« Au-delà de notre action pour l’environnement à travers les parcs éoliens que nous installons, nous voulions agir aussi sur les émissions de gaz à effet de serre dans notre travail au quotidien. Et le transport constitue la plus grande part de nos émissions de CO2 », souligne d’emblée Johann Tardy, le directeur général de Kallista. Qui met en avant une particularité de son entreprise : les conducteurs sont de très gros rouleurs avec des trajets moyens de l’ordre de 300 km, mais de manière ponctuelle, pour un kilométrage d’environ 30 000 km par an. « Nous sommes implantés à Paris, Bordeaux et Lyon, mais nos parcs éoliens se répartissent dans toute la France », poursuit ce responsable.
Électrification en cours
Kallista a commencé sa réflexion sur le parc automobile en 2015 et intégré le premier véhicule électrique, une Tesla S, en 2016. « À ce moment-là, c’était sur le marché le seul modèle doté d’une autonomie qui réponde à nos besoins », note Johann Tardy. En 2019, l’entreprise a multiplié les véhicules électriques dans sa flotte grâce à l’arrivée sur le marché de modèles plus abordables et dotés d’une autonomie suffisante, de l’ordre de 400 km réels : le Kia e-Niro, puis le Kona Electric de Hyundai. « L’entrée de ces véhicules dans notre parc en 2019 traduisait aussi une volonté de cohérence avec l’annonce officielle du développement de notre réseau de stations de recharge très haute puissance, directement alimentées par des éoliennes », pointe Johann Tardy.
« Mais pour l’usage que nous faisons de nos véhicules, l’électrique n’est pas la solution de facilité, reprend ce dirigeant. La première motivation pour le passage aux véhicules électriques était de diminuer notre empreinte carbone. Aujourd’hui, c’est aussi un enjeu économique. En coût total, pour un véhicule équivalent, l’électrique est devenu plus intéressant que le thermique. Nous avons testé l’hybride avec des Yaris, Prius et 508, avant de passer à l’électrique. Ces motorisations ne nous permettaient pas de faire beaucoup d’économies. L’hybride est pertinent en ville mais nous sortons beaucoup sur les autoroutes et le gain n’est alors pas important », détaille Johann Tardy.
Désormais, Kallista est en attente de la sortie de nouveaux modèles pour étoffer sa flotte. « Les véhicules de la plate-forme Peugeot eVMP ou encore la Volkswagen ID.3 proposent des autonomies et des capacités intéressantes de recharge », illustre Johann Tardy.
La question de la recharge
Pour la recharge des véhicules à proximité des sites de l’entreprise, les conducteurs utilisent majoritairement des bornes installées dans des parkings publics. « Mais sur ces emplacements, nous avons parfois la surprise de ne pas avoir de bornes en quantité suffisante. Cela s’améliore mais il ne faut pas relâcher les efforts, recommande ce dirigeant. Et recharger en déplacement n’est pas non plus toujours confortable. Il faut que la recharge rapide se développe davantage. Actuellement, seul le réseau Tesla affiche un maillage suffisamment dense pour la recharge rapide mais il n’est pas ouvert à tous, déplore Johann Tardy. En décembre dernier par exemple, lors des périodes de vacances de fin d’année, tous les points de charge en accès public étaient occupés sur les grands axes. Il faudrait disposer de stations avec plus de bornes », conclut-il. En 2019, l’arrêt du réseau de recharge Corri-door a aussi généré pour Kallista de grosses difficultés.