Les pré-requis
Pour qu’une action de prévention ait des chances de succès, il est indispensable que soient réunies un certain nombre de conditions :
- La direction générale de l’entreprise est décidée à soutenir l’action pour montrer son intérêt à sa réussite.
- Le climat social est favorable : pas de plan social en cours ou annoncé, ni de fusion, de vente ou de fermeture.
- La motivation des salariés ne doit pas être mobilisée par une autre action exceptionnelle (lancement d’une ligne de produits, réfection des procédures, etc.).
- Le budget doit être suffisant : comme la communication, la prévention n’a d’effets économiques qu’au-delà d’un certain seuil d’investissement.
Si ces préalables ne sont pas réunis, il est préférable de renoncer, au moins temporairement, car l’échec est probable et il sera ensuite plus difficile de relancer l’intérêt des salariés sur ce sujet.
L’étude préalable
Elle peut être menée par un consultant extérieur ou en interne par un responsable prévention (ou risk manager) et visera à :
- Déterminer comment la conduite s’inscrit dans les métiers exercés dans l’entreprise.
- Distinguer les populations de conducteurs.
- Identifier les leviers sur lesquels la prévention va pouvoir appuyer : politiques « voiture » et « qualité », procédures, fonctions relais susceptibles de démultiplier la prévention dans l’entreprise, etc.
- Qualifier la sinistralité de l’entreprise grâce à l’étude des statistiques, voire d’un échantillon de constats amiables. Cette analyse mettra en lumière les types d’accidents les plus courants et leurs causes, les pointes de sinistralité en relation avec l’heure de la journée, la saisonnalité des missions ou des objectifs commerciaux, l’impact des multi-accidentés.
- Quantifier la part des accidents évitables et non évitables, la prévention s’attachant à réduire les premiers que l’on ne doit pas confondre avec les accidents responsables.
- Mettre en lumière, si possible, l’influence de l’alcool et des stupéfiants sur la survenance des accidents dans l’entreprise.
La mise en place du plan de prévention
Ce plan est mis en place dans une partie de l’entreprise (filiale, portion de la flotte, région, etc.) identifiée lors de l’étude préalable de manière à être testé afin de le perfectionner et de l’adapter si besoin. Il va comporter des mesures :
- Organisationnelles telles que la définition de procédures (mise en main des véhicules, déclaration d’accidents à l’assureur, etc.) ou la politique « voitures » (modèles de véhicules, aménagements).
- De formation qui se dérouleront sur circuit, en salle, sur simulateur de conduite, voire en situation réelle grâce au coaching d’un conducteur chevronné. Cette formation visera à identifier les comportements à risques (non-respect des distances de sécurité, vitesse inadaptée, etc.), à sensibiliser sur certains aspects (distances de freinage, organisation des déplacements, etc.), à mettre à jour la connaissance du code de la route (les panneaux notamment), à sensibiliser sur les risques inhérents à l’abus d’alcool et aux stupéfiants et à apprendre comment utiliser un constat amiable.
- De sensibilisation par des messages véhiculés par affichettes, écrans, dépliants, présentation de la statistique de l’entreprise aux congrès de commerciaux, etc.
Parallèlement, un suivi statistique comparatif avec l’année 0 permet de mesurer l’amélioration de la sinistralité.
Le suivi de la prévention
La prévention a vocation à s’installer dans l’entreprise et à devenir une composante de sa culture. Il faut donc l’entretenir et même en renforcer les effets d’autant plus que les collaborateurs ont pu en mesurer, à leur avantage, l’efficacité. Il convient donc de mettre en place des moyens mobilisateurs et efficaces tels que :
- Le questionnaire accident complété par chaque conducteur au cours d’un entretien avec le supérieur hiérarchique ou un « relais de prévention ». Son objectif est de mettre en lumière ce qu’il aurait fallu faire pour éviter l’accident.
- La mise en place de statistiques qualitatives visant à mieux cerner les raisons pour lesquelles les collaborateurs ont des accidents et alimentant le document unique d’évaluation des risques de l’entreprise.
- Des audits réguliers des procédures pouvant avoir un impact sur les accidents. Cela peut s’inscrire dans les procédures qualité ISO de l’entreprise.
- La création d’un comité de prévention ayant pour missions d’étudier les statistiques et de piloter les actions de prévention.