Si les titulaires du permis B sont autorisés conduire des utilitaires de type fourgon, ils ne se montrent pas nécessairement à l’aise au volant de ce type de véhicules : chose qu’a pu constater le centre social La Pépinière de La Charité-sur-Loire. De fait, si la grande majorité des conducteurs de cette structure sont titulaires du diplôme d’animateur (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, BPJEPS), ils ne sont pas pour autant formés à l’activité spécifique du transport de personnes.
Un Master très particulier
Et la situation s’est compliquée en 2021 lorsque La Pépinière a intégré un véhicule Renault Master hors normes dans sa flotte. L’objectif : assurer les missions de France services dans les communes où La Pépinière intervient, à l’ouest de Bourges. Pour information, le dispositif France services vise à accompagner les administrés dans différentes démarches du quotidien, (impôts, carte grise, retraite, etc.). Actuellement, plus de 2 600 points France services existent dans l’Hexagone.
Équipé par le carrossier-constructeur Procar, ce Renault Master dépasse en effet les gabarits ordinaires. « Cet utilitaire se dote d’une plate-forme dépliable prévue pour installer des écrans et du matériel d’animation. Il comprend également une petite cuisine et un bureau fermé qui sert pour les rendez-vous administratifs », décrit Tony Chardon, directeur adjoint de La Pépinière. La conduite de ce Master requiert aussi une adaptation des conducteurs à ses dimensions lors des trajets, notamment pour prendre les ronds-points ou négocier les virages. Et l’étape du stationnement demande aussi beaucoup d’attention : pour anticiper une place suffisante aux éléments dépliables et ensuite les déplier et les arrimer.
Former à la conduite sécurisante
Pour acquérir ces compétences spécifiques de conduite, La Pépinière a fait appel à l’Inserr (Institut national de sécurité routière et de recherches). « Avec l’Inserr, nous avons donc construit une formation spécifique d’une journée sur le thème de la conduite sécurisante pour le public », expose Tony Chardon. Cette formation a concerné l’ensemble des conducteurs de la structure, soit une quinzaine de personnes.
« La formation s’est déroulée en deux temps, avec une première partie théorique sur une journée, dont deux heures en salle, pour évoquer le rappel des règles de conduite, les facteurs de stress, avec une vidéo sur l’attention, etc., détaille Tony Chardon. Puis une formation a suivi sur un parking pour la prise en main du camion, avec des manœuvres de marche arrière et de stationnement pour apprécier le gabarit du véhicule. » La seconde partie de la formation s’est déroulée l’après-midi. « La prise en main du véhicule s’est alors faite en circulation sur le circuit classique que nous effectuons chaque semaine, et en reproduisant les activités pour lesquelles nous employons ce VU au quotidien », reprend Tony Chardon.
Acquérir les bons gestes
Si la formation a permis de rassurer les futurs conducteurs, elle les a aussi aidés à acquérir les bons gestes en marge de la conduite du véhicule : pour positionner les pieds de soutien aux éléments dépliables, évaluer quand l’aide d’un collègue est nécessaire, etc. Des manœuvres indirectement liées à la conduite du fourgon mais dont la bonne exécution participe aussi à la sécurité des personnels. Enfin, la formation à la conduite de ce Master aménagé s’est élargie à la maîtrise de son stationnement pour ses missions quotidiennes.