
Aujourd’hui, les professionnels passent à la vitesse supérieure sur l’électromobilité, d’autant plus que les véhicules électriques n’en sont plus au stade des prototypes, mais bel et bien commercialisés, et que les appels d’offres de l’Ugap favorisent une montée en puissance dans les flottes.
Les solutions de financement en LLD existent et, parfois, en sont même à leur deuxième mouture. C’est le cas chez Citroën Business Finance qui, à côté de l’offre de loyer à 500 euros pour une C-Zéro associant le châssis et la batterie (sur 48 mois et 4 000 km), proposera une offre dite « scindée », avec d’une part le financement du châssis (en...
Aujourd’hui, les professionnels passent à la vitesse supérieure sur l’électromobilité, d’autant plus que les véhicules électriques n’en sont plus au stade des prototypes, mais bel et bien commercialisés, et que les appels d’offres de l’Ugap favorisent une montée en puissance dans les flottes.
Les solutions de financement en LLD existent et, parfois, en sont même à leur deuxième mouture. C’est le cas chez Citroën Business Finance qui, à côté de l’offre de loyer à 500 euros pour une C-Zéro associant le châssis et la batterie (sur 48 mois et 4 000 km), proposera une offre dite « scindée », avec d’une part le financement du châssis (en achat ou crédit-bail) et un loyer en LLD pour la batterie sur une durée de 24 à 96 mois. « Avec une C-Zéro, comptez un loyer entre 80 et 140 euros/mois », rappelle Pierre-Mathieu Lanfranchi, directeur de Citroën Business Finance. À titre de rappel, l’acquisition d’une C-Zéro revient à 16 500 euros (bonus de 5 000 euros inclus). « L’idée est de faire coexister nos deux offres de financement susceptibles d’intéresser des publics différents et complémentaires pour nous », ajoute le responsable.
Concrètement, le particulier risque d’être plus intéressé par l’offre scindée alors que la grande entreprise adoptera davantage l’offre globale. « Nous sommes sur un marché en pleine construction et il est important d’avoir plusieurs offres à disposition », complète le directeur de Citroën Business Finance. Quelle est la stratégie du constructeur en termes de valeurs résiduelles ? « Nous sommes volontaristes sur ce sujet car ce marché n’a aucun historique en la matière. Nous avons décidé de partir de ce qui se fait sur des modèles similaires dans le thermique. Plus il y aura de constructeurs qui adopteront cette stratégie, plus la montée en cadence de l’électrique sera rapide. » Toutefois, Pierre-Mathieu Lanfranchi reste lucide : « Nous avons eu de nombreux clients intéressés par notre offre, mais peu sont passés à l’acte. »
Sur les 600 ventes de C-Zéro réalisées en 2011, 300 l’ont été en LLD, note Arnaud Duchemin, directeur de Citroën Business. « Pour 2012, nous tablons sur 650 ventes aux sociétés, en mettant en avant la principale économie que représente la consommation. » Outre l’absence de TVS, le coût de la recharge apparaît très séduisant face au carburant, à 1,60 euro. « Nous sommes dans un rapport dix fois inférieur à celui du thermique », poursuit-il. Quant au Berlingo First Électrique, aussi proposé en location longue durée et dont le premier client est La Poste, il a réalisé plus de 300 ventes depuis son lancement.
Opel Ampera et Chevrolet Volt, les sœurs jumelles
Chez Opel, l’Ampera électrique (à partir de 42 900 euros) a été lancée avec trois mois de retard. Comme le précise Philippe Peyrard, directeur du département des ventes aux entreprises et véhicules particuliers, le loyer moyen se situe entre 800 et 1 000 euros/mois. « Il faut faire comprendre aux clients le gain qu’ils vont obtenir avec l’électrique. C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’ils doivent essayer notre produit pendant un certain temps, au moins un mois. »
Parmi les clients qui testent en grandeur nature l’Ampera figurent EDF, la ville de Bourges ou encore Disneyland Paris qui compte une dizaine de véhicules, sur un total de 500 Opel. Pour la valeur résiduelle, le constructeur a fait le choix de « se régler sur la valeur de revente de l’Insignia diesel », explique Philippe Peyrard. Compte tenu des retards de commercialisation, le groupe table sur 500 ventes cette année, contre un objectif initial d’un millier. Depuis quelques mois, le réseau de distributeurs Chevrolet s’est aussi mis à l’heure de l’électrique avec la Volt, sœur jumelle de l’Ampera. « Ce modèle est distribué par une dizaine de concessionnaires avec des possibilités de cotation pour un contrat de LLD », avance Fabrice Recoque, directeur des ventes pour la France. Conscient que la clé de voûte du système reste la valeur résiduelle, « nous avons calé la VR de la Volt sur celle de la Cruze thermique. Pour le client, c’est ce qui va rendre l’offre jouable », affirme-t-il. Le loyer de la Volt ressort à 829 euros TTC/mois sur une durée de 48 mois/80 000 km, avec une garantie de huit ans sur la batterie. Le bonus écologique de 5 000 euros est versé au client lors du premier loyer.
Avec une large gamme de modèles électriques, Renault réalise 1 % de ses ventes sur ce segment. « Depuis le début de l’année, nous avons immatriculé 645 Kangoo Z.E., 883 Twizy et 96 Fluence », détaille Jean-Pierre Mesic, directeur des ventes flottes France, pour qui la montée en puissance de l’électrique devient une réalité. « Le Kangoo Z.E. profite de l’appel d’offres de l’Ugap, avec 15 600 véhicules sur les 19 000 des deux lots attribués, notamment pour notre client La Poste. Le business model de Renault s’est révélé pertinent, avec la rupture technologique de la location de la batterie. Nous prenons le risque sur la batterie, ce qui constitue un gage de sûreté de la technologie et de forte réassurance pour le client. »
Des solutions selon les besoins
« Ce projet a été longuement mûri pour proposer une gamme large et abordable, avec une durée de conservation des batteries qui va au-delà du premier client et rend la location tout à fait accessible. Le client s’engage en fonction de ses perspectives de détention et d’utilisation sur des durées et des kilométrages que nous ajustons à sa demande selon l’évolution de ses besoins , relate Henry Gascuel, directeur général de Diac Location. L’électrique n’a pas vocation à répondre à tous les objectifs. Il faut aller vers une solution Z.E. compatible, avec des durées de 12 à 72 mois et des kilométrages de 10 000 à 200 000 km, selon les cas de figure », poursuit-il
Plusieurs tarifs de location de batteries sont disponibles : 72 euros/mois pour un Kangoo sur 36 mois et 30 000 km ; 50 euros/mois pour une Twizy sur 36 mois et 22 500 km. Des loyers auxquels s’ajoutent un plein de 2 euros en moyenne.
Renault entend aussi capitaliser sur la question de la valeur résiduelle. « Il y a un atout dont tout le monde n’a pas encore conscience, c’est le renouvellement de la batterie : nous garantissons la même prestation à tout propriétaire, en fonctionnement et en capacité, quel que soit l’âge du véhicule, et ceci pendant toute sa durée de location », argumente Henry Gascuel. C’est une promesse forte. « Avec l’électrique, la part de la LLD sera supérieure à ce que l’on peut faire sur le thermique, insiste Jean-Pierre Mesic. À ce titre, l’auto-partage aura un rôle à jouer comme accélérateur, car c’est un vrai métier qui répond à un vrai besoin. »
Du côté des loueurs, l’électrique est aussi entré dans sa phase opérationnelle. Responsable du développement véhicules électriques & ALD sharing, Didier Blocus annonce 200 modèles nouvelle génération à la route et en commande. « Notre offre correspond à la réalité et nous avons, en parallèle, beaucoup informé nos clients par l’intermédiaire de nos forces de ventes », observe-t-il. Dans le détail, ALD propose des Peugeot iOn, des C-Zéro, des Kangoo Z.E. et prochainement la Smart électrique. « Nous savons coter l’ensemble des véhicules en y intégrant une palette élargie de services », précise-t-il.
ALD et Arval face à face sur le véhicule électrique
Il reste que l’heure est encore à la démocratisation de l’électrique. À ce titre, ALD travaille beaucoup sur le prêt de véhicules à des clients « afin que chacun sache de quoi l’on parle ». C’est la démarche ALD Experienze, avec un événement organisé pour un client sur son site autour du thème de l’électromobilité. « ALD Experienze peut se dérouler sur une ou plusieurs journées. Une chose essentielle : il faut savoir à quelles utilisations sont réservés les véhicules électriques. Ce qui offre à l’entreprise l’opportunité de créer de nouveaux usages », insiste Didier Blocus.
Chez Arval, un guide du véhicule électrique de 64 pages est à la disposition des clients pour répondre à l’ensemble des questions sur les prix et les avantages de cette technologie. « Arval s’est mis en ordre de marche pour financer et gérer l’électrique dans tous les pays où une offre effective des constructeurs existe. Il a fallu adapter des processus importants pour traiter les spécificités de cette technologie, comme la dissociation de l’actif entre véhicule et batterie et les profils différenciés de dépréciation et de maintenance », rappelle Vincent Rupied, directeur marketing stratégique et développement durable.
Un apport de conseil sur l’usage de l’électrique
Ce dernier ajoute que la « mission d’Arval est d’apporter non seulement le financement, mais aussi un conseil sur l’adéquation ou non de ces véhicules aux besoins. Arval a d’ailleurs préparé ce démarrage commercial depuis plusieurs années avec une activité de formation et d’information, notamment par l’intermédiaire de sa plate-forme de recherche, l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE). »
« 2012-2013 marque l’entrée du véhicule électrique dans l’opérationnel, avec désormais des modèles de grande série s’adressant aux usages professionnels », conclut encore le responsable d’Arval qui revendique 350 commandes à ce jour.
Notamment portée par le service Autolib’ à Paris, la BlueCar se positionne au premier rang des véhicules électriques vendus en France, suivie par la Mia, particulièrement présente dans les collectivités.
LLD : les solutions se déploient pour l’électrique
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