
Dans cet article consacré aux écolabels, nous ne prétendons bien sûr pas à l’exhaustivité.
Et dans le domaine des véhicules verts, les critères de choix se veulent par définition multiples.
Entamons notre visite des écolabels avec Renault eco2 dont l’apparition remonte au printemps 2007. La feuille de route se veut ambitieuse et couvre toutes les étapes dans la vie d’un modèle, de sa gestation à sa disparition – avec valorisation des matériaux lors du recyclage – en passant par sa fabrication – avec certification ISO 14001 des usines – et son utilisation.
Depuis 2011, les émissions de CO2 doivent obligatoirement se situer sous les...
Dans cet article consacré aux écolabels, nous ne prétendons bien sûr pas à l’exhaustivité.
Et dans le domaine des véhicules verts, les critères de choix se veulent par définition multiples.
Entamons notre visite des écolabels avec Renault eco2 dont l’apparition remonte au printemps 2007. La feuille de route se veut ambitieuse et couvre toutes les étapes dans la vie d’un modèle, de sa gestation à sa disparition – avec valorisation des matériaux lors du recyclage – en passant par sa fabrication – avec certification ISO 14001 des usines – et son utilisation.
Depuis 2011, les émissions de CO2 doivent obligatoirement se situer sous les 120 g/km, contre 140 g auparavant. Au regard des scores établis par les motorisations dCi Energy associées à certains modèles, dont la Nouvelle Clio et ses 83 g en dCi 90, ce seuil mériterait d’être abaissé. Mais il doit aussi convenir à de plus grands gabarits, du type Laguna. Ceci explique cela.
Notons que nous retrouvons le label eco2 chez Dacia, avec des critères identiques, dont les émissions de CO2 inférieures à 120 g. De quoi saupoudrer d’un écolabel la plupart des motorisations proposées dans la gamme. Dokker et Lodgy y ont droit, seul le Duster ne s’avère pas assez vertueux pour en profiter.
Recette semblable chez PSA, avec les Peugeot Blue Lion et Citroën Airdream. Là encore, pas de distinction entre petits et grands modèles : citadines ou familiales, tout le monde est logé à la même enseigne. Toutefois, à la différence de Renault, il n’est plus question de seuil d’émissions de CO2 chez Peugeot. L’écolabel Blue Lion a désormais pour mission de mettre en valeur les versions les plus efficientes du catalogue ; lors de son lancement, la barre était fixée à 130 g.
PSA ne mise pas que sur les émissions de CO2
Intelligente, cette évolution des conditions d’attribution de l’écolabel accompagne les versions les plus engagées dans la voie de la mobilité durable. Soulignons d’ailleurs la performance de Peugeot qui, selon le classement établi par l’observatoire britannique Jato Dynamics, arrive juste derrière Fiat sur le marché européen, avec une moyenne de 121,2 g sur la gamme en 2012 (voir ci-contre). Au sein de ce classement, Citroën pointe en cinquième position, derrière Renault et Toyota, avec 122 g de moyenne et des principes identiques pour l’obtention de l’écolabel Airdream.
Situation paradoxale pour Volkswagen : la marque est classée en treizième position par Jato pour la moyenne de ses émissions en Europe, avec 133,5 g/km, en contraste avec les actions menées de longue date pour réduire la consommation et la pollution. La présence de plusieurs véhicules imposants dans sa gamme (grandes routières et SUV) impacte le résultat et ne reflète donc pas la réalité de l’écolabel BlueMotion et de l’extrême sobriété des TDI de la marque.
BlueMotion de VW, un label et une finition
Selon les modèles, l’écolabel maison peut accompagner une motorisation (BlueMotion Technology), mais aussi devenir une finition à part entière en incluant certains équipements, entre autres aérodynamiques, visant à rendre le véhicule encore plus efficient. C’est vrai pour les Polo, Golf et Passat.
Pendant longtemps, Seat et Skoda ont tardé à profiter des avancées technologiques du groupe Volkswagen. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : leurs nouveaux modèles bénéficient fréquemment des dernières générations de plates-formes ou de motorisations. Voilà qui conforte le rôle d’écolabels baptisés Ecomotive chez Seat et GreenTec, mais aussi GreenLine, chez Skoda.
Chez Seat, l’écolabel détermine les versions aux plus faibles émissions. Chez Skoda, on reprend le principe de Volkswagen : aux versions exploitant les équipements pour diminuer la consommation s’ajoutent des modèles encore plus affûtés, notamment en aérodynamique, ou bien pourvus d’équipements plus légers comme la roue de secours. Les premières moutures sont identifiables sous l’appellation GreenTec et les modèles les plus performants arborent l’écolabel GreenLine.
Exemple de cette traque du moindre gramme de CO2 : la future Skoda Octavia 1.6 TDI 105 ch GreenLine, annoncée à 87 g pour le second semestre, établira un record dans la catégorie. Plus étonnant encore, la très généreuse déclinaison Combi affichera la même frugalité.
Opel mise sur l’ecoFLEX, Ford sur l’ECOnetic
Demeurons chez les généralistes avec Opel qui optimise ses modèles sur tous les fronts (motorisations, aérodynamique, pneumatiques) avec une gamme ecoFLEX regroupant les diesels aux plus faibles émissions. À l’exception de l’Adam, vendu uniquement en essence, et de l’Antara, vraiment trop gourmand, tout le monde en profite.
C’est un peu le grand écart entre une Corsa 1.3 CDTI 95 ecoFLEX à 88 g et un Zafira Tourer 2.0 CDTI 130 ecoFLEX à 119 g, mais seul le résultat compte. Notons que ce monospace s’accorde aussi l’écolabel dans ses versions essence 1.4 Turbo 120 et 140 ch, malgré leurs 144 g, ce qui dénote une belle ouverture d’esprit. Chez Ford, l’appellation EcoBoost désigne depuis 2009 une famille de moteurs à essence à la fois performants et économes en carburant. Mais c’est le label ECOnetic qui signale les versions essence ou diesel les plus efficientes pour la consommation. Cet écolabel marque aussi l’emploi d’un arsenal de solutions : volets actifs de calandre, récupération de l’énergie au freinage, stop & start, direction à assistance électrique ou bien encore Ford Eco Mode. Ce dernier, tout en évaluant votre comportement au volant, vous incite à pratiquer l’éco-conduite, grâce aux conseils d’un indicateur de changement de vitesses.
Notons qu’ECOnetic n’est pas réservé aux voitures particulières et accompagne aussi des utilitaires, comme le Transit.
Les équipements que nous venons de citer font plus largement partie de la dotation de la plupart des écolabels du marché. Ils sont ainsi mis à profit chez Volvo qui, il est bon de le rappeler, a appartenu au groupe Ford de 1999 à 2010. Le rachat par le chinois Geely n’a pas remis en cause la poursuite d’une collaboration technologique entre l’américain et le suédois.
L’écolabel DRIVE-E de Volvo a souvent surpris ces dernières années par le pragmatisme de ses mesures et le bénéfice qui en découle, avec des émissions de CO2 souvent très basses. S’il a progressivement disparu à l’arrière des modèles de la marque, son esprit demeure.
Politique identique chez Audi, où après avoir longtemps revendiqué ses travaux sous l’écolabel Efficiency (les TDIe), le constructeur agit désormais dans la discrétion.
Sobriété aussi chez BMW où la totalité de la gamme tire profit d’avancées regroupées dans un programme baptisé Efficient Dynamics. Cette appellation s’affiche toutefois en compagnie d’une 116d (99 g), d’une 320d (109 g) et d’une 520d (119 g), sans oublier un X1 (119 g). Tous font un peu office de vitrine technologique pour le motoriste bavarois, avec des émissions de CO2 très basses en comparaison de leur gabarit et des prestations ; des versions identifiables par leurs jantes spécifiques de type Aero.
Mercedes entre BlueTec et BlueEFFICIENCY
Chez Mercedes, il ne faut pas confondre BlueTEC et BlueEFFICIENCY. Procédé de traitement des gaz d’échappement, BlueTEC fait reculer, dans de grandes proportions, les fameux oxydes d’azote si dangereux. Ce procédé se caractérise par l’adjonction d’une solution aqueuse à base d’urée synthétique (l’AdBlue) dans un catalyseur spécifique. De quoi être déjà conforme avec les futures normes Euro 6.
Cette solution sera d’ailleurs retenue par PSA, avec une mise en service du Blue HDi avec le nouveau Picasso et la DS5 à la rentrée prochaine. Aussi nommé SCR pour Selective Catalytic Reduction, ce système existe déjà chez Mercedes, Audi (CleanDiesel), BMW (BluePerformance) et VW (BlueTDi), sans oublier le monde du poids lourd qui a aussi recours à l’adBlue outre-Rhin et depuis 2006 en France.
Revenons à Mercedes et cette fois au BlueEFFICIENCY. Ce terme rassemble l’ensemble des innovations technologiques contribuant à la réduction de l’impact environnemental. Cet écolabel regroupe toutes les initiatives de Mercedes dans ce sens : du BlueTEC aux mesures efficientes en tous genres, jusqu’à l’hybridation. BlueEFFICIENCY apporte la garantie des plus faibles émissions au sein de la gamme.
Chez Hyundai aussi, l’écologie se positionne au centre des préoccupations et le constructeur coréen tient à le faire savoir. Un respect de l’environnement largement décrit sur son site internet où l’on découvre un institut de recherche technologique très engagé dans le développement durable, mais aussi des informations sur une usine de démantèlement. Dans la gamme, les résultats de cette démarche sont rendus visibles avec l’écolabel Blue Drive associé à plusieurs modèles, de l’i20 au SUV compact ix35, dans les définitions les plus vertueuses.
Hyundai et Kia partagent la R&D
En Corée, on a aussi l’esprit de famille : Kia partage avec Hyundai les outils de recherche et développement. Pour des motorisations et des applications identiques, l’écolabel prend cette fois le nom d’ecoDynamics. Mais plusieurs écolabels valent mieux qu’un ! Kia a aussi mis en place ecoHybrid, avec l’Optima du même nom, et lancera en juin 2014 ecoElectric avec la commercialisation du Soul 100 % électrique. Notons que chez Kia, le Pack EcoDynamics est proposé sans majoration de prix par rapport à une version standard, ce qui n’est pas si fréquent et mérite d’être souligné.
Enfin, terminons avec Mazda. SkyActiv n’est pas à proprement parler un écolabel mais rassemble des technologies innovantes. Une approche qui, en diesel, permet à la Mazda6 de satisfaire aux futures normes Euro 6 sans le moindre post traitement des NOx. Un cas unique rendu possible notamment par l’adoption d’un taux de compression très bas.
Labels verts : que valent les écolabels des constructeurs ?
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- À chacun sa vision et son écolabel