Koesio : 650 véhicules électriques en 2024

Koesio a décidé de diminuer ses émissions de CO2 d’un quart et agit sur l’ensemble de ses activités dont sa flotte automobile de 1 600 véhicules. Ce spécialiste des services numériques pour les entreprises se concentre sur les modèles 100 % électriques et vient de déployer, dans un laps de temps réduit, des bornes de recharge dans ses différents sites.
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Spécialiste des services numériques pour les entreprises, Koesio s’appuie sur une flotte de 1 600 véhicules dont 240 véhicules électriques actuellement, avec un objectif de 650 véhicules électriques prévus au 31 mars 2024.

D’ici au 31 mars 2024 et par rapport au 31 mars 2021, Koesio, spécialiste des services numériques pour les entreprises, veut baisser de 24 % ses émissions de CO2 : un objectif qui concerne l’ensemble de ses activités dont l’immobilier et les véhicules, la flotte s’enrichissant en modèles électriques. Après tout, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à exprimer leur volonté de préserver l’environnement et de lutter contre le réchauffement climatique. Et Koesio fait partie de ces acteurs pour lesquels les sujets environnementaux figurent au cœur de la stratégie de développement.

En s’appuyant sur les documents de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, Koesio a estimé à 41 % le pourcentage de ses véhicules à convertir à l’électrique pour atteindre son objectif de limitation de son empreinte carbone. « Pour y parvenir, nous devons agir sur la durée d’utilisation des véhicules et sur leurs sources d’énergie », explique François Frelet, directeur patrimoine et logistique. En cohérence avec cette stratégie, Koesio électrifie sa flotte et prolonge les périodes de détention. Avec l’allongement des délais de livraison dus aux pénuries et avec la prolongation des contrats de location longue durée, cette seconde exigence se fait aujourd’hui sous contraintes.

En achat et en LLD

Koesio finance ses 1 600 véhicules en achat ou en LLD ; le choix se fait en fonction de l’évaluation du risque à la revente des modèles. Avec des prix élevés et une revente parfois plus longue, les voitures des cadres ont tendance à être financées plus souvent en achat. Cela étant, Koesio a recours principalement à la LLD. « Mais pour allonger les durées de détention au-delà de cinq ans, les loueurs ne proposent plus de solution », regrette François Frelet.

Dans la car policy de Koesio, Peugeot et Renault voisinent avec Volkswagen et Volvo. « Notre catalogue de véhicules électriques reste encore assez pauvre, avec des Peugeot e-Partner et e-208, des Renault Zoé et Mégane E-Tech », observe François Frelet. Koesio privilégie les concessionnaires avec lesquels l’entreprise entretient des relations commerciales.

Lancée il y a vingt mois, la démarche d’électrification du parc s’est d’abord attachée à convaincre les collaborateurs. Pour attribuer les bons modèles aux bons conducteurs, Koesio a établi six profils éligibles. La capacité à recharger sur les différents types de bornes (domicile, lieu de travail, public) a permis notamment de départager les différents conducteurs. « Un technicien capable de recharger à domicile et en agence accède au véhicule électrique, précise François Frelet. En revanche, un technicien sans possibilité de recharge à domicile et passant la majeure partie de son temps en clientèle sera exclu de la grille d’attribution. »

Fin 2022, Koesio avait déjà installé 189 bornes de recharge pour ses véhicules électriques, dans 73 de ses agences. « Plusieurs centaines de milliers d’euros ont été nécessaires et ce, avant même l’arrivée des premiers véhicules électriques », souligne François Frelet.

L’envolée des prix de l’électricité

Selon une idée reçue, un véhicule électrique à l’autonomie limitée serait incompatible avec des kilométrages élevés. Au contraire, pour Koesio et sous l’angle économique, l’électrique convient aux conducteurs intensifs. « La différence de coût de l’électrique avec le thermique se fait sur le prix d’achat, plus élevé, et sur le prix de l’énergie, plus bas, calcule François Frelet. L’équilibre se rétablit après avoir parcouru un certain nombre de kilomètres. » Mais l’actualité a remis en question les calculs de rentabilité réalisés il y a plusieurs mois. Maintenant, le prix de l’énergie s’est envolé et cet équilibre a été rompu. La balance penche d’autant plus en défaveur de l’électrique que son prix d’achat a augmenté davantage que celui du thermique.

À la fin de l’année 2022, les véhicules électriques représentaient 15 % du parc automobile de Koesio. Mais le rythme de l’évolution vers les électrons reste freiné par les difficultés d’approvisionnement des constructeurs et par les livraisons décalées dans le temps. « Un véhicule annoncé en novembre dernier a été repoussé en janvier », note François Frelet.

Pour verdir sa flotte, Koesio privilégie l’électrique et rejette l’hybride. Ce choix s’explique par une fiscalité de moins en moins favorable à cette dernière technologie et par des habitudes de conduite peu efficaces au regard des objectifs de baisse de CO2 de l’entreprise. « À travers nos retours d’expérience, nous nous sommes aperçus que les conducteurs ne jouaient pas le jeu de l’hybride et que les consommations atteignaient des niveaux catastrophiques », rappelle François Frelet.

Si le choix du véhicule 100 % électrique s’est imposé à Koesio, le spécialiste de l’informatique BtoB regrette les incertitudes sur l’évolution du prix de l’électricité. Les investissements réalisés s’avèrent plus risqués avec des tarifs multipliés par deux, trois ou cinq.

189 bornes sur 73 sites

L’électrification du parc s’accompagne aussi d’un ambitieux projet de déploiement de bornes de recharge. Fin 2022, accompagné par Myvee, loueur spécialisé dans l’électrique, et Waat, opérateur d’infrastructures, Koesio a d’ores et déjà installé 189 bornes dans 73 de ses agences. « Cette partie a représenté la plus grande part de l’investissement consenti pour électrifier notre flotte, détaille François Frelet. Plusieurs centaines de milliers d’euros ont été nécessaires et ce, avant même l’arrivée des premiers véhicules. »

Koesio a opté pour des bornes d’une puissance de 22 kW, bien que, à l’exception de la Renault Zoé, les véhicules se rechargent à une puissance de 11 kW. « Nous avons besoin d’une gestion intelligente pour fournir l’énergie, continue François Frelet. Nous privilégions les modes de recharge où l’électricité est la moins chère, soit aux domiciles des collaborateurs qui bénéficient du bouclier énergétique, soit sur le site des agences où nous gérons les contrats au mieux pour bénéficier de tarifs compétitifs. » Le directeur patrimoine et logistique de Koesio pointe aussi les tarifs élevés des bornes publiques qui, en décembre 2022, variaient de 40 centimes d’euro le kWh à 75-80 centimes sur autoroute. « Le coût se rapproche alors de celui de l’essence », souligne-t-il.

L’installation de bornes aux domiciles des collaborateurs constitue aussi un vrai sujet de préoccupation pour Koesio. Lesté par les travaux d’installation, le coût est alors important et se rapproche de celui des infrastructures déployées sur le site des agences. Néanmoins, le spécialiste de l’informatique BtoB participe aux frais à concurrence d’un forfait unique pour ses collaborateurs. De son côté, l’électricité est remboursée selon les kilomètres réalisés et selon les consommations réelles. À titre d’exemple, pour une Peugeot e-208, le cycle WLTP annonce une consommation de 15 kWh/100 km alors que la consommation constatée par Koesio atteint 17 kWh. « L’environnement de la recharge à domicile nous occupe beaucoup, avance François Frelet. Nous nous sommes aperçus du niveau élevé de l’investissement. »

Un déploiement accéléré

Lors de l’installation de ses bornes, Koesio a bénéficié de la prime Advenir de l’Ademe. Jusqu’au 31 mars 2022, ce coup de pouce atteignait 960 euros par point de charge. Par la suite, l’aide est descendue à 600 euros pour disparaître le 31 décembre dernier. Pour rester tenir son calendrier et entrer dans le cadre de ce programme, l’entreprise a accéléré le déploiement de ses infra-
structures avec le soutien de Myvee. Choisi à l’issue d’un appel d’offres, le prestataire couvre la totalité du territoire et permet à Koesio de piloter l’électrification avec un interlocuteur unique.

Sur les sites les plus importants, Koesio et Myvee ont aménagé quatre à douze bornes. « En tant que loueur longue durée, nous nous positionnions comme un “pure player“ sur la partie électrique, explique Martin Lauthier, directeur général de Myvee. Nous assurons une expertise sur les véhicules comme sur les bornes, avec comme objectif de fluidifier l’expérience des conducteurs. »

De 240 à 650 véhicules électriques chez Koesio

Commencé en novembre 2021, le déploiement des infrastructures de recharge devait se terminer fin mars ou fin décembre 2022 pour rester dans le champ d’application du programme Advenir. Le pari a été relevé, les bornes, installées, et Koesio prépare déjà l’étape suivante. Le 31 mars 2024, la flotte devra compter 650 véhicules électriques contre 240 au 31 décembre dernier. Et François Frelet de conclure : « La réussite du projet repose sur l’ensemble de l’écosystème déployé autour du véhicule électrique, à savoir l’infrastructure et la pertinence des bornes de recharge en fonction des usages et des profils des conducteurs. »