En 2010, la publication d’une circulaire par le Premier ministre établissait de grands objectifs de l’État en matière de réduction du nombre de véhicules – de l’ordre 10 000 unités sur un total de 80 000 –, de diminution de leurs émissions de CO2, mais aussi d’externalisation de la gestion.
Cette circulaire a aussi acté la mise en place d’une mission interministérielle, dirigée par Jean-Pierre Sivignon. Et pour atteindre les objectifs fixés, la mission s’est appuyée sur différents interlocuteurs au sein des services de l’État. « Aucun gestionnaire de flotte à part entière mais une multitude de responsables avec quasiment autant de profils. Soit, en tout, une cinquantaine de cadres », explique Jean-Pierre Sivignon.
Dans les administrations centrales, c’est-à-dire les services d’un ministère, les profils se répartissent en trois grandes familles : cadres chargés des moyens généraux, chargés de mission développement durable, responsables achats. À l’échelon territorial, les profils sont plus fréquemment orientés achats. « Chaque gestionnaire a, quel que soit le réseau auquel il appartient, un périmètre d’action qui inclut toujours plusieurs centaines de véhicules… et jusqu’à 7 000 pour les entités les plus importantes », reprend Jean-Pierre Sivignon.
Ce premier niveau est relayé en local par des gestionnaires au plus près des véhicules : « Ces gestionnaires « opérationnels » sont présents dans chaque direction régionale et dans chacune des 238 directions départementales. Ils sont en charge de la mutualisation des véhicules, de la bonne utilisation des cartes carburant et des carnets de bord. Ils assurent aussi l’interface au quotidien pour l’entretien et la maintenance », détaille le responsable.
C’est l’ensemble de ces personnels qui a permis de dépasser largement l’objectif fixé de 10 000 véhicules avec 18 000 véhicules supprimés aujourd’hui. « Les gestionnaires ont parfaitement bien compris quel était le coût réel d’une flotte de plusieurs dizaines, voire centaines de véhicules. Un coût d’autant plus élevé que ce parc était vieillissant, mal entretenu et/ou sous-employé », note Jean-Pierre Sivignon.
Mais si cette première étape a été couronnée de succès, il faut la pérenniser. Un défi peut-être plus difficile à relever : « Si nous voulons continuer à diminuer le coût de la flotte, nous allons devoir passer à un autre stade de réflexion. Par exemple, nous regarderons au cas par cas, si nous devons ou non conserver les véhicules qui roulent peu. 17 % du parc parcourt moins de 5 000 km par an », constate Jean-Pierre Sivignon.