
Si la LLD s’est imposée sur le marché du neuf, ce mode de financement commence à peine à se développer pour le véhicule d’occasion. Aujourd’hui, Alphabet analyse et observe ce marché émergent : « Pour l’instant, le VO répond davantage aux besoins des particuliers qu’à ceux des entreprises. Pour ces dernières, relouer quatre ans des véhicules de quatre ans d’âge pour un usage professionnel induit un risque de moindre fiabilité », observe Fabrice de Margerie, directeur des opérations et informatique de ce loueur.
Arval a lancé Arval re-Lease, son offre de LLD de véhicule d’occasion auprès des particuliers et des professionnels. Et ce loueur...
Si la LLD s’est imposée sur le marché du neuf, ce mode de financement commence à peine à se développer pour le véhicule d’occasion. Aujourd’hui, Alphabet analyse et observe ce marché émergent : « Pour l’instant, le VO répond davantage aux besoins des particuliers qu’à ceux des entreprises. Pour ces dernières, relouer quatre ans des véhicules de quatre ans d’âge pour un usage professionnel induit un risque de moindre fiabilité », observe Fabrice de Margerie, directeur des opérations et informatique de ce loueur.
Arval a lancé Arval re-Lease, son offre de LLD de véhicule d’occasion auprès des particuliers et des professionnels. Et ce loueur étudie la possibilité d’élargir cette clientèle aux flottes plus importantes Les véhicules concernés affichent entre un et cinq ans d’ancienneté avec 120 000 km au maximum. Mais tous les VO ne sont pas éligibles et toute l’offre sélectionnée bénéficie d’un reconditionnement. Sur le marché des véhicules d’occasion, la LLD s’affirme de fait comme une solution alternative. Elle répond par exemple au besoin d’un client en attente d’un VN. Pour assurer la mobilité de son entreprise, celui-ci choisit donc un VO et opte pour la LLD.
Les spécialistes à la manœuvre
Parmi les clients d’Enchères VO figurent des entreprises dont les flottes sont disséminées sur le territoire français. Ces clients veulent profiter de la logistique mise en place par ce spécialiste du remarketing et de la vente automobiles. Celui-ci prend en effet en charge l’ensemble de leur flotte avec des typologies très diverses de véhicules. D’autres d’entreprises font appel ponctuellement à ses services lorsqu’elles souhaitent renouveler leur parc. « Le décideur veut se concentrer sur les achats de VN et maximise ses VO en nous les confiant », expose Guillaume Arnauné, directeur général du groupe Enchères VO.
Plus largement, ce responsable voit le traitement des VO se professionnaliser au sein des flottes. Des clients ne sont pas équipés pour prendre en charge le sujet, ne veulent pas l’être et confient donc la gestion de leurs VO à des spécialistes pour optimiser cette étape. Ces prestataires utilisent notamment les nouvelles technologies et offrent des solutions numériques. « Pour les flottes, il existe des gisements de rentabilité à confier la revente des VO à des professionnels », argumente Guillaume Arnauné.
Parmi les courtiers automobiles, quelques acteurs pratiquent l’œcuménisme en matière de financement. Ainsi, Fleetway commercialise aussi bien de la LOA et de la LLD que du crédit ou de l’achat au comptant et ce, qu’il s’agisse de VN ou de véhicule d’occasion. Et il s’adresse aux TPE et aux PME comme aux grands comptes qui représentent 15 % des véhicules mis à la route. Plus récente, la LLD demande du temps pour se frayer un chemin dans les habitudes d’achat des TPE et PME, mais elle progresse. Actuellement, le crédit pèse pour 30 % des volumes de ce prestataire, contre 30 % pour les achats au comptant, 30 % pour la LOA et 10 % pour la LLD.
Modèle | 2021 | 2021/2020 | PDM |
Renault Clio | 360 615 | 0,69 % | 6,0 % |
Citroën C3 | 220 572 | 10,73 % | 3,7 % |
Citroën C4 | 160 359 | 1,76 % | 2,7 % |
Renault Twingo | 152 937 | 4,85 % | 2,6 % |
Renault Mégane | 151 726 | 6,26 % | 2,5 % |
Volkswagen Golf | 151 357 | 2,41 % | 2,5 % |
Peugeot 308 | 146 805 | 4,36 % | 2,5 % |
Renault Scénic | 137 127 | – 2,85 % | 2,3 % |
Peugeot 206 | 130 603 | – 1,52 % | 2,2 % |
Peugeot 208 | 123 390 | – 5,49 % | 2,1 % |
Source : baromètre AutoScout24, les dix premiers modèles |
Sans surprise, les vedettes du marché VO hexagonal proviennent de marques françaises, à l’exception de la Golf. On retrouve d’ailleurs une large part de ces modèles parmi les meilleures ventes auprès des flottes d’entreprise (voir notre numéro 266, page 48).
Un acteur multi-financements
Autre filiale de Galilée Groupe (Elite Auto, Fleetway, Proxauto), Proxauto commercialise des VO de plus ou moins 36 mois et vise l’ensemble du marché. 35 % de ses volumes sont assurés par la clientèle des entreprises. « Les achats au comptant et la LOA sont privilégiés par rapport à la LLD, explique Jean-Loup Savigny, directeur général du groupe. Nous écoulons beaucoup de VUL pour lesquels les VO sont moins chers que les VN, qui répondent à des besoins ponctuels et tiennent davantage la cote. »
Sur le segment des VO, Fleetway se concentre sur les petits véhicules pour les commerciaux et s’intéresse moins au segment premium. Son offre s’étend jusqu’aux Renault Scénic et Espace en location moyenne durée et se cantonne aux petits véhicules en LLD. « Ce dernier mode de financement permet de traverser des périodes difficiles ou d’incertitude », constate Jean-Loup Savigny. Car acheter un VN sous-tend un risque plus élevé.
Fleetway s’intéresse à toutes les opportunités et achète des véhicules d’occasion à l’issue de contrats de LLD et des modèles de démonstration. L’une des missions de cette structure consiste à reconditionner ces véhicules d’occasion pour que le conducteur ait l’impression de rouler au volant d’un modèle neuf. En moyenne, les véhicules affichent 70 à 90 000 km au compteur, pour 36 à 40 mois sur la route. L’offre de Fleetway reflète la composition du marché VO et compte peu d’hybrides. Ainis, le diesel génère 60 % de ses volumes et l’essence, 40 %. Et ce courtier écoule seulement quelques Renault Zoé.
Pour la location moyenne durée, les clients de Fleetway sont principalement de grandes entreprises. En revanche, les véhicules d’occasion mobilisent davantage les TPE et les PME. Souvent, les acheteurs viennent à titre personnel et repartent avec un véhicule à titre professionnel. Et avec le VO, ils peuvent choisir un modèle d’une gamme supérieure. Et un modèle d’un niveau d’équipement plus généreux. Le tarif reste plus attractif que celui d’un VN. « Les clients sont intéressés par la nouveauté. Mais ils veulent traverser la période d’incertitude sans prendre de risque sur le VN », souligne Jean-Loup Savigny.
Pour Fleetway et à véhicule équivalent, la différence de loyer entre un VO et un VN atteint au moins 30 %. Mais la comparaison s’avère délicate avec un marché VN où les prix évoluent rapidement. « Les clients se montrent sensibles au prix et veulent des loyers compétitifs, mais ils ont besoin du véhicule, note Jean-Loup Savigny. Lorsqu’ils veulent absolument un véhicule, opter pour un VO importe moins. Leur approche s’attache moins aux aspects sociaux, quand disposer d’un véhicule revêt un caractère d’urgence. »

Un véhicule à l’usage
L’activité de Galilée Groupe suppose de s’appuyer sur certaines quantités de véhicules et une capacité à les transformer au meilleur coût et dans le bon standard. « Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, le marché VO se professionnalise toujours plus en France, avance Jean-Loup Savigny. Il va exploser. Les acteurs concernés sont différents de ceux du marché VN. Le savoir-faire n’est pas le même. À terme, les transactions se feront de plus en plus de professionnel à particulier. Le financement se fera de plus en plus via des abonnements », conclut-il. Non seulement, l’aspect statutaire de l’automobile s’estompe mais l’usage importe davantage que la propriété.