Khalil Ait-Mouloud est responsable du département enquêtes de rémunération chez Willis Towers Watson France.
« En France selon notre étude Company Car, 75 % des dirigeants peuvent bénéficier d’une voiture de fonction. Dans ce contexte, l’avantage voiture octroyé par l’employeur est compris entre 530 et 1 100 euros bruts par mois, avec une moyenne de 850 euros, soit 10 200 euros bruts par an. Sont aussi éligibles 60 % des managers, avec un gain de 470 à 900 euros et une moyenne de 680 euros par mois, et 40 % du reste de l’encadrement, soit un gain de 370 à 700 euros et une moyenne de 540 euros par mois.
La population des commerciaux est très...
Khalil Ait-Mouloud est responsable du département enquêtes de rémunération chez Willis Towers Watson France.
« En France selon notre étude Company Car, 75 % des dirigeants peuvent bénéficier d’une voiture de fonction. Dans ce contexte, l’avantage voiture octroyé par l’employeur est compris entre 530 et 1 100 euros bruts par mois, avec une moyenne de 850 euros, soit 10 200 euros bruts par an. Sont aussi éligibles 60 % des managers, avec un gain de 470 à 900 euros et une moyenne de 680 euros par mois, et 40 % du reste de l’encadrement, soit un gain de 370 à 700 euros et une moyenne de 540 euros par mois.
La population des commerciaux est très largement éligible à ce type d’avantage, soit 80 % d’entre eux. Avec à la clé une somme de 320 à 840 euros bruts, pour une moyenne de 630 euros par mois. Dans la grande majorité des cas, l’éligibilité pour les commerciaux est liée à la nature de leur fonction, tandis que pour les non-commerciaux elle dépend de leur statut ou de leur position dans l’organisation.
Mettre en place une politique voiture constitue un outil de motivation et un instrument de reconnaissance pour les bénéficiaires. Par ailleurs, la prise en charge des frais de carburant peut représenter un outil de management et de motivation supplémentaire.
La réflexion autour des avantages liés à l’utilisation de voitures électriques va évoluer. Il est donc important de considérer le concept de “salarié-consommateur“. Alors que la personnalisation de la rétribution globale devient un sujet majeur pour les employeurs, il est nécessaire de s’adapter aux attentes très différentes des salariés : certains souhaiteront bénéficier d’un avantage voiture et d’autres d’un moyen de transport alternatif. L’optimisation de la rétribution globale passe d’abord par une bonne compréhension de ces besoins.
Pour des voitures de fonction, un des principaux leviers d’optimisation des montants engagés par un employeur reste la détermination du niveau de participation du salarié (selon les populations concernées ou le niveau de gamme du véhicule), ce qui peut venir annuler le montant de l’avantage en nature valorisé.
Pour l’employeur, l’intérêt de la voiture repose aussi sur les possibilités de valoriser l’avantage en nature voiture (selon les frais réels ou la méthode du forfait annuel), un AEN qui doit être reporté en paie et donc assujetti à cotisations sociales salariales et patronales. En effet, pour un véhicule en location (avec ou sans option d’achat) avec le choix de la méthode du forfait annuel, l’avantage voiture est valorisé en fonction d’un forfait à 40 % ou 30 % du coût global annuel de la location, de l’assurance et de l’entretien, selon que l’employeur prend ou pas en charge le carburant. De fait, si l’employeur offre à un salarié une voiture de fonction valorisée à 1 000 euros par mois, cet AEN sera valorisé à 400 ou 300 euros seulement pour le calcul des cotisations sociales. Par conséquent, mettre à disposition un véhicule de fonction reste plus avantageux que de verser l’équivalent de ce coût en salaire.
Enfin, le gain pour l’employeur réside aussi dans la réduction des coûts liés au suivi administratif en cas de gestion centralisée des véhicules, dans l’optimisation des temps de trajet des collaborateurs (et donc leur temps de présence dans l’entreprise) et dans la motivation supplémentaire liée à cette reconnaissance pour le dirigeant/salarié.
Le régime fiscal et social lié à la valorisation des véhicules de fonction est avantageux en France et de nombreux employeurs en profitent pour optimiser la rémunération globale en offrant une voiture de fonction en lieu et place d’un élément monétaire. »