
L’atelier intégré, la station gaz ou la station de lavage d’un transporteur ont une rentabilité qui dépend d’effets de seuil. S’il consacre une partie de sa ressource foncière et de sa capacité d’investissement à l’un de ces équipements, le transporteur doit s’interroger sur la pertinence de son ouverture aux tiers. Dans ce cas, les transporteurs concurrents deviennent clients de l’infrastructure mise à leur disposition.
Pour le transporteur, le temps de route entre son dépôt et un garage poids lourds constitue un critère de décision lorsqu’il s’interroge sur la pertinence de la création d’un atelier intégré. Ce critère vaut aussi pour le lavage ou l’approvisionnement en carburant. Le temps de route non facturable se traduit, pour le gestionnaire de flotte, en trajets parasites et en temps de travail non productif. Dans le même esprit, il convient de s’interroger sur la possibilité de réorganiser les lignes ou les tournées afin qu’elles passent par une ressource utile (lavage, station gaz, etc.), sans pénaliser l’exploitation.
Le lavage…
Envisagé sous sa forme la plus simple, celle du lavage extérieur par rouleaux ou haute pression, le lavage n’exige pas d’y consacrer du personnel. C’est donc une affaire qui « tourne toute seule ». Pour le transporteur qui investit dans une station de lavage, cet équipement est susceptible de « se payer lui-même » grâce à l’utilisation qu’en feront les transporteurs concurrents. Evidemment, disposer d’une station de lavage sur site assure que les véhicules du transporteur qui a investi dans celle-ci auront en permanence une propreté dont bénéficiera l’image de l’entreprise. Le recyclage de l’eau de lavage et les contraintes réglementaires à propos de l’eau épandue ou rejetée à l’égout doivent être considérés dès l’avant-projet.

… est une affaire qui tourne
À la différence du lavage extérieur, le lavage de l’intérieur des cuves ou la désinfection des véhicules font l’objet de certificats qui engagent la responsabilité du prestataire dans le cadre du risque sanitaire induit. Le lavage intérieur demeure un travail de spécialistes, qui peut justifier une filialisation si le transporteur souhaite s’y engager. Il nécessite du personnel et doit se justifier par un volume d’activité qui assure sa rentabilité. Si cette condition s’applique, les transporteurs clients apprécieront de disposer d’un service de proximité. Parmi les transporteurs clients de ce service, le premier à le proposer aux tiers sera toujours vainqueur car il n’y a généralement pas de place pour deux sur une même zone de chalandise.

Le cas de Premat
Premat compte parmi les transporteurs qui se sont résolument tournés vers le lavage. À la différence de la plupart de ses confrères, Premat délaisse le stockage et le transport de palettes pour se concentrer sur le vrac non alimentaire. Afin d’entretenir son parc, le groupe Premat comprend une filiale de maintenance, la SPM (Société parisienne de maintenance) dont l’existence est rentable en raison de l’importance et de la spécialisation du parc. Ainsi, la SPM se charge également de l’activité lavage qui dispose de dix pistes sur le site du Plessis-Pâté (Essonne). Et parmi celles-ci, on trouve des pistes à portiques pour le lavage extérieur et des pistes pour le lavage intérieur des bennes ou des citernes, y compris celles destinées au vrac alimentaire. Les prestations comprennent le dégazage et les tests explosimétriques, autant d’activités à forte valeur ajoutée.