Le recyclage, un marché immense

La directive européenne du 18 septembre 2000 (2000/53/CE) sur les véhicules hors d’usage (VHU) a été transposée en droit français par le décret du 1er août 2003.
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recyclage

Elle a apporté un plus pour les automobilistes : la reprise gratuite du véhicule. Revers de la médaille, il a fallu mettre en place des points de collecte des véhicules et un maillage assez dense dans les pays de l’Union européenne, sans compter le développement de filières agréées. En France, plus de 600 centres de démolisseurs et broyeurs sont agréés. Un réseau d’autant plus important que chaque année, en Europe, plus de 8 millions de véhicules sont considérés hors d’usage : accident, panne irrémédiable, etc.

Pour les professionnels de l’automobile, la directive procède en deux étapes. Depuis le 1er janvier 2006, les véhicules hors d’usage doivent être « valorisés » pour 85 % de leur poids, c’est-à-dire que 80 % au minimum doivent pouvoir être réutilisés ou recyclés et 5 % servir à fabriquer de l’énergie. Reste 15 % en déchetterie. En 2015, cette obligation de valorisation sera portée à 95 %, soit 85 % de pièces et matières recyclables, 10 % destinés à la récupération d’énergie et 5 % en déchetterie.

Lorsqu’un véhicule a été débarrassé des éléments polluants (carburant, huile, fluides de refroidissement ou frigorigène, batteries, etc.), il devient un déchet « banal » qui peut servir de matière première secondaire. Le plomb des batteries est employé dans de nouvelles batteries, les huiles de vidange sont retraitées pour servir de combustible, par exemple. Les pièces réutilisables sont démontées et repartent dans le circuit pour devenir des pièces d’occasion ou des composants pour la rénovation. Les matières valorisables (pneus, bouclier, composants en plastique) sont classées par familles de matériaux et partent en direction des usines de recyclage. Le caoutchouc des pneus peut entrer dans la construction de murs anti-bruit ou servir de source d’énergie, le verre peut être reconverti en fibres de verre.

La carcasse de la voiture est broyée puis ce qu’il en reste est trié par types de matériaux (aciers, métaux non ferreux, etc.) pour être valorisé : l’acier est réutilisé dans les activités de construction et l’aluminium sert à fabriquer de nouvelles jantes et moteurs. Enfin, les résidus inexploitables sont envoyés dans des centres d’enfouissement technique. L’enjeu industriel est d’améliorer l’efficacité des processus de tri post-broyage, afin de permettre un développement de la technologie sur une base économiquement rentable.

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