
Cette programmation est issue des travaux entamés il y a quinze mois, suite à la mise en pause des grands projets d’infrastructure le 1er juillet 2017, et qui se sont traduits par l’organisation des Assises nationales de la mobilité et la création du conseil d’orientation des infrastructures (COI). La programmation sera pour la première fois débattue et votée au Parlement et intégrée au projet de loi d’orientation des mobilités (LOM).
Le gouvernement prévoit d’investir 13,4 milliards d’euros entre 2018 et 2022, soit + 40 % par rapport aux investissements réalisés entre 2013 et 2017, mais 5,1 milliards d’euros de moins que ce qui était nécessaire pour réaliser les projets des programmations antérieures. L’État consacrera également 14,3 milliards d’euros à la période 2023-2027.
Cinq programmes prioritaires
Ces sommes serviront à financer cinq programmes prioritaires. Le gouvernement veut avant tout entretenir et moderniser les réseaux nationaux existants. Le réseau routier disposera ainsi d’un crédit de 850 millions d’euros par an d’ici 2022 puis de 930 millions d’euros par an.

Deuxièmement, 2,6 milliards d’euros seront investis sur 10 ans pour dé-saturer les grands nœuds ferroviaires (hors Île-de-France), dont 50 % par l’État, soit 1,3 milliard d’euros. La somme restante sera à la charge des collectivités et de la SNCF.
Le gouvernement souhaite ensuite « accélérer le désenclavement routier des villes moyennes et des territoires ruraux », et consacrera 1 milliard d’euros sur 10 ans à une vingtaine d’opérations destinées à améliorer notamment la sécurité et le niveau de service.
Les nouvelles mobilités au programme
La quatrième priorité concerne le développement de l’usage des alternatives à la voiture individuelle. Pour y parvenir, l’État lancera plusieurs appels à projets financés à hauteur d’environ 1,2 milliard d’euros sur 10 ans. Des enveloppes spécifiques seront attribuées à trois thématiques : les pôles d’échanges multimodaux et les transports en commun, les nouveaux services de mobilité et les véhicules autonomes et connectés, et le soutien aux modes actifs (vélo, marche à pied).
Enfin, le gouvernement investira 1 milliard d’euros tous les cinq ans, et au total 2,3 milliards d’euros sur la décennie, pour favoriser le report modal du transport routier de marchandises, notamment en élargissant l’hinterland des ports français grâce à des connexions ferroviaires et fluviales.
Toutefois, « le Gouvernement ne renonce pas pour autant aux projets de grandes liaisons interurbaines ferroviaires et aux projets de compléments ponctuels du maillage autoroutier », précise le dossier de presse, et il « honorera ses engagements européens sur les projets de Canal Seine-Nord Europe et de Lyon-Turin. »