Les VUL bennes : une clientèle très convoitée

Les VUL bennes : une clientèle très convoitée

Suivant le niveau d’activité du BTP, le marché des bennes progresse cette année, avec plus de 9 500 imma- triculations à fin août. Une tendance qui devrait toutefois ralentir en fin d’année. Ce qui n’empêche pas les constructeurs de s’y intéresser plus que jamais. 
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Les VUL bennes : une clientèle très convoitée

Les utilitaires légers sont plébiscités par les entreprises du BTP pour, notamment, leur simplicité de conduite ou l’absence de limitation de vitesse. « Le BTP est globalement le secteur le plus consommateur de VUL », résume Pierre Laromiguière, responsable véhicules utilitaires de Citroën. Avec un marché dominé par les fourgons à cabine approfondie, pour transporter les marchandises et les équipes, ainsi que par les bennes, autre incontournable du secteur largement diffusé dans les gammes des constructeurs.

« Le marché du BTP, et plus particulièrement celui des bennes, couvre une part importante des ventes du Daily, ce modèle ayant toujours eu une cote importante auprès des entrepreneurs, confirme Thierry Kilidjean, directeur commercial d’Iveco. Et depuis octobre 2010, nous avons repris notre place historique sur le secteur en gagnant six points de parts de marché », complète-t-il.

Le constat n’est pas très différent chez Renault où l’offre de bennes est largement développée. « Nous avons diverses tailles de benne en simple et double cabine, traction ou propulsion, roues AR simples ou jumelées ; au-delà de cette offre au catalogue, nous travaillons bien sûr avec les principaux carrossiers français pour élargir l’offre ou être plus réactif en délai ou sur mesure », explique Jean-Louis Wiedemann, responsable marketing VU et marché entreprises LCV & Fleet Brand Manager.

Un marché des bennes de plus en plus disputé

Le sprinter de Mercedes est commercialisé en version châssis-cabine.

Chez Volkswagen Utilitaires, le produit BTP le plus vendu reste les fourgons à cabine approfondie, la marque ayant été jusqu’alors peu présente sur les produits carrossés. Une situation qui est en train de changer : « Notre gamme actuelle comprend une offre de bennes pour le Transporter et le Crafter. Nous avons de réelles ambitions sur ce marché. Nous pouvons désormais équiper nos véhicules de crochets mixtes et nous avons intégré un boîtier communiquant pour les solutions carrossées », avance Antoine du Cluzel, directeur de VW Utilitaires France.

Un mouvement également suivi par Opel. Jusqu’ici la marque était très implantée dans le BTP via les fourgons à cabine approfondie mais n’avait pas d’offre de bennes. « C’est maintenant chose faite avec les nouvelles versions châssis-cabine du Movano. Nous disposons d’ailleurs d’une offre benne ”usine” clés en main qui commence à prendre. Nous devons encore le faire savoir et faire découvrir ces nouveaux produits aux utilisateurs », détaille Philippe Peyrard, directeur des ventes aux entreprises et VU chez Opel France. Qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin : « Prochainement, nous commercialiserons aussi une version plateau du nouveau Combo, identique à ce que propose Fiat avec son Doblo », anticipe-t-il.

La demande des clients évolue peu

Si les constructeurs et les carrossiers étudient de nouveaux modèles de bennes pour améliorer la charge utile – la principale contrainte sur les VUL de 3,5 t –, la demande porte toujours essentiellement sur la benne classique à ouverture vers l’arrière, dite « transporteur ». Ce que rappelle Pierre Laromiguière, pour Citroën : « En 3,5 t, c’est clairement la benne transporteur en acier qui est privilégiée par les différentes catégories de clients. Ce modèle est intégré à notre catalogue. »

« Du point de vue des châssis- bennes, les clients sont assez traditionalistes et privilégient la benne basculante classique », ajoute Philippe Peyrard, pour Opel. Jean- Claude Morel, chef de produits chez Durisotti, ne dit pas autre chose : « En matière de bennes, nous avons trois variantes principales : transporteur, triverse et déposable. Toutes bénéficient d’un traitement anticorrosion (sablage, apprêt anticorrosion, peinture époxy) garantissant leur pérennité. La benne transporteur acier demeure la valeur refuge pour ses qualités de résistance et son compromis entre longueur utile, charge utile et prix de vente ».

Une évolution à noter sur le marché de la benne : la progression de l’aluminium par rapport à l’acier. Une progression envisageable pour Renault Trucks, car les bennes en aluminium sont aujourd’hui de meilleure qualité, avec une charge utile plus importante. « Mais la benne en acier devrait rester dominante », constatent les responsables de la marque. Pourtant, d’autres solutions existent, à l’image de la benne Gruau fabriquée à 100 % en aluminium et qui allie résistance à la corrosion, charge utile et robustesse.

Pour Jean Hardy, P-DG de Cif et Cabreta, carrossier constructeur de bennes, la benne arrière à ridelles rabattables se veut le standard du marché français. « La tribenne (bennage latéral) et la benne aluminium sont très marginales, autour de 5 % du marché », note Jean Hardy. Dans sa gamme, le modèle le plus apprécié par le BTP reste le Tipp Top THLE qui offre le plus de résistance et de charge utile (environ 25 % soit 120 kg). « L’acier THLE (très haute limite élastique) permet en outre une meilleure résistance malgré son épaisseur inférieure. Sur le marché, c’est en ce moment le meilleur compromis entre résistance, charge utile et prix, trois critères auxquels s’ajoute la résistance à la corrosion grâce au traitement par cataphorèse de type automobile », conclut-il.

La benne amovible victime de son poids

Le Nissan Cabstar n’est disponible qu’en version châssis-cabine simple ou double.

De même, la benne amovible est un phénomène marginal. « Le coeur de marché demeure la benne basculante simple, la benne amovible ne pesant qu’environ 300 unités par an », souligne Thierry Kilidjean, pour Iveco. Selon Jean-Louis Wiedemann, de Renault, « ce marché ne progresse pas car il est bridé par le PTAC à 3,5 t qui amène une charge utile très limitée à un ensemble porteur avec son bras hydraulique- bloc benne. » Pour Opel, Philippe Peyrard partage cette analyse : « Le principal problème est le poids supplémentaire du bras qui vient grever la charge utile des véhicules. » Ce que reprend Jean Hardy, pour Cif Bennes : « Le camion benne VUL avec bras est relativement stable au fil des ans, entre 550 et 650 unités par an. Un chiffre à comparer aux 12 à 13 000 unités du marché de la benne en 2010-2011. »

Pierre Laromiguière, de Citroën, met cependant en avant l’intérêt de ces produits pour certaines utilisations : « Il est bien adapté aux paysagistes et aux services des collectivités qui peuvent à la fois déposer les engins au sol et transporter les déchets. » Un constat partagé par Jean- Claude Morel chez Durisotti : « La benne déposable sur porteur 3,5 t reste un marché de niche. Ces produits font l’objet de demandes liées à des utilisations spécifiques par des collectivités locales ou pour l’entretien d’espaces verts. »

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