
C’est en construisant un groupe de travail piloté par la délégation du développement durable que la ville de Bordeaux a concrétisé ses premières initiatives en matière de mobilité durable. Ce groupe implique les directions de la propreté, de la police municipale et des espaces verts, toutes trois engagées dans la problématique des déplacements pour leurs missions quotidiennes.Viennent s’ajouter des entités concernées par ces trajets des collaborateurs, à l’image de la DRH, des gestionnaires de pool et des places de stationnement, mais aussi de la direction des espaces publics et des déplacements urbains (DEPDU).
Mieux connaître les trajets...
C’est en construisant un groupe de travail piloté par la délégation du développement durable que la ville de Bordeaux a concrétisé ses premières initiatives en matière de mobilité durable. Ce groupe implique les directions de la propreté, de la police municipale et des espaces verts, toutes trois engagées dans la problématique des déplacements pour leurs missions quotidiennes.Viennent s’ajouter des entités concernées par ces trajets des collaborateurs, à l’image de la DRH, des gestionnaires de pool et des places de stationnement, mais aussi de la direction des espaces publics et des déplacements urbains (DEPDU).
Mieux connaître les trajets des agents
« Ensemble, ces acteurs ont lancé une démarche de diagnostic avec une enquête réalisée auprès des agents », explique Laurent Monesma, chef du parc automobile, du centre d’entretien et d’exploitation à la mairie de Bordeaux. Une enquête qui abordait différents thèmes, des parcours domicile-travail aux trajets professionnels avec, à la clé, une meilleure connaissance des modes de déplacement des agents. L’ambition de la ville : identifier les attentes de ses collaborateurs et offrir des solutions en adéquation avec les besoins. Et c’est justement en analysant les comportements de déplacement, les conditions d’utilisation et le nombre de kilomètres parcourus par les véhicules de service que la ville a débuté un plan de rationalisation. Avec un fil conducteur : la mise en pool de tous les véhicules avec moins de 7 000 km/an au compteur. Ce qui a amené à créer trois pools d’une cinquantaine de véhicules au total. Et Bordeaux entend bien poursuivre cet effort cette année avec 18 modèles supplémentaires en pool, tandis que les VUL feront l’objet de la même démarche de rationalisation dans le courant de l’année.
Des pools mis à la disposition des agents
Aujourd’hui, les 4 200 collaborateurs se partagent 211 véhicules de service, contre 250 auparavant, soit un recul de 15 % du volume de la flotte. Et pour chaque modèle thermique renouvelé, la ville fait la part belle aux critères environnementaux : alors que la consommation et les émissions pèsent 40 % dans les critères d’attribution lors d’un appel d’offres, aucun véhicule avec des émissions de CO2 supérieures à 100 g ne sera intégré au catalogue.
« Les dernières acquisitions confirment d’ailleurs cette volonté de verdissement. Nous avons acheté en février 50 Peugeot 208 essence dont le grammage s’établit à 95 g pour une consommation avoisinant les 4 l/100 km, illustre Laurent Monesma. Le choix de l’essence plutôt que du diesel reflète nos préoccupations liées aux effets des particules fines sur la santé. »
Les motorisations alternatives ne sont pas en reste puisque la ville a fait le choix de l’électrique depuis 2007. À ce jour, 51 véhicules électriques, essentiellement rattachés à la direction des parcs et jardins, et à celle de la propreté, sont employés quotidiennement par les agents.
L’électrique déjà validé avec les VUL
Si le pari de l’électrique est d’ores et déjà gagné pour les VUL, le résultat paraît moins évident pour les véhicules de service. Pour donner l’occasion au plus grand nombre de découvrir cette motorisation alternative, la ville a donc profité de la mise en œuvre des pools. Deux Smart électriques, une Zoé et deux Twizy sont répartis depuis novembre dans les pools réservés aux agents pour leurs trajets intra-muros, avec une période de test s’achevant en juin.
« Les premiers résultats semblent très positifs, avance Laurent Monesma. Chaque véhicule dispose d’une borne de recharge grâce à laquelle nous pouvons relever les kilomètres parcourus, ce qui nous a permis de constater un taux d’utilisation élevé. À l’issue de la phase de test, nous mènerons une enquête de satisfaction interne pour savoir si ces véhicules correspondent bien aux habitudes de déplacement des collaborateurs », anticipe le responsable. Et si les retours sont concluants, la mairie pourrait bien décider d’introduire de l’électrique dans son parc de véhicules de service.
Un nouveau PDA pour la ville de Bordeaux
Lors du lancement d’un plan de déplacement des administrations (PDA), Bordeaux s’est aussi penché sur la question des trajets domicile-travail. Comme la législation le stipule, la ville prend en charge 50 % du coût de l’abonnement des transports en commun des collaborateurs, mais elle étudie la possibilité d’augmenter cette participation dans le cadre de la préparation de son nouveau PDA.
En complément, les collaborateurs bénéficient aussi d’un pool d’une quinzaine de vélos. Ce pool devrait doubler de taille d’ici la fin de l’année avec 15 vélos en plus, dont certains à assistance électrique, proposés aux agents du pôle technique et de la Cité municipale.
La ville fait également partie d’un système de covoiturage développé en 2008 en partenariat avec la préfecture de la Gironde, le conseil régional d’Aquitaine et le conseil général de la Gironde. Dans un premier temps destinée aux agents de ces structures, cette plate-forme de covoiturage inter-institutionnelle a été élargie en 2012 à la chambre de commerce et d’industrie ainsi qu’à toute entreprise avec un PDE. Une extension qui avait pour but de redynamiser le covoiturage dont le nombre d’utilisateurs stagnait depuis 2010. Sans grand succès pour le moment : le covoiturage ne concerne que 1 % des collaborateurs de la mairie.
Malgré ce bilan contrasté, la typologie des modes de déplacement évolue doucement au fil des années. La part des auto-solistes a diminué de 38,5 à 30 % depuis 2004. « Changer les habitudes de déplacement et les mentalités constitue un travail de longue haleine, qui demande beaucoup de pédagogie et surtout de communication », confirme Laurent Monesma. Toujours dans son PDA, la ville prévoit de tester un dispositif de formation à l’éco-conduite à destination d’une dizaine d’agents fréquemment sur la route. Ces derniers deviendront à leur tour des formateurs pour l’ensemble des autres collaborateurs. Des ambassadeurs de l’éco-conduite qui feront partager par chaque agent les pratiques de bonne conduite de façon économique mais efficace.
L’éco-conduite, un projet sur la route
« Selon les estimations d’organismes de formation, l’économie attendue est de l’ordre de 25 % pour le VUL et de 12 % pour le VL, soit près de 300 000 euros de gain sur les postes des dépenses liées à l’accidentologie, à l’entretien mais aussi à la consommation de carburant », conclut Laurent Monesma. Le parc automobile de la ville de Bordeaux comprend 851 véhicules dont 392 VUL, 211 VL, 45 PL, 76 engins et 127 scooters et motos. Ce chiffre inclut 211 véhicules de service et 51 véhicules électriques.
La flotte de la ville de Bordeaux en chiffres
Le parc automobile de la ville de Bordeaux comprend 851 véhicules dont 392 VUL, 211 VL, 45 PL, 76 engins et 127 scooters et motos. Ce chiffre inclut 211 véhicules de service et 51 véhicules électriques.
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