvo.