Laurence Capdeville, Centaure Provence-Méditerranée : « Travailler sur la prise de conscience »

La formation permet-elle un retour sur investissement ?

Bien sûr et celui-ci est nécessaire, d’autant plus que la réforme de 2014 a entraîné une réduction des budgets. Dorénavant, l’entreprise n’a plus un budget à dépenser : la formation devient un investissement volontaire et calculé. Nous disposons d’outils pour mesurer l’impact de la sinistralité sur les coûts, notamment en termes de cotisations sociales, et sur les bénéfices post-formation. Notre action vise aussi à protéger le chef d’entreprise face à ses responsabilités.

Comment construisez-vous les formations ?

Nous avons mis en place des référentiels utilisés dans l’ensemble de nos centres. Nous prenons en compte l’environnement de conduite pour faire évoluer le comportement : si le conducteur roule en urbain avec de nombreux arrêts, effectue des tournées qui entraînent une sinistralité plus liée aux manœuvres, s’il conduit en montagne et est confronté au risque de verglas. Nous prenons aussi en compte l’expérience de conduite des collaborateurs.

Les formations durent deux jours avec un enchaînement d’exercices sur des plateaux avec des mises en situation. Nous faisons vivre aux conducteurs des situations comme la perte d’adhérence, l’éclatement de pneus, l’aquaplaning nécessitant la maîtrise de la vitesse et la prise en compte des distances de sécurité. Cela permet de travailler sur la prise de conscience, sur le fait que l’accident n’est pas une fatalité et qu’il est évitable. C’est nettement plus efficace. La formation comprend une responsabilisation du conducteur avec une partie sur les fondamentaux de la sécurité routière, sur l’entretien, le téléphone au volant.

Et pour les conducteurs de VUL ?

Il y a plus de sinistralité avec un VUL qu’avec un VP. On ne conduit pas un VUL comme un véhicule classique. Nous faisons notamment porter la formation sur les charges, les arrimages, les angles morts, la pression des pneus, le contrôle visuel du véhicule avant chaque utilisation, d’autant que les véhicules ne sont pas toujours attitrés. Les carnets de suivi sont aussi indispensables.