
Après avoir analysé « 2,7 millions de prix de véhicules d’occasion dans les cinq plus grands marchés automobiles européens », sur la période de janvier 2017 à juin 2022, l’ONG Transport & Environment (T&E) affirme que le loyer (location longue durée) d’un véhicule électrique serait plus élevé que celui de son équivalent thermique. Cet écart serait, en moyenne, de 57 %. « Soit 233 euros de plus par mois, ou 8 370 euros supplémentaires pour un contrat de location de 36 mois », pointe le rapport.
Plus précisément, T&E a étudié les marchés de location en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni. En France, le loyer mensuel « est en moyenne 56 % plus élevé pour un véhicule électrique que pour son équivalent thermique », écrit T&E. Avant d’avancer, à titre d’exemple : « Le loyer moyen mensuel d’une Peugeot e-208 s’établit à 547 euros, contre 355 euros pour le modèle essence. » Par ailleurs, T&E indique avoir eu recours à l’outil Autovista Residual Value Intelligence pour effectuer ces analyses. D’après l’ONG, les loueurs utilisent généralement ce même outil pour calculer les valeurs résiduelles des véhicules.

« La location longue durée d’un véhicule électrique coûte 54 % plus cher » en France
Pourtant, T&E assure avoir constaté que le prix de revente des véhicules électriques se rapprochait de plus en plus de celui des modèles thermiques. Dans l’Hexagone, « en 2017, une société de leasing qui revendait une voiture électrique vieille de trois ans pouvait espérer récupérer 37,3 % du prix d’achat initial, détaille T&E. En 2022, pour une voiture électrique de trois ans, la société de leasing récupérait 43,4 % du prix d’achat. Les valeurs de revente des voitures thermiques progressent aussi sur la même période, mais beaucoup moins rapidement (46,6 % en 2017, 49,8 % en 2022). » Soit en 2022 des valeurs de revente de plus en plus proches entre thermique et électrique.
En théorie, ce rapprochement aurait dû se traduire par des écarts moins importants entre les loyers, note T&E. Or, en pratique, cela ne serait pas le cas, « puisque les devis obtenus par T&E montrent des différences très importantes des loyers entre modèles électriques et thermiques », argumente l’ONG. Ainsi, en France, « la location longue durée d’un véhicule électrique coûte 54 % plus cher qu’un modèle essence alors que sa dépréciation est seulement supérieure de 40. % »

Le « leasing social » : une solution ?
Sachant qu’à l’échelle de l’Europe, les « sociétés de leasing » gèrent un parc de 12 millions de véhicules d’après T&E, et pèsent donc lourd dans le marché automobile, l’ONG estime que les tarifs appliqués retardent l’adoption du véhicule électrique, et plus particulièrement du côté des ménages les moins aisés. Rappelons ici que le gouvernement français avait promis, par la voix du Président de la république, Emmanuel Macron, la mise en place d’un « leasing social » à 100 euros par mois pour l’acquisition d’un véhicule électrique, à destination des ménages les plus modestes et ce à compter du second semestre 2023.