Location longue durée 2022 : une mobilité à la carte

Face aux demandes pour plus de flexibilité de la part des flottes, de nombreux loueurs longue durée proposent déjà une solution de type « switch ». Diac Location les a ainsi rejoints en lançant en 2021 son offre Switch Car. Cette offre fait bénéficier les conducteurs d’un véhicule électrique à l’année. Et d’un modèle thermique vingt à trente jours par an durant les week-ends ou les congés. « Switch Car lève des freins psychologiques chez les collaborateurs pour accompagner la transition vers l’électrique. Ceux qui prennent cette formule consomment en moyenne 96 % des jours de véhicule thermique prévu au contrat », note Jean Raia, directeur général délégué de la captive de Renault.

Des offres « switch »…

À noter que Diac Location vise aussi une nouvelle clientèle. Il s’agit des collectivités publiques, cette fois avec des « packages », véhicule et maintenance, à prix réduit. « Nous mettons en place une cellule marchés publics avec une équipe spécifique. Ces clients ont en effet des besoins particuliers », précise Jean Raia.

Volkswagen Financial Services annonce aussi la commercialisation d’une offre switch au second semestre 2022. « L’objectif n’est pas seulement de répondre aux besoins des conducteurs de véhicules électriques car l’autonomie de ces derniers n’est plus un sujet. En outre, le maillage en bornes de recharge publique progresse sensiblement. Mais avec cette solution, les conducteurs pourront changer de véhicule pour un modèle plus spacieux ou plus sportif pendant les vacances », illustre Olivier Dupont, chef de service vente aux entreprises de Volkswagen. Comme ses concurrents, cette captive constate une forte montée en puissance de l’électrique chez ses clients.

Chez Alphabet, c’est l’offre Carswap qui est mise en avant. « Avec cette solution qui porte sur un “swap“ de vingt ou quarante jours selon la formule choisie, la flexibilité fonctionne dans les deux sens, avance Julien Chabbal, directeur des ventes et marketing. Un conducteur de véhicule électrique peut prendre un thermique. Mais un conducteur de véhicule thermique peut aussi opter pour un électrique s’il doit ponctuellement travailler dans une zone à faibles émissions-mobilité (ZFE-m). Ou s’il compte, sur une durée donnée, modifier ses habitudes et faire de courts trajets. Un petit utilitaire est aussi disponible en cas de besoin », détaille Julien Chabbal.

ALD Automotive note pour sa part un changement dans l’usage de son offre Switch. « Les utilisateurs emploient toujours plus cette formule comme un crédit-mobilité, pour prendre un véhicule à la descente d’avion à l’étranger, pendant les vacances. Et non plus pour pallier le manque d’autonomie du véhicule électrique. Nous allons donc faire évoluer ALD Switch pout l’intégrer dans notre nouvelle offre de crédit-mobilité », prévoit Guillaume Maureau, directeur général adjoint d’ALD Automotive.

… au crédit-mobilité

Bientôt mise sur le marché, cette offre ALD Move comprend deux volets. « Le premier a trait au forfait mobilités durables prévu dans la loi d’orientation des mobilités (LOM). Un forfait dont le montant vient de passer de 500 à 600 euros par employé. Cela couvre l’ensemble des collaborateurs et pas seulement ceux éligibles à la voiture de fonction. Dans ce cadre, nous allons proposer, pour les trajets domicile-travail, un système de carte. Il donnera accès à du covoiturage, aux transports en commun, à des offres de type Vélib’, etc. À chaque utilisation, le montant correspondant sera déduit de la carte », décrit Guillaume Maureau.

Le second volet d’ALD Move concerne le crédit-mobilité pour les collaborateurs éligibles au véhicule de fonction. « Pour ses déplacements personnels, un salarié pourra abandonner sa voiture. Ou prendre un modèle d’une catégorie inférieure ou un vélo de fonction. Et compenser avec des billets d’avion, de train, le recours à Uber, au Vélib’, etc. », énumère Guillaume Maureau.

Selon ce dernier, 5 à 10 % des collaborateurs pourront s’orienter vers ces nouvelles mobilités. « Et ces dispositifs peuvent renforcer l’attractivité des entreprises en termes de RH. Un collaborateur peut avoir besoin d’un véhicule de fonction à un moment donné. Puis changer de fonction ou habiter en ville, ne plus avoir d’enfants à charge. Et préférer le crédit-mobilité à la voiture de fonction », conclut Guillaume Moreau. ALD met en place une équipe consacrée à ces nouvelles solutions. Il est aussi entré au capital de Skipr, un spécialiste du crédit-mobilité. Et ce loueur souligne que la LLD de vélos, lancée l’an dernier, « se développe de plus en plus. »

Vers de nouvelles mobilités

Arval a lancé en juin 2021 son offre de mobilité multimodale après un an de test. Et a ainsi déjà inclus le forfait mobilités durables dans cette solution et la possibilité d’y loger un crédit-mobilité. L’application permet alors de gérer le budget attribué aux salariés. « Les choix sont personnalisables. Par exemple, pour les forfaits mobilités durables, seuls certains modes de déplacement sont autorisés par le législateur. En revanche, pour le crédit-mobilité, c’est l’entreprise qui décide », explique Karen Brunot, directrice marketing et digital d’Arval France. En indiquant que le loueur a déjà signé plusieurs contrats pour ses solutions de nouvelles mobilités.

Enfin, Alphabet a de son côté lancé en juin 2021 une « carte mobilités ». Cette carte fonctionne comme une carte de paiement pour régler les différents modes de déplacement intégrés dans le forfait mobilités durables (transports en commun, vélo, covoiturage, autopartage). Avec cette carte, l’entreprise peut aussi allouer à ses collaborateurs un budget supplémentaire de mobilité.

Mais cette recherche de flexibilité touche aussi au financement des véhicules. C’est le cas avec l’offre Easy Loc Flex de Diac Location. « Avec ce produit, les artisans ou les commerçants qui n’ont pas une activité sur toute l’année peuvent neutraliser un ou deux mois de loyer. Ils n’ont pas à supporter de charges locatives dès lors qu’ils ne génèrent pas de chiffre d’affaires. Les loyers se répartissent sur le reste de l’année », indique Jean Raia.

Des locations toujours plus souples

Par ailleurs, en 2022, Diac Location va favoriser le développement de la start-up Bipi. il s’agit d’une plate-forme d’abonnement automobile acquise par sa maison-mère RCI Bank and Services. « Nous allons fournir à Bipi des véhicules d’occasion qu’ils loueront, avec leurs formules entièrement numériques et flexibles, sur une durée de 3 à 36 mois. Nous allons commencer avec 250 véhicules et monter progressivement en puissance », annonce Jean Raia.