Incontournables aujourd’hui dans la vie quotidienne, les applications s’imposent aussi dans la gestion de flotte. Immédiatement accessibles au conducteur pour peu qu’il possède un smartphone, ces « boîtes à gants virtuelles » ont aussi l’avantage d’alléger la prise en charge par les loueurs d’opérations simples : plus besoin d’échanger des coups de fil pour prendre des rendez-vous de livraison des véhicules, ou encore pour orienter les conducteurs vers des prestataires de réparation.
Illustration parmi d’autres chez Alphabet France qui mise sur AlphaGuide. « Avec cette application, le conducteur accède au détail du contrat, indique Cédric...
Incontournables aujourd’hui dans la vie quotidienne, les applications s’imposent aussi dans la gestion de flotte. Immédiatement accessibles au conducteur pour peu qu’il possède un smartphone, ces « boîtes à gants virtuelles » ont aussi l’avantage d’alléger la prise en charge par les loueurs d’opérations simples : plus besoin d’échanger des coups de fil pour prendre des rendez-vous de livraison des véhicules, ou encore pour orienter les conducteurs vers des prestataires de réparation.
Illustration parmi d’autres chez Alphabet France qui mise sur AlphaGuide. « Avec cette application, le conducteur accède au détail du contrat, indique Cédric Marquant, directeur marketing et business development du loueur. Il y retrouve aussi les prestataires pour l’entretien, le changement de pneus ou éventuellement les bornes de recharge ou les stations pour utiliser sa carte carburant. »
Des applications sur smartphone
Arval aligne une application similaire avec My Arval Mobile : « Celle-ci est disponible sur Android et Apple avec les informations importantes du contrat, les services auxquels peut accéder le conducteur, des foires aux questions pour retrouver dans un endroit unique l’ensemble des réponses ou encore la géolocalisation des garages partenaires », énumère Karen Brunot, directrice marketing d’Arval France.

Et ces applications vont plus loin avec des aides pratiques qui dépassent la simple gestion du contrat. Chez Alphabet France, lors de son chargement sur le téléphone du conducteur, l’application demande à se connecter à son agenda : « Si le conducteur accepte, l’application peut donner, en fonction des lieux de rendez-vous prévus, l’heure à laquelle il doit partir pour être dans les temps à son rendez-vous », explique Cédric Marquant. Et l’application ne prend pas seulement en compte le déplacement en voiture : « Elle propose d’autres formes de mobilité pour arriver à destination : train, vélo, taxi ou Uber, avec le coût associé », complète le responsable.
Si les services se développent chez les loueurs, les constructeurs et leurs captives ne sont pas en reste. « Nous avons lancé notre portail client depuis quelques mois et les applications seront opérationnelles au dernier trimestre. Elles existent déjà en Italie et doivent être adaptées aux spécificités du marché français », note Denis Vitellaro, directeur de la LLD de Leasys, anciennement FCA Fleet Services France (Groupe Fiat).
Volkswagen n’oublie pas non plus ses conducteurs : « Développée par le groupe, l’application My Fleet Solutions pour les professionnels doit amener du service et de la valeur ajoutée au quotidien », estime Olivier Dupont, chef du service ventes aux entreprises pour le constructeur. My Fleet Solutions met en avant des « basiques » : le contrat souscrit, les services accessibles par le client mais aussi des services plus techniques comme la géolocalisation des concessionnaires les plus proches ou bien la possibilité de localiser son véhicule en stationnement.
Ouvrir les portes de la mobilité
Ces outils s’inscrivent dans une stratégie à long terme : « My Fleet Solutions se veut aussi une porte d’entrée dans les solutions de mobilité, projette Olivier Dupont. Cette année, My Fleet Solutions va offrir la possibilité de régler les parkings de façon totalement dématérialisée. Peu à peu, les prestations s’étoffent pour être toujours plus utiles. »
Plus largement, les perspectives de ces services connectés annoncent en filigrane l’évolution des prestations des loueurs comme des captives vers des services de mobilité : autopartage, transport multimodal, etc. Mais internet se veut aussi indispensable pour accéder à des services spécifiques telles les formations en ligne – une autre innovation des prestataires.
« Notre parti pris est d’offrir des formations en ligne pour se tenir au fait des enjeux métier comme pour l’optimisation du TCO ou les différents modes de financement », décrit Karen Brunot d’Arval. Ces formations, également baptisées MOOC, sont accessibles gratuitement après inscription : « Nous les ouvrons ponctuellement dans l’année », reprend la responsable.
Des services pour les gestionnaires
Internet demeure aussi incontournable pour les services destinés aux gestionnaires de flotte. ALD Automotive propose ainsi ALD manager, un tableau de bord pour suivre les livraisons et les lois de roulage, ou encore constater les éventuelles utilisations des voitures le week-end.
« Notre outil en ligne à destination des responsables de parc s’appelle e-reporting. Ils peuvent y retrouver l’ensemble des informations liées à la flotte : nombre de véhicules par marque, par type de motorisation, par catégorie de CO2, etc. Mais aussi des détails liés à un contrat en particulier : durée/kilométrage, dates d’entretien. Le changement d’attribution d’un véhicule à un autre conducteur peut aussi s’effectuer avec cet outil », énumère Cédric Marquant pour Alphabet France.
Ces tableaux de bord donnent accès à la flotte en temps réel et établissent, par rapport au contrat initial, des projections sur les utilisations de la voiture, « pour savoir si celle-ci est en sous- ou surutilisation », poursuit Cédric Marquant.
Arval aligne un produit similaire, Arval Fleet View. « Avec cet outil de reporting, le gestionnaire voit tout ce qui concerne sa flotte simplement et rapidement : coûts, utilisation des véhicules, informations liées à l’environnement, explique Karen Brunot. Et Arval Fleet View aide à anticiper les événements à venir comme les livraisons, et à optimiser la gestion au quotidien. Nous offrons aussi des outils d’aide à l’analyse, à moyen long terme, pour l’optimisation du TCO. »
De plus en plus souvent, les outils de gestion sur internet mettent à profit les informations issues des boîtiers de télématique embarquée. De nouveaux indicateurs dans la gestion de parc, bientôt incontournables, anticipent les représentants des loueurs. « Avec l’obligation en 2018 du service d’appel d’urgence eCall, les constructeurs doivent tous implanter des boîtiers communicants dans leurs voitures », rappelle Cédric Marquant pour Alphabet France.
Faciliter le suivi des accidents

Si le smartphone s’impose comme une aide au quotidien, il peut aussi faciliter la vie du conducteur pour des événements exceptionnels, dans le cas d’accident ou de panne.
Chez Alphabet France, l’application AlphaGuide propose ainsi depuis quelques mois une fonction « déclaration de dommages » pour accélérer la prise en charge d’un sinistre. « Le conducteur prend une photo de son sinistre après une identification préalable, explique Cédric Marquant. Cela permet de lancer la démarche auprès des experts et de diriger ensuite le conducteur vers les réparateurs agréés. »
ALD Automotive, qui a renouvelé son application au début de l’année, va plus loin en proposant aux conducteurs une fonctionnalité pour suivre le trajet du dépanneur sur les lieux de l’intervention lors d’une panne ou d’un accident.
L’appui de la télématique embarquée
Chez ce loueur, un contrat a été signé en partenariat avec Ocean dès 2016 pour l’utilisation des données télématiques des voitures PSA et Renault. « Nous exploitons uniquement les données des boîtiers en première monte : nous souhaitons employer des données télématiques fiables et sécurisées », précise Cédric Marquant.
Ces informations sont disponibles pour les clients qui le souhaitent : « Il suffit pour nous d’activer à distance la remontée d’informations suite à la souscription de la prestation par le client. Le gestionnaire peut voir ce que voit le conducteur sur son tableau de bord », résume Cédric Marquant. Le service peut bien sûr s’enrichir des données de la géolocalisation.
La généralisation des boîtiers embarqués génère aussi de nouveaux services comme le suivi de la conduite. Des données synthétisées en indicateurs pour être directement adressées aux conducteurs. « Nous avons intégré toutes les données issues de la télématique dans l’application, souligne Karen Brunot pour Arval. Le conducteur peut donc connaître le niveau de risque lié à sa conduite. »
Les captives sont de facto au premier rang pour valoriser ces services. « Depuis 2015, nous commercialisons les tableaux de bord nourris par les données de nos véhicules et adaptés aujourd’hui à chaque typologie de clientèle, signale Vincent Hauville, directeur général délégué de Diac Location Overlease. Maintenant, les clients se servent des données pour fiabiliser toute la gestion du parc : sécuriser les enlèvements de carburant, assurer le suivi des kilométrages, connaître les éventuelles usures prématurées de certains éléments du véhicule, etc. », poursuit Vincent Hauville.
Fiabiliser la gestion de parc
Et tandis que les grands comptes se penchent sur une démarche « très analytique », constate Vincent Hauville, avec une recherche sur les détails de consommation de carburant ou les informations liées au freinage des véhicules, les plus petites entreprises s’intéressent tout d’abord aux données de kilométrage ou au suivi de l’entretien. Les indicateurs de performance d’éco-conduite se font eux aussi progressivement une place dans les tableaux de bord des prestataires. « Les données de l’éco-conduite font partie du package des remontées d’informations attendues par le client dans les offres de LLD. Mais leur utilisation peut être complexe en interne. Elles impliquent que la conduite des collaborateurs soit suivie, que l’on puisse animer les collaborateurs. Ce qui suppose d’en informer au préalable les instances représentatives des salariés », prévient Vincent Hauville.
Enfin, un autre service s’est désormais généralisé : la gestion des amendes en ligne. « Le responsable peut y retrouver l’ensemble de sa flotte : celle d’Alphabet France aussi bien que celles des confrères », note Cédric Marquant.
Cette capacité de l’outil à gérer les voitures de plusieurs loueurs contribue à simplifier la tâche du gestionnaire. Mais on ne retrouve pas cette capacité dans tous les outils des loueurs ou des captives. Le plus souvent, leurs services en ligne ne sont conçus que pour leurs propres véhicules.
Arval propose Total Fleet, un service de gestion capable de traiter les informations de voitures issues de loueurs différents. « C’est une solution de reporting assez intuitive d’usage pour une vue consolidée de la flotte de clients qui recourent à plusieurs loueurs. Elle offre une vision à 360 °, avance Karen Brunot. Ce service répond à un besoin fort chez les clients pour une agrégation des données. Il les aide à optimiser le coût global de gestion de leur parc pour des véhicules en location ou en achat. »
Des solutions multi-loueurs
Comme sur les outils concurrents, le responsable de parc peut aussi bien consulter sur Total Fleet les données sur les véhicules actifs, le détail des loyers, les restitutions à venir, les écarts des contrats avec les usages réels, les dépenses hors contrat, etc. « On y retrouve aussi les indicateurs de responsabilité sociale avec les émissions de CO2 », complète Karen Brunot. Un service qui a un coût, entre 0,5 et 2 euros par véhicule et par mois, en fonction de la taille du parc et du nombre de loueurs que le client souhaite intégrer sur cette plate-forme.
Et tandis que les outils au service des conducteurs et gestionnaires se multiplient, loueurs et captives développent sur internet des sites conçus pour faciliter le travail des gestionnaires en amont de la gestion d’un parc.
Depuis la rentrée, ALD propose ainsi sur son site une page à partir de laquelle les responsables de parc peuvent ébaucher une car policy en quelques clics. Cette page présente un questionnaire rapide sur les usages, les attentes de confort ou de performances des véhicules. Après avoir répondu aux questions préalables, c’est non seulement la motorisation qui est suggérée mais aussi des modèles et des prix de location. Le gestionnaire peut aller plus loin dans sa recherche en contactant le loueur.
Les limites des outils en ligne

Le recours aux outils en ligne des loueurs et des captives n’est pas uniforme auprès des conducteurs (voir le témoignage de Paula Opris, gestionnaire du parc de Gutenberg Networks).
« Comme tous les utilisateurs de smartphone, les conducteurs sont déjà sollicités par de nombreuses applications. Nous communiquons régulièrement au sujet de My Fleet Solutions afin d’en dynamiser l’usage », note Olivier Dupont pour Volkswagen. Avec un écueil à la diffusion de ces outils : dans les flottes multi-loueurs ou qui marient location et achat, certains gestionnaires de parc freinent leur usage afin d’éviter ce qui pourrait être ressenti comme une inégalité de traitement entre les différents conducteurs.
Autre limite pour ces applications : tous les salariés ne sont pas équipés de smartphone. Une population qui devient cependant minoritaire : en 2016, les détenteurs de smartphone étaient estimés à 77 % la population des 18-75 ans. « Pour ceux qui ne possèdent pas de smartphone, la majeure partie des fonctionnalités est disponible sur notre site internet », répond Cédric Marquant pour Alphabet France.
Les TPE-PME en ligne de mire
Car pour les loueurs comme pour les captives, ces sites sont bien sûr conçus pour attirer à eux et conquérir une nouvelle clientèle. Et ALD ne cache pas que ce site vise, au-delà des prospects professionnels, à toucher les particuliers.
Chez Volkswagen Financial Services, le site professionnel a été revu récemment pour accroître la visibilité de la captive auprès des petites entreprises. « Renouvelé en mars 2017, il a pour but de développer le “small business“ », confirme Olivier Dupont.
À son arrivée sur le site, le gestionnaire de parc est orienté selon la taille et l’activité de son entreprise : TPE, PME, profession libérale, etc. Volkswagen a lancé ce site en parallèle à une présence renforcée sur le réseau : « Nous menons des campagnes ponctuelles pour le label Volkswagen Professionnel et les lancements de produits pour les flottes. Elles ont été développées pour une meilleure approche du “small et medium business“. Nous avons aussi investi dans les annonces payantes Google et le référencement de nos offres sur internet », décrit Olivier Dupont. Cette démarche de communication ciblée se prolonge au sein des concessions : « Nous travaillons sur la digitalisation de notre réseau avec des tablettes pour analyser les besoins d’un prospect, configurer les véhicules et lui suggérer un modèle approprié », ajoute Olivier Dupont.
Des offres pour les petites structures
Cette stratégie de conquête de la clientèle des petites entreprises s’accompagne d’une offre de services renouvelée. « Nous renforçons les prestations packagées avec des services pas forcément attendus d’office par des utilisateurs qui n’ont pas toujours l’expertise technique des véhicules, poursuit Olivier Dupont. Par exemple, le package maintenance inclut systématiquement les appoints d’Adblue : il suffit au conducteur d’aller chez le concessionnaire pour les faire réaliser. »
Chez Renault pareillement, les offres packagées sont mises en avant pour séduire les flottes de petite taille. « Nous allons “publiciser“ fortement l’offre Easy Pack Pro au dernier trimestre pour mettre en valeur ses avantages, notamment auprès des professionnels et artisans », anticipe ainsi Vincent Hauville.
La carte de la simplicité
« Ces contrats offrent la simplicité de gestion d’une LOA avec des conditions de reprise des véhicules proches de celles du marché », argumente Vincent Hauville. Et nous ajoutons la tranquillité avec le contrat d’entretien, une demande pour ces clients qui souhaitent avant tout un véhicule opérationnel à tout moment. »
Séduire les petites entreprises, c’est aussi le but de Leasys. En parallèle à une offre similaire destinée aux particuliers mais limitée à la seule Fiat 500, la captive a lancé l’offre Be Free Pro : « C’est notre grande nouveauté cette année pour séduire les PME, souligne Denis Vitellaro. Des contrats dont on peut sortir après 24 mois sans pénalité pour tous les véhicules des marques du groupe FCA. »
Nouvelles offres également de la part des captives : les solutions de mobilité. « Nous commercialisons l’offre Renault Mobility, indique Vincent Hauville. Celle-ci est disponible dans les contrats de LLD à destination des grands comptes mais aussi pour les flottes de proximité : artisans, commerçants, PME et PMI. Nous commercialisons ainsi la prestation d’autopartage de manière packagée avec la location du véhicule. Nous la vendons aussi en prestation autonome pour une mise en service dans des parcs déjà existants chez nos clients, quel que soit le loueur. »
Ces services d’autopartage existent bien sûr pour les voitures électriques. Des véhicules dont les constructeurs soutiennent la diffusion auprès des entreprises. « Avec la sortie de la dernière Zoé en début d’année, nous avons proposé aux professionnels des contrats de location adaptés, proches du “pay as you drive“ », reprend Vincent Hauville pour Diac Location Overlease.
Et pour rassurer des professionnels inquiets de ne pas pouvoir employer leur voiture électrique pour l’ensemble de leurs trajets, Diac Location met en avant des contrats « complémentaires » de location de 15, 30 ou 50 jours par an pour deux catégories de véhicules thermiques différents.
Des services pour l’électrique
« Ces contrats mettent à disposition des voitures de remplacement thermiques chez les loueurs de courte durée les plus proches, pour prolonger en quelque sorte l’autonomie des modèles électriques. C’est la brique qui manquait pour l’adoption de l’électrique par certains collaborateurs », argumente Vincent Hauville (voir aussi l’encadré).
Nouveaux véhicules des constructeurs, nouvelles prestations des loueurs et captives, nouveaux outils à destination des conducteurs et responsables de parc : à vous de faire le tri!
Dossier - Location longue durée : des services connectés pour les flottes
- Location longue durée : des services connectés pour les flottes
- Paula Opris, Gutenberg Networks : « Je retrouve l’essentiel sur les sites des loueurs »
- Véhicules électriques : rassurer les conducteurs