Raisonner en termes de coût total de mobilité (TCM) est indispensable dans l’avenir pour réaliser de nouveaux gains financiers et réduire les émissions », explique Jean Zermati, directeur de la gestion des véhicules groupe d’Orange. Une entreprise qui a créé, en mai 2011, une direction des mobilités réunissant mobilités réelles (véhicules et voyages) et virtuelles (visio ou vidéo-conférences).
« Nous sommes le premier groupe du CAC 40 à franchir le pas. C’est une source réelle de synergies, indique Jean Zermati. Privilégier une visio-conférence à un déplacement est plus économique et plus écologique. C’est aussi une approche qui fait partie du nouveau contrat social que le groupe a instauré et qui tend à favoriser une amélioration du rapport entre vie privée et vie professionnelle. Nous ne calculons pas encore le TCM mais le processus est enclenché. »
Selon ce nouveau modèle de mobilité encore utopique, dont Jean Zermati envisage le développement progressif à l’horizon 2015-2020, le collaborateur ne disposerait plus d’un véhicule attribué mais d’un crédit transport avec diverses options : une petite voiture électrique partagée pour ses missions professionnelles en zones urbaines, un véhicule familial à employer ponctuellement le soir, le train et un véhicule local pour le week-end, un véhicule en auto-partage navette qui prendrait plusieurs collaborateurs à la sortie de l’aéroport pour les amener sur différents sites, etc.
Ce concept, proposé entre autres par Carbox et adopté par plusieurs flottes (Airbus, L’Oréal, Bosch) comme expérience pilote, est désormais analysé à la loupe par de nombreux gestionnaires. Ceux-ci y voient « une solution d’avenir qui revient à recourir à un véhicule en cas de besoin et à passer à d’autres solutions le reste du temps », comme le souligne Martine Jolly, responsable gestion des achats indirects de Coca-Cola Entreprise.
Sur ce sujet, Alma Consulting Group ne se contente pas d’accompagner ses clients : cette société de conseil a choisi Carbox pour faire passer 16 véhicules sur les 300 de son parc à l’auto-partage et met en avant les solutions externalisées : « Il est difficile de gérer un pool de véhicules en interne. Ils sont souvent mal entretenus, voire accidentés et cela génère des frustrations chez les salariés », constate Stéphane Montagnon pour ce cabinet. Des loueurs comme Arval ou Alphabet offrent aussi des solutions d’auto-partage à leurs clients.
« Sans oublier d’anticiper des réglementations plus draconiennes en matière de transport, comme l’interdiction de véhicules thermiques en ville », conclut Jean Zermati pour Orange.