
Nous avons trois véhicules en autopartage à Gennevilliers et deux à Lyon. À Gennevilliers, nous avons pu restituer la moitié des vingt véhicules qui composaient notre pool auparavant. Notre volonté est d’aller encore plus loin et de supprimer complètement ce pool. Avec un seul véhicule en auto-partage, nous pouvons répondre aux besoins de sept à neuf collaborateurs ». Benoît Goffaux, directeur de la relation fournisseurs d’Alma Consulting, illustre par son expérience les avantages de l’auto-partage.
Une étude menée en 2009 par le cabinet de conseil Olivier Wyman estime le potentiel de l’auto-partage à 200 000 véhicules et plus de 700 000...
Nous avons trois véhicules en autopartage à Gennevilliers et deux à Lyon. À Gennevilliers, nous avons pu restituer la moitié des vingt véhicules qui composaient notre pool auparavant. Notre volonté est d’aller encore plus loin et de supprimer complètement ce pool. Avec un seul véhicule en auto-partage, nous pouvons répondre aux besoins de sept à neuf collaborateurs ». Benoît Goffaux, directeur de la relation fournisseurs d’Alma Consulting, illustre par son expérience les avantages de l’auto-partage.
Une étude menée en 2009 par le cabinet de conseil Olivier Wyman estime le potentiel de l’auto-partage à 200 000 véhicules et plus de 700 000 utilisateurs, soit un peu plus de 1 % de la population française. Mais le marché français accuse un sérieux retard par rapport au Royaume-Uni et aux Pays-Bas et, surtout, à l’Amérique du Nord où l’auto- partage représentait un marché de 130 millions d’euros en 2008. Selon les consultants, un véhicule en autopartage remplace quinze voitures attribuées.
Dédiées au départ au grand public, les solutions proposées, comme celle de Caisse Commune, acteur historique, s’intéressent aujourd’hui à la clientèle des entreprises. Tout comme Okigo (association d’Avis et de Vinci Park) et Mobizen (filiale de Veolia Transport) qui proposent aux entreprises des abonnements spécifiques. D’autres acteurs se sont focalisés sur ce segment de marché. C’est le cas de Carbox. Créé en 2007 par Benoît Chatelier et Alexandre Crosby, ce spécialiste de l’auto-partage propose des solutions accessibles sur les parkings des entreprises. Au total, selon l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise, qui a publié l’un de ses cahiers sur le sujet, tous segments confondus, une vingtaine d’acteurs se partage le marché français. « La technologie employée est toujours la même, explique Alexandre Crosby. Grâce au boîtier embarqué, le collaborateur, qui dispose d’un badge équipé d’une puce et a réservé le véhicule sur internet, ouvre la porte, puis la ferme quand il le rend. Le boîtier relève les kilomètres parcourus par le biais d’un GPS et remonte l’information à un serveur via les réseaux de la téléphonie mobile. D’autres informations, comme le niveau des batteries et de carburant, sont aussi transmises via ce canal. La réelle valeur ajoutée vient des applications développées par les différents acteurs pour la réservation, la facturation, etc. »
Benoît Goffaux, directeur de la relation fournisseurs d’Alma Consulting
Des gains multiples pour les entreprises utilisatrices
Les économies à réaliser sont bien réelles : Carbox avance un gain de 50 à 70 % par rapport au budget de taxis. En outre, l’auto-partage est moins onéreux qu’un système de navettes, généralement sous-utilisé. Pour les véhicules de service, recourir à l’auto-partage réduirait de 30 % le périmètre de la flotte. Enfin, avantage décisif pour de nombreuses entreprises, les émissions de CO2 partent à la baisse grâce à l’optimisation de la flotte et au référencement de véhicules plus sobres. Autre acteur, Mobility Tech Green propose l’ensemble des technologies nécessaires au déploiement d’une solution d’auto-partage. Implantée à Rennes, cette société a déjà équipé une dizaine d’entreprises. Didier Houal, directeur général, cite l’un de ces clients qui a divisé par deux le prix de revient kilométrique de ses trajets par rapport à sa flotte classique.
Autre avantage, l’entreprise offre à ses collaborateurs un véhicule qui peut être loué à l’heure du déjeuner ou pour le week-end. Avec cette alternative, ils peuvent se passer d’un véhicule personnel.
Une solution pratique et simple pour les salariés
Plus intéressant financièrement que la location courte durée, l’auto-partage est également plus pratique puisque les collaborateurs n’ont pas à se déplacer dans une agence. Ils prennent et restituent le véhicule sur le parking de l’entreprise. Économique et éco-responsable, l’auto-partage constitue aussi un service supplémentaire pour les collaborateurs qu’il aide à fidéliser. Un avantage de poids dans des secteurs où les compétences se font rares. Depuis le printemps dernier, Alphabet, le loueur longue durée multimarques du groupe BMW, propose aux entreprises Alphacity, un service d’auto-partage opéré par Mobizen. Stéphane Crasnier, chef du département Alphabet France, présente cette nouvelle offre : « Notre solution ne remplacera pas la flotte de véhicules financés en location longue durée, mais elle évite les contraintes des taxis, de la location courte durée ou encore des véhicules en pool ».
Concrètement, Alphabet met à la disposition des collaborateurs de ses clients plusieurs véhicules installés au siège de l’entreprise. Cette flotte est financée selon les règles de la location longue durée, avec une durée et un kilométrage prévus à l’avance.
Un budget connu à l’avance pour la flotte
Le loyer intègre l’entretien, le véhicule de remplacement et l’assurance. « L’entreprise n’a qu’une seule ligne budgétaire pour couvrir ses besoins de mobilité urbaine, reprend Stéphane Crasnier. Les véhicules sont équipés de boîtiers RFID (Radio Frequency Identification) qui reconnaissent les badges des collaborateurs de l’entreprise et leur permettent d’ouvrir la porte. Au préalable, les utilisateurs doivent adhérer au service et réserver le véhicule sur internet. La technologie a été développée par Mobizen.
Premier client d’Alphacity, le cabinet de conseil Accenture propose trois Mini à ses collaborateurs. « Avec ses 104 g/km de CO2 et ses 3,9 l/100 km, ce véhicule est particulièrement efficace en termes d’émissions et de consommation, avance Stéphane Crasnier. Il l’est beaucoup plus qu’un taxi ou que le véhicule d’un loueur de courte durée. De plus, ses lignes sexy valorisent les collaborateurs qui le respectent davantage ».
Du raisonnement en TCO au raisonnement en TCM
À l’image d’Accenture, Alphabet compte séduire des entreprises implantées en milieu urbain, sensibles aux services et qui raisonnent non plus en fonction du TCO (Total Cost of Ownership), mais du TCM (Total Cost of Mobility). Le loyer restant le même, plus le service d’auto-partage est utilisé, plus le coût de chaque déplacement part à la baisse. « L’auto-partage offre une alternative simple qui repose sur une meilleure utilisation du parc automobile de l’entreprise, affirme Marc Thiollier, directeur général d’Accenture France. Il faut savoir qu’une voiture reste en moyenne 95 % du temps en stationnement. Les salariés sont ainsi plus nombreux à bénéficier du service tandis que le nombre de véhicules nécessaires est divisé par un facteur de cinq à dix. Au final, tout le monde y gagne : les employés, l’entreprise et l’environnement ».
En septembre dernier, Arval et ALD Automotive ont aussi levé le voile sur leurs solutions d’auto-partage. Dernière annonce en date, Citroën a diffusé le 18 novembre un communiqué qui marque le lancement de Citroën Business Connected, la première offre d’auto-partage b to b 100 % électrique. Le véhicule retenu est la C-Zéro, la citadine électrique commercialisée par la marque au losange. Cette nouvelle vague d’annonces sur le front de l’auto-partage succède à celle de l’an dernier et du début 2010 sur le front de l’éco-conduite.
Depuis le printemps dernier, Alphabet, le loueur longue durée multimarque du groupe BMW, propose aux entreprises Alphacity, un service d’autopartage opéré par Mobizen.
Après l’éco-conduite, le boom de l’auto-partage
Les spécialistes de la formation à la conduite sûre (Automobile Club Prévention, Automobile Club de l’Ouest, CEC Conseil, Centaure, ECFÉcole de Conduite Française, Mobigreen, etc.), les spécialistes du suivi du véhicule à distance (Masternaut, Nomadic Solutions, Steria avec sa solution Kilometrix Green distribuée par GFD, Traqueur, etc.), les constructeurs automobiles (Fiat avec eco:Drive, Peugeot et Citroën, Renault avec Car +) ont tour à tour lancé des offres ou des produits autour de la conduite sobre.
Des pétroliers comme Total ou BP, des assureurs et des courtiers comme Novélia ou Axa Entreprises se sont engouffrés dans la brèche pour proposer des solutions ad hoc accompagnées pour certains d’entre eux de tarifs préférentiels. Bien entendu, les loueurs longue durée sont aussi actifs.
Le grand succès de l’éco-conduite
Chacun a noué des partenariats pour proposer un large éventail de solutions. Dernière nouveauté, ALD Automotive a décidé de surfer sur le succès de l’iPhone avec une application gratuite pour sensibiliser les conducteurs à l’impact de leur comportement sur l’environnement et ce, sans les culpabiliser.
Pour l’entreprise et les collaborateurs, les bénéfices de l’éco-conduite ne se résument pas seulement à l’optimisation des consommations de carburant et à la diminution des émissions de CO2. « Le nombre d’accidents peut baisser de 10 à 15 %, assure Pascale Cozon, présidente de Mobigreen, filiale créée par La Poste. Et l’entreprise économise sur les frais d’entretien (pneumatiques, freins, amortisseurs, etc.). Sur ce poste, le gain peut atteindre 40 % ». Pour être efficaces, les actions doivent embrasser de nombreux domaines.
Pascale Cozon, présidente de Mobigreen
Le plan débute par un audit assorti d’une proposition d’actions correctives, avec des objectifs précis et chiffrés à atteindre. Formations sur piste, sur simulateur de conduite, e-learning, réunions spécifiques, envoi de messages par e-mail, SMS ou courrier, campagne d’affichage, concours interne, les actions doivent avant tout être récurrentes. Sinon, les mauvaises habitudes reprennent le dessus et les économies réalisées partent en fumée après un laps de temps plus ou moins long. Des PME aux grands comptes, tous les secteurs d’activité sont concernés. « La durée de nos contrats varie d’une semaine à six mois ou un an, explique Pascale Cozon. Le coût moyen s’établit aux alentours de 18 000 euros ». Mobigreen propose six modules de formation qui vont de la sensibilisation au suivi des résultats dans le temps, avec piqûres de rappel si cela s’avère nécessaire. Enfin, un élément primordial conditionne la réussite du projet : la motivation de l’encadrement. Comme la sécurité routière, la conduite économique doit être un réel projet d’entreprise et l’exemple doit partir du plus haut de la hiérarchie.
Moins médiatique, le plan de déplacements d’entreprise (PDE) est tout aussi prometteur en termes d’économie de carburant et de réduction des émissions polluantes. Démarche d’analyse globale de l’ensemble des trajets d’une entreprise, le PDE aboutit à la mise en place d’un plan de mobilité qui privilégie toutes les solutions de transport capables de limiter l’usage de la voiture à titre individuel. Marche à pied, vélo, transports en commun, covoiturage, véhicules propres et autres solutions alternatives sont utilisés de manière pragmatique pour concilier l’écologie, les besoins des entreprises et ceux des salariés. Apparus il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, les PDE ont été expérimentés en France dès la fin des années 1990. Selon l’Ademe, 500 entreprises avaient déployé un tel dispositif en 2006.
L’offre de Mobizen s’adresse aux particuliers comme aux entreprises. Pour ces dernières, Mobizen propose une voiture pour 9 euros de l’heure, avec le carburant, 200 km par réservation, une assurance tout risque et l’assistance.
Le PDE pour une démarche plus complète
À titre d’exemple, le PDE de STMicroelectronics (38) a permis, en une année, à 15 % des salariés d’abandonner leur voiture pour venir travailler. Ce qui équivaut à une réduction de 29,7 % des consommations de carburant et à une économie de 92 000 euros par an pour l’entreprise.
Bref, pour réduire son impact environnemental et pour réaliser des économies sur leurs flottes de véhicules, les entreprises disposent d’un éventail complet de solutions. Sans attendre une révolution technologique qui tarde à venir, elles peuvent d’ores et déjà agir pour le bien commun et, accessoirement, pour leur portefeuille.
Dédiées au départ au grand public, les solutions d’auto-partage, comme celle de Caisse Commune, acteur historique, s’intéressent aujourd’hui à la clientèle des entreprises. Ci-contre, une Toyota Prius dans les rues de Paris.
Des PDE pour valoriser l’entreprise
L’Ademe a publié quelques chiffres éloquents sur les enjeux environnementaux liés aux déplacements professionnels. Ainsi, trois actifs sur cinq travaillent hors de leur commune de résidence et la distance moyenne du domicile au travail est de 15 km, soit à peu près une heure de transport par jour. Autre élément de réflexion, un automobiliste qui habite à 20 km de son lieu de travail dépense 3 000 euros par an pour aller travailler. En Île-de-France, 11,4 millions de trajets quotidiens sont effectués dans un cadre professionnel.
Pour les salariés, un PDE permet de réduire les frais de transport domiciletravail, de diminuer leur stress et les pertes de temps et de disposer d’un choix plus large en matière de mode de déplacement. L’entreprise y gagne en optimisant les coûts liés au transport, en améliorant l’accessibilité de son site à ses salariés comme à ses clients, fournisseurs et visiteurs, en valorisant son image, en renforçant le dialogue social, en développant l’esprit d’équipe et la culture d’entreprise…